Visite de la directrice générale du FMI en Algérie : que va-t-elle dire ?
Le climat des affaires ne s’améliore pas comme le montre la 10e édition du rapport de la Banque mondiale
Doing Business 2013 classe l'Algérie à la 152e position sur 185 pays pour les facilités accordées à l'investissement, reculant de 4 places par rapport à 2012. Dans ce classement relatif aux meilleures conditions d'entreprendre dans le monde, l'Algérie est classée à la 156e position pour le lancement d'une entreprise, 129e pour l'obtention d'un crédit, à la 138e position pour l'obtention d'un permis de construire, à la 129e position pour les procédures de facilitation d'exportation accordées aux PME, 126e position en matière d'application des contrats, 170e pour les procédures de paiement des impôts, et à la 82e position pour la protection des investisseurs. Cela explique, en plus du changement perpétuel de cadre juridique, la dominance de la tertiarisation de l’économie- petits commerce/service (83% du tissu économique en 2012, un commerçants pour 24 habitants) et la part dérisoire de moins de 5% du secteur industriel ans le produit intérieur brut traduisant le dépérissement du tissu productif.
L’actuelle gouvernance caractérisée par la bureaucratisation de la société algérienne, avec la faiblesse de la morale et donc d’un Etat de droit qui enfante la sphère informelle spéculative, contrôlant 40% de la masse monétaire en circulation et 65% des segments des produits de première nécessité, où tout se traite en cash, existant des liens dialectiques entre la logique rentière et l’extension de cette sphère, facilitant l’évasion fiscale, bloque les initiatives créatrices. Il y a donc risque en Algérie où l’action terroriste sur le champs gazier d’In Amenas a montré clairement la dominance rentière de l’économie algérienne après 50 années d’indépendance politique, de tensions sociales croissantes en cas de chute durable en dessous de 80 dollars le baril à prix constants. Cela pose la problématique de l’urgence de la diversification de l’économie algérienne, dans le cadre de l’intégration du Maghreb, pont entre l’Europe et l’Afrique.
Pourtant, existent des possibilités pour augmenter le taux de croissance en Algérie qui recèle d’importantes potentialités, supposant une nouvelle gouvernance stratégique des institutions et des entreprises. En bref, la lecture détaillé du rapport 2013 du FMI, contrairement au titre avancé par l’APS, montre clairement qu’il existe un divorce entre la bonne santé financière de l’Etat due aux hydrocarbures et la sphère réelle en léthargie et que les équilibres macro-financiers sont éphémères sans de profondes réformes institutionnelles et micro-économiques. Aussi, la transition d’une économie de rente à une économe hors hydrocarbures en Algérie, dans le cadre de la Re-mondialisation, avec d’importants bouleversements géostratégiques entre 2015/2020, dont la sphère énergétique, suppose donc un profond réaménagement des structures du pouvoir se fondant sur l’entreprise créatrice de richesses, les couches productives et le savoir.
Abderrahmane Mebtoul, Professeur des Universités, Expert international en management stratégique
Commentaires (4) | Réagir ?
Mr Djoudi ministre des finances, cela explique tout, il est devenu ministre parce que papa est un ami du président, alors comment peut on attendre quelque chose de la part d'un incompétent.
(Dialogue supposé entre la Dame du FMI et notre Ministre. "Vous avez de l'argent, et vous ne savez pas l'utiliser ! Bien on s'en occupe, laissez-nous faire".
à ma connaissance le seul bon sens (d'un paysan par exemple) nous impose toujours de prévoir en cas de coup dur, baisse de prix du pétrole, augmentation des prix des céréales, et autres biens. Mais là on ne sait pas, "on n'a pas été assez intelligent" on a été bête à mourir, il faut le dire. Mais pour ma part je ne pense pas qu'un être humain doué d'une intelligence moyenne, qu'il ne puisse s'imposer un minimum de bon sens et d'honnêteté lorsqu'il s'agit de l'avenir de générations, alors je me dis que nos avons des criminels ou des irresponsables qui mènent la barque.