La Tunisie a désormais un nouveau gouvernement
Dirigé par les islamistes d'Ennahda, le nouveau gouvernement doit résoudre une crise institutionnelle, des problèmes économiques et juguler la menace extrémiste.
L'islamiste Ali Larayedh a annoncé vendredi la composition du nouveau gouvernement tunisien, constitué de représentants des partis de l'alliance sortante élargie à des indépendants, en promettant que cette équipe quitterait ses fonctions fin 2013, après des élections. "J'ai présenté au président le dossier comprenant la composition du nouveau gouvernement et un résumé du programme du gouvernement", a déclaré à la télévision le ministre de l'Intérieur sortant, appelé à devenir Premier ministre, avant d'annoncer les noms des membres du cabinet. "Nous prévoyons que la composition du gouvernement obtiendra la confiance des députés", a-t-il ajouté.
Le parti islamiste Ennahda et ses deux alliés laïques, le Congrès pour la République de M. Marzouki et Ettakatol, contrôlent en effet plus de 109 des 217 sièges de l'assemblée nationale constituante (ANC), la majorité nécessaire à l'approbation du cabinet. M. Larayedh a en outre assuré que son cabinet allait travailler "au maximum jusqu'à la fin de l'année 2013", laissant entendre que la Constitution aurait été adoptée d'ici là et que des élections législatives et présidentielle pourraient se tenir avant le troisième anniversaire de la révolution en janvier 2014. Il a refusé de s'avancer sur le calendrier électoral, assurant qu'il s'agissait d'une prérogative de l'ANC, tout en évoquant les mois "d'octobre-novembre" 2013.
Sur son compte twitter, Ennahda a souligné que ses membres ne représentaient plus que 28% du nouveau cabinet (40% dans le précédent), alors que les indépendants comptaient désormais 48% des portefeuilles. Une séance extraordinaire de l'ANC doit être convoquée dans les trois jours pour soumettre le gouvernement au vote. Sans surprise, les ministères régaliens ont été confiés à des personnalités indépendantes, le parti islamiste ayant annoncé fin février céder à cette revendication de longue date de ses partenaires et de l'opposition.
Avec AFP
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