Lâché par ses soutiens, les jours de Bouteflika seraient comptés

Bouteflika
Bouteflika

Malgré toutes les fausses pistes, les fausses rumeurs, le système algérien avec cinquante ans d’expérience dans l’esbroufe et le jeu de bonneteau, mais aujourd’hui vieillissant, trop sûr de lui, répétant les mêmes pratiques, ne se trouve plus en mesure de cacher ses coups fourrés.

1- L’épouvantail, le nain, le mort-vivant est sur la sellette. Il va quitter la grande table. C’est sûr. Tous les indices le montrent. Avant de l’immoler, ses machiavéliques parrains l’on d’abord déshabillé, dénudé, tondu. Comme le condamné dans les antiques traditions algériennes, ils l’ont dépouillé de ses boucliers, ses pare-feux, ses fidèles lieutenants bouffons qu’ils ont choisis avec minutie et missionnés pour le couvrir, le seconder depuis qu’ils l’ont découvert et mis sur orbite. Ce sont ces mercenaires irremplaçables que sont MM. Ouyahia et Belkhadem, les larrons, les amuseurs de cirque professionnels, le ténébreux tambourineur et le gai flutiste qu’on a choisi pour ratisser large, couvrir totalement et jusqu’à la caricature le kaléidoscope, la mosaïque sociologique algérienne. D’un côté, le rusé Berbère blanc, moustachu, énarque, lettré, fessu, laïc, méprisant et dédaigneux, engoncé dans des habits européens ou en bras de chemise et la tignasse au vent et de l’autre l’Arabe à barbichette arrivé, noiraud et sec, affamé et batailleur, limite illettré, limite débile, un peu intégriste modéré, un tantinet libertin, jureur (hallaf) comme un marchand de tapis, exhibant une façade traditionnelle rassurante, celle du vieux terroir, chèche bien serré, court loubia et large burnous. Tous les deux, retiré du jeu, ont été gardés au frais. Ils sont uniques et trop précieux. Ils seront réutilisés certainement plus tard.

2- Les soutiens du nain qui boude aussi s’effilochent. Personne ne dit plus du bien de lui en public. Même pas l’opportuniste Soltani. Les nombreux propagandistes rétribués présents partout, dans toutes les villes et villages d’Algérie - Famiglia révolutionnaire, UGTA et syndicats maison, comités de quartiers, associations, partis politiques, FLN, RND. Ghozali, le Nédromi malheureux, le pestiféré qui jeûne, qui s’y connaît certainement bien en matière de propagande, qui a travaillé avec Boumédiene, Chadli, Nezzar, Boudiaf, donne l’extraordinaire chiffre de deux millions de souteneurs - sont tous muets, placés en mode veille. Ils attendent le flashage, la mise à jour, le nom du futur roi pour se lancer, comme des fous : "djeich, châab, mâak yel….". On ne le laisse jouer qu’avec la lie, la racaille, Saïdani et consorts, toujours volontaires pour racler les fonds de tiroir.

3- A la télé, je conseille aux lecteurs du Matindz de bien suivre l’ouverture des journaux du 20 heures, instructives, on n’ouvre plus sur la lecture du courrier du nain, avec en arrière plan ce portrait presque centenaire, traficoté, photoshopé, pris au milieu du siècle dernier, quant le bonhomme avait vingt ans et pétait le feu ! On ouvre aujourd'hui sur Sellal ! Toute la semaine il n’y a eu que pour lui. Jamais depuis l’indépendance nous nous sommes retrouvés devant pareille situation. Et ce dernier parait heureux du rôle qu’on lui fait jouer. Il a physiquement grossi, embelli, pris de l’assurance. El khaïr ilèlèchee. Il multiplie les grandes déclarations. Il voyage beaucoup. Il se construit une stature internationale. Malheureusement, il ne règle aucun problème, ne montre aucune autorité et multiplie les bourdes. Des défauts ailleurs, sous d’autres cieux, des qualités en Algérie ! Les ganaches l’ont-ils désigné dauphin officiel ou le mettent-ils seulement à l’essai ? Le proche avenir nous le dira. En ce concerne les nouveaux larrons, les futurs flutistes et tambourineur, les remplaçants de Ouyahia et Belkhadem, le Berbère et l’Arabe, le glabre et le moustachu, etc, Benyounès et Ghoul, sont-ils eux aussi déjà officiellement désignés ou seulement en stage ? Eux aussi sont en mode veille.

4- Maintenant, si le mort-vivant ne démissionne pas ou ne renonce pas à un quatrième mandat, on va lui mettre la pression, le faire ratatiner par la presse, par la justice aux ordres, s’occuper des casseroles qu’il traîne. Il y a de quoi remplir la cale d’un super tanker. Durant ses longs mandats, il a avalé sec, fait feu de tous bois, rien lâché. Pas seulement lui, mais toute sa famille, sa tribu, sa région. Méthodiquement, ses ex parrains ont commencé à travailler au bistouri le plus carnassier de son entourage, Chakib Khelil, son ami d’enfance, son associé. Si après cela, il ne jette pas l’éponge, s’il s’accroche, on va passer aux autres, sa rapace fratrie (personnellement je pense qu’il va rapidement s’aplatir, peut-être avant l’été !)

Dans notre histoire trouble, les méthodes utilisées par les militaires pour éjecter les présidents épouvantails cooptés qui s’accrochent, ruent dans les brancards, ne veulent plus quitter la table, sont le coup d’Etat (Ben Bella a été éjecté de cette façon), l’assassinat (avec comme victime le pauvre Boudiaf), difficiles à mettre en œuvre dans le monde d’aujourd’hui, ou bien par les pressions, médiatiques, judiciaires et les menaces (Chadli Bendjedid, Liamine Zeroual), seules méthodes encore possibles en ce début de vingt et unième siècle.

Farouk Degias

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Commentaires (38) | Réagir ?

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abdenour si hadj mohand

@Belka60

le pouvoir a plus que insulté le peuple, il l'a avilissé, trainé dans la misère, et les roles sont renversés, la morale de cette histoire, faut la lire comme un pyramide inversée.

le pouvoir s, est comporté en truand, en arrogant et en voleur.

le peuple ne fait que se défendre et encore... en a-t-il les moyens ?

si on veut une révolution acceptons qu, il n y en pas de propre.

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Kichi Duoduma

@Khelaf Hellal: Je comprends ce que tu dis, et je répète que je ne porte pas Bouteflika dans mon cœur, loin de là. Je hais sa politique et je le blâme d'empêcher notre pays d'avancer. Mais même s'il a dit ce que tu dis à propos des kabyles, ce dont je n'étais pas au courant, ça ne justifie pas le terme “nain” de la part du journaliste. Je ne vois dans l'article aucune raison d'interpréter le mot nain autre que du point de vue physique. Le journaliste devrait se mettre au dessus des insultes vulgaires et de ceux qui les utilisent, y compris le pseudo-président Bouteflika. Je te donne un exemple: Une fois dans les années 70 en Angleterre, un groupe d'algériens réclamait quelque chose au consulat d'Algérie. Les choses ont commencé à chauffer et un des jeunes algériens a jeté tout haut au consul: « Inaâl dine yemmak!... » Le consul lui répond avec autant de rage: « ou yemmak!... » Parmi les autres algériens, personne n'a blâmé le jeune, tout le monde était choqué par la réaction du consul, parce que c'était au dessous de sa position. Ça manquait tout simplement de classe. Pourtant c'était le jeune qui l'avait insulté le premier.

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