Arrêtons le massacre programmé de l'école publique !
L'Ecole Publique Algérienne a besoin d'une décision politique courageuse et de vrais hommes fiers d'être algérien pour arrêter ce massacre de générations et remettre cette école sur le chemin glorieux de nos valeureux martyrs. Il est temps de se remettre en cause et nous sommes tous responsables de cet état de fait.
Les mesures décidées par Benbouzid ou par Baba Ahmed, et qui avaient pour objet de «mettre l’élève au centre de l’école» et de faire de celle-ci un «lieu de vie» ouvert et non plus un lieu fermé, protégé, de transmission des savoir, ont parfaitement préparé le terrain aux réformes décidées aujourd’hui par les capitalistes, et qui sont responsables, pour la première fois depuis bien longtemps, de l’apparition d’un véritable manque de moyens. Tout d’abord, l’école est un lieu particulier, un espace/temps unique et singulier. Ensuite, elle a une mission particulière, qui est celle d’instruire. On ne tournera pas autour du pot : «l’École de la République» est défaillante quant à l’intégration «normale» des professeurs – et des élèves – handicapés. Les exemples sont si nombreux de ce défaut d’attention minimale que l’on ne saurait invoquer en la matière de bénins dysfonctionnements à corriger ou le fatal manque de moyens des temps de crise budgétaire. Nous ne transigerons pas non plus : la question du handicap à l’École doit être un combat de portée universelle. Lorsque les avancées techniques permettent de compenser de mieux en mieux les handicaps physiques, le quasi-immobilisme politico-administratif se confond au mieux avec une indifférence pesante, au pire avec une douce barbarie. On se rassure à bons comptes en constatant ici ou là qu’il existe des hommes et des femmes de bonne volonté dans les rouages de l’Administration ou en saluant la ténacité des intéressés les plus volontaires, à qui rien n’est pourtant définitivement acquis. Qui de tous ceux qui n’ont pas la chance d’avoir un caractère bien trempé et ont la malchance de se heurter le plus souvent à la froideur indifférente de leur hiérarchie ? Le désarroi vécu au quotidien laissera chez eux la place au désespoir. Épuisés, des professeurs abandonnent ainsi le métier, parfois avant même d’y être entrés. Alors dénonçons une fois encore l’inhumaine attitude d’une Institution que l’on voudrait exemplaire en un tel domaine
Il était probablement inscrit dans la marche des choses que l’École ne parviendrait pas à résister à la rigueur néolibérale lancée sur les rails voilà trente ans déjà. Progressivement, à l’école l’entreprise fait son marché, l’élève y devient consommateur. On objectera à cet endroit que toute la société étant ainsi devenue, son École ne saurait déroger désormais à la règle commune. Résistons fermement à cette apparente évidence : précisément l’École, parce qu’elle a une mission éducative, se doit de soustraire à l’appétit des marchands et aux réflexes de consommation un certain nombre de valeurs humaines et morales. La reconnaissance du droit à l’hétéronomie, en particulier pour les handicapés, doit appartenir à cette volonté non négociable. Le droit à l’hétéronomie et tout ce que suppose l’exercice serein de ce droit
Si les enseignants se sont révoltés en 2003 contre leur tutelle ce n'est pas sans doute pas tant par inconscience ou par esprit d'opposition systématique que pour exprimer une véritable souffrance professionnelle née de la dégradation continuelle de leur condition de travail. La massification ou la démocratisation qui a signifié une multiplication de tâches et de responsabilités des enseignants, de même qu'un surcroît de difficultés de la gestion des classes surpeuplées et hétérogènes n'a correspondu ni à revalorisation des rémunérations ni à une reconnaissance du rôle de l'enseignant . Au contraire le constat est un déni de considérations, de respect et de justice qui lui sont dus.
Plus les responsabilités sont multiples et lourdes moins la société lui accorde de crédit.Dans cet inconfort moral permanent le professeur reste désespérément seul face à lui même dans un tête à tête quotidien vecteur de névrose, de souffrances profondes.
