Affaire des faux diplômes du bac à Oran : la montagne accouche d'une souris

L'affaire des faux diplômes à Oran ne révèle pas tous ses secrets.
L'affaire des faux diplômes à Oran ne révèle pas tous ses secrets.

L'affaire des faux diplômes du bac révélée par la presse locale continue d'alimenter les débats sur le nombre de personnes impliquées dans cette scabreuse affaire, qui, selon certaines sources, n'a pas encore livré tous ses secrets, dans la mesure où tout a été focalisé sur l'université d'Oran, sachant pertinemment que ce phénomène est répandu dans toutes les universités du pays.

De nombreux observateurs s'interrogent sur cette surmédiatisation et ses objectifs inavoués, ainsi que le nombre de personnes impliquées et aucunement dérangées, en raison des rapports de force. De nombreux universitaires interrogés par nos soins dénoncent d'ailleurs cette politique de boucs émissaires. "La justice doit aller au terme de ses investigations pour mettre la lumière sur toute cette affaire et les coupables ne doivent pas bénéficier de l'impunité", réclame un enseignant, rappelant l'affaire du bac 1992, où les résultats ont été annulés après le scandale des fuites des sujets, alors que vingt ans après, on n'a pas encore déterminé les authentiques commanditaires de ce scandale.

Pour en revenir à notre sujet et sans s'immiscer dans les affaires de la Justice, il faut avant tout dénoncer les mécanismes du traitement des nouveaux bacheliers de la pré-inscription au centre unique, au niveau du vice-rectorat de l'université qui chapeaute douze départements jusqu'à l'inscription finale à l'institut vers lequel le candidat a été orienté, en passant par la vérification du bac, via l'OREC (Office régional des examens et concours). Il faut dire que les lacunes relevées au niveau du circuit sont à l'origine du scandale, dans la mesure où il y a une absence manifeste de coordination entre le premier et le dernier maillon.

Le dysfonctionnement du mécanisme d'inscription reste exploitable pour les fraudeurs qui bénéficient d'ailleurs de l'absence de communication au sein des différents services de l'Administration universitaire. A cet argument, il faut ajouter que le rectorat ne pourrait détecter le faux diplôme qu'en fin de cursus de l'étudiant, à l'ocasion de l'examen du parcours pédagogique. D'autre part, il est de notre devoir de dénoncer cette pratique, dans la mesure où on risque d'être soigné par un faux médecin ou d'être défendu parc un avocat "Taiwan". Pis encore, les bons étudiants issus des familles nécessiteuses risquent de faire les frais de ces pratique quotidiennes, à cause du pouvoir de l'argent et de l'abus d'autorité et du trafic d'influence. Dans le même sillage, il faut relever ces sempiternels harcèlements sexuels perpétrés contre des dizaines d'étudiantes issues de familles nécessiteuses.

Medjadji H.

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