En prélude à la chute du système

Le clan Bouteflika a lâché ses clients les plus zélés sur ses opposants.
Le clan Bouteflika a lâché ses clients les plus zélés sur ses opposants.

Rien ne sert à courir, il faut partir à point, comme le dit l’éternel adage des vieux sages.

La candidature d’Ahmed Benbitour à la présidentielle de 2014 n’en finit pas de faire des vagues folles, par son irruption brutale dans un champ politique ankylosé par la rente, telle une météorite tombée dans une mare quinquagénaire, dont le calme apparent à sa surface s’est soudainement ébranlé dans un désordre chaotique.

Elle a surgi par surprise comme d’un ailleurs menaçant, qui a eu pour effet l’ébranlement des certitudes sur les positionnements et les mobilités en perspective de cette échéance, devenue malencontreusement inédite. Alors qu’elle devrait garantir l’accès facile et privilégié aux cercles étroits, introduits pour la dilapidation de la rente. Tel un coup de pied donné dans la fourmilière du champ politique de façade qui gravite autour de la maison Bouteflika, de ses ayants droits et de ses concurrents embusqués, attendant patiemment qu’advienne leur tour.

Chacun y va de ses spéculations. Zélées pour les uns, en criant au loup pour sauver la maison protectrice ou pour les autres, de s’adonner à la surenchère dans un appel désespéré à la meute des comploteurs pour redoubler de violence, afin de venir à bout d’un père agonisant, pour pouvoir se frayer un chemin privilégié vers la rente, qu’ils espèrent soudainement désertée, par les hordes de charognards qui y étaient habituellement agrippés. Les uns pour préserver des intérêts déjà établis au sein de la maison, les autres pour préserver leurs chances de se positionner sur l’échiquier politique en perspective d’un changement brutal du système de pouvoir, qu’ils appellent de leurs vœux.

Pour les uns, ces gardiens zélés de la maison nouricière, le risque de perdre pied aux accès des avantages que procure l’état de déliquescence du pouvoir et la corruption qui le gangrène leur fait givrer ridiculement la tête, en s’adonnant avec outrance à la propagande absurde, tellement éculée, du complot éternel. Pour les autres, ces candidats sournois à une part de la rente, infidèles déclarés, acculés aux seconds rôles par représailles à leur rébellion, tenus en laisse contre leur soumission au principe et à la volonté des maîtres de la maison, ont perdu la raison politique et péché par précipitation. Le changement du système de pouvoir, pacifiquement et par les urnes, annoncé par cette intrusion, qui ne leur laissera aucune chance, du fait de la suspicion engendrée par leur compromission traîtresse avec le système, qui les disqualifie d’emblée aux yeux de l’électeur, les a métamorphosés en charognards sans scrupule. La presse dubitative, un pas en avant, deux pas en arrière, passant de porte-voix de la maison nourricière à gouales sans voie, marmonnant des incohérences, en tenant le pavé à la main et attendant que la cible à abattre se déterminera pour déclarer son allégeance intéressée sur le tas.

Louisa Hanoune, suffocante, s’en prend à l’intrus d’avoir ameuté les chômeurs et d’en être l’instigateur, pour venir à bout de ses protecteurs. Elle l’accuse toute honte bue d’avoir travaillé au pourrissement de la contestation à leurs malheurs, à Ghardaïa et ailleurs, sur le seul fait que Benbitour ait tenté de se rapprocher de ces indus citoyens pour les inciter à accomplir leur droit au suffrage et mettre fin au naufrage annoncé de leurs pâturages. La République pour laquelle leurs parents sont morts dans l’abnégation et l’espoir. Elle est givrée la dame ! pourtant Benbitour ne cesse de clamer le changement pacifique et par les urnes en s’opposant à toute forme de violence, tout compte fait contreproductive à son initiative. Qui veut-elle convaincre la dame, sinon brailler haut et fort un sentiment de désespoir sur l’agonie de son éphémère pouvoir. S’entêtant à vouloir retenir la maison de pandore, source nourricière, qui s’enfonce dans l’abîme de la ruine et la culpabilisation du jugement de l’histoire.

Ridicule est cette manifestation de l’obscène par ces autres atermoyeurs surpris dans leur sommeil par l’intrusion du loup qui menace de s’emparer de leur verger de prédilection, dont les fruits sont promis à la maturité, et leur cueillette s’éloigner du menu festin. L’obscène d’un soutien aveugle et insensé par ces partis ambitieux et prétentieux, en perte de vitesse devant cette intrusion assassine, aux jeunes chômeurs et aux forces autonomes en lutte pour une satisfaction incertaine de leurs revendications, sachant pourtant qu’elles sont impossibles dans l’état actuel. Tout en les assurant de leur solidarité, et en les appelant à une rupture totale dans un esprit de surenchère pour brouiller les cartes et semer le chaos et la violence, dont ils espèrent tirer profit et bénéfices en remettant les pendules à l’heure et en se faisant une virginité élective.

Pourtant, rien n’est aussi clair et rigoureux que la voix des sages, qui reconnaissent le droit, voire le devoir à ces jeunes de maintenir la pression contre ces malfaiteurs, qui prennent en otage la Nation entière, ses biens et ses droits souverains. Le succès de leur manifestation, à Ouargla et ailleurs, qui s’est déroulée dans le calme, pour exprimer des revendications reconnues légitimes, qu’ils ont accompli sans excès aucun, avec mesure et détermination, devrait servir le changement pacifique. Pour la voix des sages, travestie par ces charognards en loups menaçants, la seule raison qui vaille pour ces chômeurs de ne pas baisser la garde, ce serait de maintenir la pression sur le système et l’amener à respecter le résultat des urnes et la tenue de la campagne électorale, librement et sans entraves. Mais encourager ces jeunes de poursuivre le mouvement sous l’aspect d’un sit-in ouvert, en les appelant à une rupture totale dans un esprit de surenchère, ne vise que le chaos et le report des présidentielles, pour perpétuer le statu quo et leur ouvrir grand le champ du possible, rénovateur de leur peau usée par la compromission et la traîtrise. Même si pour cela, il leur faudra s’unir au diable comploteur, cet ennemi de la démocratie, des milliers de fois criminel, embusqué derrière la foule innocente et se parant d’oripeaux de syndicaliste et de militant des droits de l’homme de la dernière heure, la charia dissimulée sous les ailes. Ce rusé millénaire, qui refoule ce revenant du FIS dissous, le psychotique Benhadj, aux portes d’Ouargla, comme une pièce à conviction à éloigner des regards, pour dissiper les soupçons sur ses intentions sournoises.

Youcef Benzatat

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Commentaires (32) | Réagir ?

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abdenour si hadj mohand

le Général Khaled Nezzar doit s'expliquer sur ses ouvrages et sur la période de sa gouvernance

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abdenour si hadj mohand

Khaled Nezzar doit revenir au pouvoir et nous le mettons au défi de réparer ses erreurs, erreurs qu'il a étalées dans ses différents ouvrages (livres)

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