La fatigue professionnelle engendrée par cet autre face à face avec la classe et les élèves devient usure. Et quand le professeur est lâché de tous sans soutien ni recours, attaqué par des parents, humilié et vilipendé, l'usure devient souffrance professionnelle. Les vacances que d'aucuns envient aux professeurs sont juste une compensation pour restaurer le corps et l'esprit après des périodes de tensions intenses. Le professeur seul sait combien de temps et combien d'énergie il consacre à la préparation de ses cours et à la correction de ses copies. La fatigue et la pression nerveuse sont chose courantes chez l'enseignant. On n'en se débarrasse pas une fois la porte de sa salle de cours fermée le soir. On les emporte
L'ouvrier, après sa journée de travail, raccroche ses outils de travail, rentre chez lui la tête légère mange et dort. Quant au professeur à la fin de sa journée de cours, il rentre chez lui avec sa classe et ses élèves dans son cartable et dans sa tête: corrige, prépare et revoit ses cours. Nous sentons tous la fin de l'Ecole publique programmé par le capitalisme depuis 2000.Cette fin a commencé en Algérie dés :
- La mise sur le même pied de l’enseignement public et de l’enseignement privé de telle sorte que les parents puissent choisir indifféremment le public ou le privé.
- En mettant en cause la notion d’obligations de services (les professeurs n’ont pas des horaires mais des obligations de service) avec le développement prodigieux de la réunionite et l’accumulation des tâches administratives plus ou moins farfelues – le ministère de l’Éducation Nationale dans ses méthodes de mise au pas des professeurs a un modèle : de hiérarchie et d'application en esclave de l'éducation.
- En multipliant les obligations de service hors du champ direct de l’enseignement ; on pense ici à tous les gadgets qui encombrent l’année scolaire et rendent de plus en plus difficile l’exercice de ce métier dans lequel il faut maintenant se battre pour pouvoir continuer de faire cours.
- En disloquant les programmes et en rognant progressivement la liberté pédagogique des professeurs qui doivent de plus en plus se soumettre à des cahiers des charges qu’il faut suivre à la lettre. On commence même à proposer des cours «prêts à l’emploi» qui transforment le métier de professeur en répétiteur.
Il y a un dernier aspect, qui n’est pas le moindre et ne porte pas seulement sur les conditions de travail et les protections des enseignants, mais directement sur la question de la place de l’instruction publique et du savoir. Ce que l’on voit se développer depuis plusieurs années, ce n’est pas seulement une offensive sur les statuts mais une offensive contre l’école en général et contre les professeurs en tant que représentants du savoir. Les discours haineux contre ces paresseux de « profs »
Le savoir et l’autorité du savoir n’ont plus de place dans une société où la seule valeur qui compte est la valeur instrumentale. Parfois, on croit qu’il suffirait de relever les salaires notoirement bas des professeurs pour redonner un peu de lustre à ce métier de plus en plus déserté par les jeunes (la baisse des inscrits aux concours se confirme encore cette année). C’est prendre le problème à l’envers.
Si les professeurs sont mal payés, c’est tout simplement parce que la société matérialiste méprise fondamentalement la culture et les savoirs rationnels ayant une valeur objective. Et c’est cette question-là qu’il faut creuser si on veut comprendre véritablement la gravité de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Ce que demande le CLA c'est d'arrêter les exigences qui se manifestent régulièrement au niveau international, notamment dans ces institutions officielles du lobbying international qui demandent depuis longtemps la fin du service public de l’enseignement, l’introduction massive du privé dans un secteur potentiellement juteux et la soumission idéologique des contenus de l’enseignement aux intérêts des capitalistes qui veulent investir le secteur.
L’effondrement de la crédibilité de l’école publique entrainera avec elle tout ce qui s’y arrimé par compromission, ou par paralysie. L'école est un enjeu fondamental pour notre société. Il est donc nécessaire de se poser quelques questions sur l'obsession des gouvernants de vouloir toujours la réformer, la réformer encore. Mais force est de constater qu'il faut encore réformer pour la sauver à nouveau.
