Abattre le FLN pour sauver l’Algérie
Est-il important pour l’Algérie que le FLN ait son secrétaire général ? Evidemment non, parce que cet appendice du pouvoir d’essence antidémocratique, est la source de la gouvernance obscure de nos jours.
Donc, la course à la tête de cet appareil n’est un enjeu que pour les caciques inféodés à un système obsolète et dépassé. Oui le FLN et les apparatchiks qui le composent, sont surannés et périmés. Ils ne peuvent pas, après 50 ans d’échec, de nonchalance et de mépris, apporter nouveau souffle pour le pays. Pis, après cinq décennies, ils se sont livrés, et avec eux l’Etat et le front, à un club d’amis qui s’est constitué en caste prédatrice.
Peu importe la personne qui prendra la tête d’une formation qui n’a de parti que le nom. Car, elle sera cooptée et son sort sera entre les mains de ses parrains. Neutralisé d’avance, ce personnage auquel on confie simplement le rôle du SG, ne sera ni libre ni affranchi. Sa conduite lui sera dictée suivant une feuille de route bien précise. Sa fonction consistera alors à soutenir et soutenir davantage. Il sera là pour louer une personne le matin et la dénigrer le soir. Il dira la veille, toute honte bue, une chose et affirmera à l’aube son contraire. Il vantera aussi un fait qu’il désenchantera le lendemain. Il sera comme ses prédécesseurs, sans principe ni parole. C’était ainsi que fonctionnaient les SG du FLN à quelques exceptions près.
Le poste de SG du FLN est donc un jeu de sérail, malsain pervertissant jusqu’à la moelle l’acte politique. Le clan qui possède les règnes, a toujours fait que ce "fonctionnaire" soit un chargé de mission pour faire aboutir une politique asservissante. A la fin, il sera honteusement, abjectement et lâchement remercié par une sortie humiliante et par la petite porte. Néanmoins, quelques miettes lui sont cédées après un naufrage certain.
Mais la longévité au poste dépend du degré de servilité. Le SG le plus docile occupera la charge le plus longtemps. Toutefois celui qui tente de désobéir, est rapidement éliminé, par "un coup d’état scientifique", par le billet de la justice nocturne ou par un vote préfabriqué de méfiance. Car un SG de cet appendice du système antidémocratique, n’existe que pour obéir à ses maîtres, s’aplatir devant ses tuteurs, applaudir ses appuis et glorifier ses seigneurs. Et c’est de la politique conditionnée.
Cela n’arrange malheureusement pas le pays ; il le fige et stagne ses perspectives. Conséquemment, une situation de stand by est crée, et ensuite prolongée pour tenir en haleine les lambins que nous sommes. Avec des médias apprivoisés, ils font semblant que ça bouge dans tous les sens et que la vie politique est toute animée. Or, la duperie ne peut pas tromper tout le mode. Ils savent non seulement qu’une partie parmi nous sait et connaît leurs manigances, leurs manœuvres et leurs coups bas, mais aussi, ils n’ignorent pas qu’elle les dénonce d’ailleurs à chaque fois que l’occasion se présente.
Ainsi donc, les guerres de succession au FLN n’ont jamais eu d’impact positif sur la gouvernance. Constitué d’un conglomérat d’opportunistes, de parachutés, de prédateurs et de corrompus, le FLN n’a jamais constitué un parti politique rassembleur qui puisse transmettre des valeurs et véhiculer un débat d’idées contradictoires. Car toute ambition libre et non commanditée de contradiction, est vite étouffée dans l’œuf. Le FLN a violemment porté un préjudice à la gouvernance. Avec ses pratiques moyenâgeuses, ses clans constamment en guerre, ses basses manœuvres, ses visions restreintes, son mépris à l’opposition, ses calculs étroits et son patriotisme chauvin, il n’a fait qu’assassiner la pratique démocratique durant 50 ans. Et il continuera à le faire autant qu’il existera. Alors, le salut de la démocratie passera, inéluctablement, par la dissolution pure et simple de cet appendice qui constitue l’alibi politique pour une clan usurpateur. En effet, pour sauver l’Algérie, il faut abattre le FLN.
Zoubir Zerarga
Commentaires (10) | Réagir ?
Quand on lit toutes ces analyses, tous ces articles, tous ces commentaires, on a l'impression que chaque matin il se regroupe sur les hauteurs d'alger des personnes qui complotent préparent des feuilles de route, tracent des stratégies, élaborent des plans et sont unis comme les doigts de la main pour faire le malheur de l'algérie; Sans etre dans le secret des dieux, il me semble qu'il n'y a ni de stratégie globale, ni de plans, ni génies à la présidence ni au ministère de la défense et ses annexes, ni nulle part (Je crois meme que c'est trés loin de cela), chacun est dans son coin, certes relié à sa caste par des intérêts bassement matériels, avec une aversion forte contre tout ce qui est peuple, démocratie, mouvement de foules, justice, égalité et un amour inconsidéré pour tout ce qui est pouvoir, argent, ruse et manipulation.
Pour tenir 50 ans il aurait fallu à ce systéme avoir des milliers d'analystes de toutes disciplines, des ordinateurs derniére génération, des genies aux commandes et "madame soleil"... il n'a rien de tout cela et pourtant il tient depuis 50 ans avec le contraire de tout cela, c'est à dire des incompétents notoires, des plans qui ne prévoient pas plus loin que le bout de leur nez... ALORS, ou est la clé de l'énigme ?
Selon moi: 1/ D'abord le peuple algérien qui est devenu petit à petit indigne, plus interessé par son ventre que par son pays et l'avenir des générations futures 2/ l'argent du pétrole, immense richesse qui permet de tout acheter 3/ la ruse des marocains... 4/ la malediction de ce pays
ALORS que faire? C'est prendre les 3 premiers points et faire exactement leur opposé. Quand au quatriéme point, il se muera en son contraire comme par enchantement.
Monsieur ZZ je vous salue et vous remercie pour cet essai bref mais si très au point.
« En effet, pour sauver l’Algérie, il faut abattre le FLN ».
Oui, on est tous d’accord avec cette conclusion si simple mais peut-être, hélas, bien impossible à réaliser à ce stade de l’histoire du pays. La réalité du pays fait, me semble-t-il, que l’on n’est pas près de le faire parce que le consensus y menant semble n’être pas encore établi. Il y a cependant et définitivement unanimité parmi tous les algériens. L’autre accord tacite qui remonte à la surface ces temps-ci est ce besoin urgent d’un grand changement. Le FLN n’a été qu’un mouvement d’insurrection tout à fait honorable en rassemblant en son temps tous les efforts en vue d’un objectif bien précis. Celui-ci obtenu, il aurait du être comme on dit souvent mis au musée. Par contre on continua en le transformant en parti politique unique pour se faciliter la tâche. On alla contre nature et après une période de transition, les jeunes de l’époque dont l’actuel Prez. s’étaient rués et ont joué des coudes.
Est-ce là l’Algérie. Ne sommes-nous pas capables de faire mieux ? De monter plus haut ? Pourtant ces jeunes étaient la crème de la crème a l’époque. Je voudrais ici mettre toute la faillite du pays sur le dos du FLN post Indépendance et non pas sur l’ANP / DRS. Ces derniers ne sont que des fonctionnaires qui obéissant aux ordres, n’en ont que rajouter mais cela c’est une autre histoire.
Dans le cas où l’on est incapable de volontairement le descendre, le scenario de l’effondrement à la Soviétique me parait le plus plausible et ferait le travail, mollement mais surement.
Serait-il là le sort de ce pays ? D’attendre patiemment que la nature fasse son chemin.