Complot ourdi !
Communiqué de Jil Jadid
Depuis quelque temps, le mot «complot» a pris la place de «la main de l’étranger» dans le lexique d’une certaine classe politique pour expliquer et surtout dénoncer toute revendication populaire qui dérange le pouvoir en place.
Ainsi en est-il pour le mouvement de protestation animé, légitimement, par nos concitoyens du Sud. Leurs demandes sont claires : du travail et de l’équité entre tous les citoyens Algériens. Il n’en fallait pas plus pour que les avocats du régime se mettent à crier aux menaces impérialistes et aux complots «ourdis».
La triste réalité algérienne est qu’en fait, si complot il y avait, il serait à rechercher dans les sphères des gouvernants qui ne prêtent attention à la population que lorsque celle-ci est à bout de patience. Si l’on devait identifier un complot, c’est celui de la corruption généralisée dont les principaux animateurs restent protégés.
Si l’on devait nommer un complot, c’est celui qui a fait qu’un processus démocratique ait été dévoyé en un processus autocratique par la violation de la Constitution. Si l’on devait s’interroger sur les complots, il faudrait comprendre pourquoi les dernières mesures prises par le gouvernement pour «calmer» les jeunes du Sud n’avaient pas été instituées depuis 5 ou 10 ans déjà. Si l’on devait croire au complot, il faudrait s’interroger sur les résultats du « Programme du Président » présenté comme le salut de la nation et appliqué depuis près de 15 ans…
Tant pis si tant d’incompétences, de gâchis et d’irresponsabilités finissent par déstabiliser toute la société, créer du régionalisme, réinjecter les divisions ancestrales, faire ressurgir les archaïsmes et atomiser le corps social. Mais «déstabiliser» le trône, voilà un complot que les abonnés aux râteliers de la République ne peuvent souffrir !
A Jil Jadid, nous déplorons l’incapacité de nos dirigeants à comprendre leur société, à anticiper les véritables enjeux, à prévoir les solutions d’avenir, à assumer leurs responsabilités. Devant les fruits amers de leur gouvernance, ils rejettent tout sentiment de culpabilité, par avocats interposés, sur «l’étranger», que personne n’a vu ni entendu !
Alger, le 13 mars 2013
Le Président de Jil Jadid,
Soufiane Djilali
Commentaires (1) | Réagir ?
MERCI