L'école va mal, c'est vrai, mais il faudrait avant d'accuser à nouveau cette noble institution, faire un audit (un état des lieux) des différents réformes engagées depuis au moins 25 ans. Cette démarche ne doit pas étudier seulement le volet technique des changements mais elle doit impérativement réfléchir à l'idéologie qui impulse ces différentes transformations. Si tout un chacun reconnaît l'évidence d'une Education Nationale bien malade - d'une maladie longue et coûteuse - très peu la savent en phase terminale de survie, euthanasiée par la réforme fondamentale et révolutionnaire léguée par Aboubakr Benbouzid, dont la conséquence logique et inéluctable consiste en une "refondation" complète de l'Ecole dont la mise en œuvre se poursuit et s'accélère avec le nouveau Ministre de l'Education qui ne la remettent nullement en cause, alors qu'elle signe la fin programmée de l'Ecole publique et de l'école privée sous contrat, condamnée elle aussi à terme, puisqu'entraînée dans la tourmente par la soumission obligée à cette réforme... A ce titre, la situation est d'autant plus préoccupante que le recours à l'enseignement privé est souvent pris comme "issue de secours" par les parents mécontents du fonctionnement de l'Education Nationale pensant y trouver un refuge salutaire mais celles-ci constituent plus aujourd'hui, une garantie de qualité, même si elle reste, dans l'ensemble, inférieure à celle de l'enseignement public.
Cette réforme concerne l'ensemble du système éducatif de l'Ecole primaire à l'Université et renferme des dispositions totalement opposées, non seulement à la fiabilité de l'institution scolaire en tant qu'institution d'éducation et d'instruction, mais à la réalité même d'une institution scolaire dans la mesure où ces dispositions en bouleversent tous les fondements traditionnels, l'axe de cette réforme consistant en ce que des activités choisies et réalisées par les enfants, aux contenus et formes indéfinis et sans obligation de résultat, se substituent à terme à tous les cours, ce, dans l'optique de "construction de leur savoir" par les élèves eux-mêmes.
Elle représente l'aboutissement la "mise en coupe réglée" de l'institution scolaire commencée quelques décennies plus tôt, elle en constitue le dernier "coup de boutoir" : sa mise en œuvre, masquée par la médiatisation d'un discours à la mesure de l'attente des Français afin de ne pas provoquer l'inévitable rejet, constitue, en réalité, la réforme finale.
Une priorité aujourd'hui est de sauver l'Ecole Publique victime des lobby aussi biens nationaux qu'internationaux en exigeant de nos gouvernants l'imposition de leur réformes ayant échoués chez eux. Oui, il est urgent de sauver l'Ecole Publique et cela par:
- Un statut digne du travailleur de l'éducation.
- Une revalorisation du métier d'enseignant.
- Une lutte sans merci du phénomène de la violence à l'Ecole.
- Revoir le système scolaire en Algérie.
- Responsabilisé les parents sur leur rôle vis à vis de leur enfant.
- Rendre à l'école sa notoriété et son rôle d'endroit du savoir et non de garderie.
- Revenir sur l'enseignement technique dans les technichums dont l'infrastructure existe toujours.
- Lutter contre la déperdition scolaire et l'échec scolaire en multipliant les centres de formations professionnels en faisant participer les investisseurs.
- Créer des écoles de l'ENS dans chaque wilaya du pays qui formera ses propres enseignants suivant les besoins par matières avec une planification d'années en années.
- Revoir chaque fois les programmes enseignés et les livres suivant la particularité algérienne et le nouveau système scolaire qui sera programmé.
- Dépeuplées les classes aujourd'hui dépassant les 45.
- Revoir la modalité et le nombre de redoublement en orientant certains vers des centres de formation professionnels.
- Revoir les critères de recrutement et de formation.
- Redonner au baccalauréat sa crédibilité perdu.
- Rendre au conseil de classe et au conseil de discipline ses prérogatives aucun recours ne peut entraver leur décision.
- L'école ne doit pas éduquer mais instruire.
Cette année le malaise à l'école s'est amplifié, nous avons assisté à au moins 40% d'enseignants qui ont déposé un congé de maladie. Face à la violence qui s'installe durablement à l'école, les enseignants sont désespérés. Comment transmettre la connaissance au milieu du chahut, des insultes et des agressions physiques ? Rien ne les a préparés à ce rôle de policier. L'autorité des enseignants est de plus en plus contestée : «Hier, lorsqu'un enfant était puni par son professeur, il avait droit à une deuxième punition à la maison. Aujourd'hui, c'est l'enseignant qui risque un procès, ou la correction le parent d'élève vient avec un esprit haineux vers le prof de son enfant.».
