D’où vient tout ce chômage ?
Au cours des années de mon cursus universitaire en Algérie, j’ai entendu des profs et des profs nous parlaient sur le chômage et ses effets néfastes sur l'économie mais cela restait en théorie et sur les tableaux de classes comme c’est toujours le cas dans des universités.
Cependant, je n'ai pas beaucoup entendu parler de la cause du chômage des jeunes Algériens et notamment les jeunes diplômés ! Selon le BIT (Bureau International du Travail), est chômeur toute personne (de 15 ans ou plus) qui remplit les critères suivants (INSEE): "Être sans travail", c’est-à-dire ne pas avoir d’activité, même minimale, pendant la semaine de référence. "Être disponible pour travailler", c’est-à-dire être en mesure d’accepter toute opportunité d’emploi qui se présente dans les quinze jours, sans qu’une tierce obligation soit une entrave au retour à l’activité. "Rechercher activement un emploi, ou en avoir trouvé un qui commence ultérieurement". Le taux de chômage = chômeur au sens du BIT/ population active.
En lisant un article du journal El Watan et grâce aux données avancées, étant confiant de l'honnêteté intellectuelle de l'auteur, j’ai compris qu’il y’a une autre raison qui peut être la source de ce taux de chômage exorbitant dans le milieu des jeunes diplômés. De quoi j'en parle ici !
Selon l'ONS, le taux de chômage des jeunes (16-24 ans) au dernier trimestre de 2010 atteint 21.5%. Malheureusement, ces données avancées sont en décalage de plus de 7 trimestres. On ne va rentrer dans le débat de l’authenticité de ces données car cela risque de prendre un article complet. Le pire en tout ça est que le taux de chômage touche davantage les universitaires et plus particulièrement les diplômés où le taux de chômage de la population n’ayant aucun diplôme est estimé à 7.3% et touche 21.4% des diplômés de l’enseignement supérieur (11.1% chez les hommes et 33.6% chez les femmes).
Ces chiffres peuvent donner du vertige à tout économiste compétant et conscient des conséquences d’un tel chômage sur l’économie et cela peut apparaitre très choquant aux regards des profanes qui, en général ne comprennent pas trop les rouages économiques, se demandent, en l’occurrence, comment un tel fléau peut toucher autant de jeunes remplis d’ambitions et de forces morale et physique ?
Une Question très légitime ! Néanmoins, il faut bien analyser la structure de ce problème, le chômage. J’ai remarqué que Mr Y. Bellache a passé sous silence radio un lien qui peut expliquer au moins une partie de ce chômage à savoir la formation universitaire de ces jeunes diplômés qui se trouvent au sans travail à la fin de leurs études. Il faut le signaler dès maintenant pour éviter toute maladresse, ces jeunes chômeurs sont des victimes d’un système usé et mal orienté vers le monde du travail.
Personne ne peut nier le fait que la situation, financière, morale…, d’un chômeur est très alarmante et tout l’entourage de la personne en question est affecté par le malaise de ce jeune homme (jeune femme) qui cherche vainement un travail pour s’émanciper. Cependant, il ne faut pas trop pleurer sur son sort si on est la véritable cause. Chaque fois qu’un bateau coule, le capitaine est remis en cause, voir coupable. Cela dit, je me tacherai d’analyser uniquement un seul point qui m’intéresse et que je veux mettre en avant car il y a beaucoup d’autres causes qui sont liées de près ou de loin à ce chômage de jeunes diplômés !
Si on regarde bien le taux de réussite lors de ces dernières épreuves du Baccalauréat, toutes disciplines confondues, on s'aperçu que ce taux s'est nettement amélioré voir exploser notamment depuis la promotion 2007/2008. Est-il un succès qui nous rend tous fiers des exploits de l’école algérienne de ces dernières années ? Bien sûr que non ! Comme chacun a pu le constater de près ou de loin, le niveau de cette «nouvelle génération» s’est nettement dégradé par rapport aux générations postérieures. Par ailleurs, il faut le signaler sans y attendre, cette décadence résulte de la volonté des pouvoirs publics où on a vu le président A. Bouteflika qui demande publiquement de faire promotion des filières littéraires au Bac, une chose qui s’est soldée par un succès sans précédent de ces dernières. Cette baissasse du niveau trouve aussi ses racines dans la décadence du système éducatif depuis la fin des années 60 (Cf, Lounis Aggoun, La colonie française en Algérie ; 200 ans d’inavouable).
