Tunisie : grève massive dans les centres d'appels du français Teleperformance
nLes centres d'appels en Tunisie du géant français Téléperformance tournaient au ralenti lundi, premier jour d'une grève de 72 heures en raison d'un conflit acrimonieux entre la direction et ses employés. Cette entreprise, qui emploie 5 400 personnes en Tunisie, assure le service-client de certaines des plus grandes entreprises françaises de télécommunications.
La grève est «suivie à 80%», selon Mongi Ben Mbarek, qui dirige la section poste et télécommunications du principal syndicat du pays, l'Union générale tunisienne du travail (UGTT). Un chiffre contesté par la direction. Pour elle, à 14 heures seuls 53% des employés avaient débrayé. Les grévistes réclament une hausse des salaires, l'annulation des licenciements d'une demi-douzaine d'employés en février et l'application d'une convention signée en 2010 sur l'évolution des carrières. Une réunion de conciliation a échoué le 29 mars.
Téléperformance souligne pour sa part avoir déjà répondu à une partie de ces revendications en accordant des augmentations de salaires supérieures, en 2012 et 2013, à ce qui était prévu dans l'accord de 2010.
Un syndicaliste : «Que nos demandes soient respectées»
«Je ne sais pas quel impact cela a sur les clients, nous ne voulons pas (les léser, Ndlr) mais nous voulons que nos demandes soient respectées», a déclaré Ali Ouarak, le responsable du syndicat des employés de l'entreprise du centre d'appel de Ben Arous (banlieue de Tunis). «Nous sommes toujours ouverts à la négociation et on attend que la direction nous appelle. Pour l'instant, il n'y a aucun contact», a-t-il ajouté.
Les syndicalistes appellent par ailleurs à une manifestation ce mardi 2 avril à 15 heures devant le siège de l'entreprise à Tunis. Téléperformance a de son côté assuré que «des contacts ont lieu avec les grévistes, les autorités, la centrale UGTT et la direction de l'entreprise (...) pour aboutir à une solution». Le groupe français n'a donné aucune indication sur les perturbations enregistrées par ses clients et les usagers en raison de ce conflit social.
Les grèves et mouvements sociaux, certains violents, se sont multipliés ces derniers mois en Tunisie, sur fond de mécontentement face à la hausse des prix et au chômage, plus de deux ans après la révolution de janvier 2011. L'instabilité sociale, les crises politiques à répétition et les vagues de violence dans le pays ont paralysé les investissements. Si bien que l'économie tunisienne peine à se rétablir. Mais Téléperformance affirme «rester particulièrement attentive au respect de ses obligations sociales et sociétales» dans ce contexte.
Avec AFP
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