Ismas : 11e jour de grève de la faim pour les 9 étudiants
Nous reproduisons le communiqué des étudiants grévistes de l’Ismas.
Au onzième jour de notre grève de la faim, et au moment où les grévistes risquent la mort, face à leur état de santé qui se dégrade chaque minute, la tyrannie, la sourde oreille et le mépris sont les seules réponses obtenues jusqu'à aujourd’hui. La seule solution envisagée par les responsables fut la décision de suspendre les activités pédagogiques de l’institut et d’ordonner l’évacuation immédiate de ce dernier. Et avant d’entrer dans les détails de l’évolution de notre grève, jugée légitime par la cour administrative mardi, nous tenons à préciser ceci :
Nos revendications et nos objectifs sont et restent l’application des promesses de Mme la ministre de la Culture qui se limitent à l’application des quatre ateliers fait et approuvés par Mme ministre de la Culture, l’ouverture d’une enquête approfondie sur la gestion de l’institut. Et nous tenons à informer que nous dégageons toute responsabilité face à tout détournement de notre grève à d’autres fins, et nous rappelons que nous n’appartenons à aucun mouvement qu’il soit politique ou autre, et que nous n’avons désigné aucun intermédiaire pour parler en notre nom.
Nous sommes conscients que notre problème nécessite l’implication des deux tutelles (ministère de la Culture, ministère de l’Enseignement supérieur) que notre avenir reste opaque car nous appartenons à un institut sectoriel tel que l’institut national supérieur de musique et les beaux arts qui sont sous les mêmes tutelles, mais à l’instar de ces dernies qui bénéficient d’un diplôme d’études supérieurs (DES), notre diplôme (DEUA) est inferieur et sans valeurs professionnelle et scientifique.
Pour ce qui est de la propagande de l’administration de l’institut et des représentants du ministère au sujet des absences collectives et du fait que nous travaillons en dehors de l’institut, nous répondons que le vrai absent est le bon niveau de formation et nous précisons que quelques professeurs, faisant passer leur travail en dehors de l’institut en priorité avant les cours qu’ils donnent à l’institut ce qui est prouvé par leurs absences répétitives à eux aussi et cela avec la complicité du directeur pour certain cas comme l’a indiqué ce dernier dans la presse en décembre 2012.
Concernant le travail des étudiants dans des télévisions privées, cela est une déclaration mensongère à l’exception de deux ou trois étudiants qui travaillent dans le but d’acquérir de l’expérience, à cause du manque de stages pratiques et du matériel au sein de l’institut ; concernant les actes de vandalisme, c’est juste une manière pour les représentants du ministère et de l’administration de l’institut de changer et détourner le cour de notre grève pacifique et légitime comme ce fut confirmé par le verdict de la coure administrative dans les deux procès de justice ( le premier 29 janvier 2013 et le second le 04 mars /2013) faisant tomber toutes ces accusations. La décision de fermer l’institut momentanément est venue après un rapport non fondé et trompeur transmis par le directeur à madame la ministre, une démarche qui vient s’ajouter aux nombreuses manœuvres discriminatrices visant à l’arrêt de notre mouvement.
Des démarches que nous avons déjà signalé dans nos courriers à madame la ministre avant et pendant notre grève, cela n’a pas empêché madame la ministre d’accorder son entière confiance à ce directeur et à ses représentants ; ce qui a engendré le traitement de notre problème d’une façon policière d’une autre ère. Pour ce qui est de la grève de la faim nous réitérons notre détermination jusqu'à l’aboutissement de nos simples revendications dont l’avenir de la formation artistique dépend ; nous sommes prêts à nous sacrifier pour la future génération d’étudiants en arts qui viendra faire ses études dans le domaine publique tout en gardant l’intérêt de notre pays au dessus de toutes les considérations.
Pour finir, nous tenons à remercier ceux qui nous soutiennent et continuent de faire de notre combat une affaire d’opinion publique (amis, ex-étudiants, la presse, les télévisions, les syndicats, les artistes, les activistes des droits de l’homme et les personnalités politiques…) continuez à nous soutenir car nous puisons notre force en vous. Pour ce qui de l’état de santé des étudiants grévistes de la faim, les médecins affirment qu’ils entrent dans une phase dangereuse et vu cela nous avons été dans l’obligation de convaincre l’un des grévistes d’arrêter sa grève de faim vu qu’il était devant le risque d’entrer dans le coma, les neuf qui restent sont déterminés à aller jusqu'à l’aboutissement de nos revendications. Jusqu’à quand cette marginalisation de la jeune génération, des artistes ; rescapés de la décennie noire dans une Algérie qui fête ses cinquante ans d’indépendance ?
Bordj El-Kiffan le 06/03/2013
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