Donc, il y a quelque chose qui cloche ici ! Pour quoi on a laissé un accès si facile, voir libre, vers des études universitaires, dites supérieures ? Cette question peut éclairer un peu la compréhension de ce que je veux expliquer dans cet article. Cependant, dans le contexte de cet article, je peux dire que cela a permis de retarder simplement et silencieusement l'arrivée de tous ces jeunes au marché du travail qui n'existe pas encore, en l'occurrence ! Cependant, le problème est dans cette stratégie de retardement voulu ! Parce qu’une fois que ces jeunes sont admis à l'université et vue le faible niveau acquit ultérieurement au Bac, la grande partie de ces nouveaux bacheliers s'oriente vers des formations simples qui n’exigent pas beaucoup d’efforts, le langage courant de ces jeunes qui veulent réussir leurs études sans aucun ombre de doute, pour valider une année universitaire qui n’a rien avoir en réalité avec une année universitaire tel qu’on les connait en France ou ailleurs (en comparant seulement le nombre de semaine du calendrier universitaire). Voilà le vrai problème ! Ces formations ne correspondent pas vraiment aux besoins du marché.
Dans le même rapport de l’ONS, cité ci-dessus, on trouve une chose qui confirme clairement ce que j’ai avancé jusqu’ici. En fait, le chômage touche notamment les diplômés en Lettres et arts (27.3%) et en Sciences sociales, commerce et droit (28.7%). Comme vous pouvez le constater, ces deux branches représentent 56% des jeunes diplômés au chômage. Cela peut s’expliquer par le fait que ces formations en Lettres et Arts ont une finalité de recherche ou d’enseignement mais l'offre dépasse largement la demande car y’a peu d’enseignants qui quittent leur postes assez jeunes d'où toute cette "masse" de nouveaux diplômés qui se trouvent au chômage !!! On trouve aussi d’autres formations qui n'orientent pas forcément vers l'enseignement tels que Banque et Finance, Droit... Mais le chômage de cette catégorie de diplômé est expliqué par la nature du tissu économique de l’Algérie qui n’est pas basé sur les services, comme le cas des pays développés avec 75% du PIB, donc un faible taux d’embouche et plus de chômage. Dans ce même rapport on trouve aussi une catégorie qui est touchée mais moins que les deux précédentes à savoir les diplômés en Sciences (18.1%). Très facile à expliquer aussi. Il n’y a pas une industrie fleurissante en Algérie qui peut absorber ces talents.
Au final, on voit bien que le problème ne réside pas seulement, sans le nier pour autant, dans l’économie algérienne qui n’a pas su utiliser les capacités de ces jeunes. Mais il est urgent de revoir et de redéfinir, en collaboration avec les organismes compétents, la politique de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur. Il faut aussi améliorer l’intégration des jeunes diplômés dans leurs métiers avant qu’ils aient leurs diplômes et cela peut se faire avec des stages de langue durée et même avec l’intégration de l’entreprise au sein de l’université (inviter des professionnels à participer à la formation des jeunes). Il est aussi nécessaire de créer des formations professionnelles dans certains domaines afin de couvrir leur déficit en main-d’oeuvre qualifiée. Il y a une réalité qui ne doit pas être niée ou occulté à savoir qu’avec le faible niveau qu’offre l’université algérienne, les jeunes diplômés auront du mal à trouver un travail digne de leurs sacrifices car une fois sur le marché du travail, ils découvriront qu’ils sont assez limités…
Nabil de S’Biha
N.B : Le titre est relativement comparable à celui du livre d’Ernst Wagemann, D'où vient tout cet argent ?.