Les situations familiales et les contraintes du quotidien sont les principales raisons pour lesquelles les parents se disent démunis pour exercer leur autorité. L'éclatement des familles et ses conséquences, divorce, monoparentalité, recomposition, arrive en tête pour expliquer un déficit d'autorité dans les familles. Les autres causes de l'exaspération et du ras-le-bol des enseignants et des professeurs : violence, crise de l'autorité, crise de la transmission du savoir, dévalorisation du métier, sentiment d'abandon. Ce qui est plus étonnant, et plus inquiétant quant à l'avenir des métiers d'enseignement, c'est que les candidatures à ces concours sont également en forte baisse.
Dans certaines disciplines de l'enseignement secondaire, cette baisse des candidatures est tellement marquée qu'elle pose le problème de la sélectivité des concours. C'est en mathématiques que le phénomène est le plus aigu, avec moins candidats que de postes. En lettres arabes, le problème ne se pose pas. En anglais, il y a un enseignant pour 2 postes. D'autres disciplines sont moins touchées et la philosophie reste un cas à part . Pour maintenir la qualité du recrutement dans les disciplines les plus touchées.
Hakem Bachir
Professeur de mathématiques au Lycée Colonel Lotfi d'Oran
Commentaires (1) | Réagir ?
Arrêtons de tourner autour du pot, la nécessaire et urgente décision, pour sortir l'école algérienne de la voie de garage dans laquelle elle se trouve, est politique, il faut mettre fin à l'arabisation et l'islamisation de l'école, faisant de nos enfants des ratés et des terroristes potentiels, le reste c'est que du blablatage, ibn Khaldun disait : itha 3uribate khuribate, itha khuribate lane tubna, la langue arabe est une langue morte, aucune recherche ne se fait en arabe, aucune publication ne se fait en arabe, aucune revue scientifique sérieuse n'est éditée en arabe, former un homme ou une femme en arabe, c'est comme labourer un lac d'eau, puisque il est formé dans une langue morte, qui ne permet pas d’évoluer, de travailler ou collaborer avec le reste du monde, toutefois, là on touche vraiment le fond de commerce de nos ignares dirigeants, c'est grâce à l'islamisation et l'arabisation qu'ils ont pris en otage tout un pays depuis 50 ans, parler de l'ignare de Benbouzid et dire qu'il à mis en place des mesures pour mettre l'enfant au cœur du sujet, c'est prendre le peuple pour du hmer, c'est quoi ses mesures ou plutôt mesurettes, un groupe d'ignares et voyous qui ont démonté le peu de choses qui restait encore en Algérie, en 2001 de retour dans mon pays après un DEA en France, j'ai trouvé un poste de professeur vacataire de Mathématiques dans un lycée dans mon patelin, à la fin de l'année une note de Benbouzid atterrisse sur le bureau du proviseur, elle dit que les élèves qui ont moins de 10 de moyenne sont exclu, je me suis offusqué pendant le conseil de classe, en disant que ses élèves, j'ai travailler avec eux, c'est moi qui connait ceux qui ont fait les efforts, ceux qui veulent avancés, pendant que Benbouzid se prélasse dans son somptueux bureaux à Alger, comment ça se fait que pendant l'année on dit à l'élève mutawassit 3ala el 3umum, à la fin de l'année on le fou dehors, moi je ne peux pas croiser cet élève dans la rue et le saluer, j'ai refusé de signer le pv et j'ai informé certains parents que je connais, je suis arrêter puis tabasser au commissariat, des insultes et des humiliation grave touchant à la dignité humaine sont proférée, prise d'empreinte, les vacataires à l'époque sont payer chaque fin d'année, on ne m'as jamais verser un sous à nos, en plus cerise sur le gâteaux je suis dans la liste noire, je suis muchawiche, avec interdiction d'exercer dans la famille de l'enseignement comme ils aiment appeler ce corps, voici l'école de l'ignare de Benbouzid, en juillet 2002 j'ai repris le chemin de l'exil, l'école comme tout le reste de tout les secteurs du pays ont besoin d'un projet de société, il faut des hommes et des femmes capable, il faut sortir de ce mensonge, l'état est une ripoublique de copains et copines corrompus à tout les niveaux, le ver se trouve dans le fruit.