Mali : torturés, deux Touareg meurent en détention
Les deux hommes, soupçonnés d'avoir soutenu les djihadistes dans le nord du pays, avaient été arrêtés en février puis torturés.
Deux Touareg, soupçonnés d'avoir soutenu les djihadistes dans le nord du Mali où ils avaient été arrêtés par l'armée en février, sont morts en détention à Bamako après avoir été "torturés", a rapporté jeudi l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW). Les deux hommes avaient été arrêtés avec cinq autres Touareg le 15 février à Léré, dans la région de Tombouctou, dans le nord-ouest du pays, détenus dans une gendarmerie de Bamako avant leur transfert à la prison centrale de la ville, affirme HRW dans un communiqué.
"Le fait que le gouvernement malien se soit abstenu d'enquêter sur les tortures infligées à ces sept hommes prend une tournure encore plus tragique suite au décès de deux d'entre eux en prison", a déclaré Corinne Dufka, chargée de l'Afrique de l'Ouest à HRW. Selon des témoignages recueillis par HRW, les deux Touareg sont morts dans la nuit du 6 au 7 avril du fait de la forte chaleur et sans doute des blessures dues à leurs mauvais traitements.
Battus et roués de coups de pied
"Pendant leur détention, l'un des deux hommes s'était vu injecter une substance corrosive et souffrait d'une côte fracturée et de brûlures dans le dos", affirme l'organisation. "Une personne qui a parlé à plusieurs de ces détenus en mars dernier affirme que les sept hommes étaient incarcérés dans une petite pièce dépourvue de ventilation et se plaignaient de la chaleur excessive, de jour comme de nuit", selon la même source. La température peut atteindre les 40 °C pendant cette période de l'année à Bamako.
Les sept détenus avaient le 20 mars affirmé à HRW avoir été battus et roués de coups de pied pendant leur garde à vue. L'un deux avait affirmé avoir été soumis à un "simulacre de noyade", rapporte HRW. Ces sept personnes, âgées de 21 à 66 ans, sont présumées avoir soutenu les djihadistes qui ont occupé le nord du Mali l'an dernier avant d'en être chassés par une coalition franco-africaine. Des soldats maliens sont régulièrement accusés de commettre des exactions contre les communautés touareg et arabe, souvent assimilées aux djihadistes.
AFP
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