Commentaires (3) | Réagir ?
Moi je dirais qu'il n y a pas de chômage en Algérie, un pays de 38 millions d'Habitants, 200 Milliards de $ dans les caisses des banques Américaines, pas les nôtres, je dirais plutôt il n y a pas de savoir, ni d'intelligence chez nos décideurs, voila la réalité!
Je ne dirais pas que le peuple Algérien ne recèle pas de trésor d'intelligence mais le matérialisme a tué tout espoir de voir un jour notre pays prendre le chemin du développement, la famille révolutionnaire, un ramassis de vulgaire Harkis au service d'une puissance étrangère ne sont pas les dignes héritiers de Zighout Youcef et Ben Mhidi et les hommes que normalement auraient dû prendre les règnes de l'Algérie de Papa!
J'étais une victime parmi les milliers d'autres, de cette école d'arabisation et d'abrutisation, de cette école coranique, mélange du genre, vous passez d'une séance de 2 heures de mathématiques à 1 heure d'éducation islamique, vous appelez ça de la pédagogie! l'Algérien depuis l'invasion arabo-musulmane a perdu le chemin de l'école moderne, les Zaouias ne sont qu'un ramassis de Charlatans au service du pouvoir, la preuve que depuis 642 à ce jour aucune civilisation émanant de cette idéologie n'a vu le jour.
Pour un pays comme l'Algérie prononcé le mot "Chômage" est vulgaire pour moi, je ne vous cache pas, je n'aime pas parlé de moi même, je travail pour un groupe international dans l'Ingénierie, je passe mon temps entre Paris, Berlin, Rome et Bruxelles, il se trouve que ses capitales sont d'anciens colonisateurs de l'Afrique du Nord, Les Romains, Les Wisigoths et les Gaullois, je me retrouve facilement dans mon travail, et même du coté social je suis très bien, il se trouve que je suis mal à l'aise quand je rentre chez moi en Kabylie et en Algérie de Monsieur Badjaja, je me sens comme un petit minable, je vous pose cette question, pourquoi à votre avis je me sens pas bien dans mon propre pays et je suis incapable d'apporter un peutit chouya de savoir à mon peuple?
A chaque fois, je croise un ami, un cousin, un frère, ne m'oubli la prochaine fois de me ramer un téléphone portable, une bouteille de Whisky, jamais ils ne demandent un livre, une revue, toujours du matérialisme et encore,...
Pourtant dieu seul sait combien la classe intellectuelle à l'étranger a envie d'apporter et aider nos industriels, nos jeunes, mais elle ne trouve pas de solution et pourtant je croise pas mal d'Européens qui travaillent en Algérie, un seul mot dans leurs bouche,
"Vous avez un pays de loin le meilleur qu'on a visité de part le monde" et je termine sur cette citation d'Albert:
"Un problème sans solution est un problème mal posé".
[Albert Einstein - Conscience]
Amicalement
RMII
Le système est en train de se mordre la queue, il tourne en rond, il cherche à se rattrapper sans y parvenir, il cherche à trouver la solution à un problème dont il est le véritable problème et en guise de solution il apporte un autre problème au probléme dont il est la cause. Il vous entraine dans un cercle vicieux concentrique à d'autres cercles vicieux juste pour maintenir le statu-quo et tous les acquis qui vont avec. On est pas encore sorti du cercle vicieux de la religion qu'il est arrivé à s'approprier et à fonctionnariser, voilà qu'il enclenche sur un autre cercle vicieux , celui du recrutement des chômeurs du sud par la police et la gendarmerie, comme si les chômeurs du sud n'attendaient que ça pour s'intégrer au monde du travail et se professionaliser. Comme si on était en état de guerre et de mobilisation tous azimuts, une guerre qui ne dit pas son nom, une guerre contre un ennemi indigène sauvage, casseur et délinquant qui perturbe la vie paisible des nouveaux colons.