L'armée tchadienne a-t-elle vraiment tué Belmokhar ?
Alors qu’on n'en a pas fini avec la mort d’Abou Zeid, voilà que l’état-major tchadien annonce encore avoir tué le Borgne.
Le Tchad est entré dans la course aux annonces spectaculaires. Si les autorités françaises semblent adopter une communication prudente sur l'avancée de leurs troupes dans le nord du Mali, il n'en est pas de même avec le Tchad qui a déployé plus de 2.000 hommes dans le pays et surtout subi un revers il y a quelques jours. Les troupes du pays sont première ligne aux côtés de l'armée française dans le massif des Ifoghas, où se sont retranchés les groupes jihadistes après avoir été chassés des grandes villes du Nord qu'ils occupaient depuis l'an dernier.
L'armée tchadienne affirme avoir tué samedi le chef islamiste Mokhtar Belmokhtar dans le massif des Ifoghas dans le nord du Mali, selon un communiqué de l'état-major tchadien. "Les forces tchadiennes au Mali ont détruit totalement la principale base des jihadistes dans le massif de l'Adrar des Ifoghas, plus précisément dans la vallée d'Ametetai", samedi à 12h00 locales et GMT, affirme le communiqué, précisant que "plusieurs terroristes" ont été tués "dont le chef Mokhtar Belmokhtar dit le borgne". Aucune autre précision n'a été avancée. L'annonce intervient après celle vendredi par le président tchadien Idriss Déby de la mort d'un des principaux chefs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, Abdelhamid Abou Zeid, également tué par l'armée tchadienne, ce qui n'a pas été confirmée par Bamako, Paris ou Alger. Dans l'état actuelle de la situation, il est difficile de donner crédit à cette annonce, pas plus que celle de la mort d'Abou Zeid entouré de plusieurs zones d'ombre (Lire notre éditorial).
Belmokhtar avait revendiqué l'attaque de Tiguentourine
Mokhtar Belmokhtar est un ex-chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avec laquelle il est entré en dissidence en octobre dernier en formant sa propre unité combattante, les signataires par le sang. Il a revendiqué l'attaque contre le site gazier algérien d'In Amenas suivie d'une prise d'otages. Selon Alger, 37 étrangers de 8 nationalités différentes, dont trois Américains, et un Algérien y ont été tués par un commando de 32 hommes, dont 29 ont été tués et trois arrêtés. Mokhtar Belmokhtar, ou son groupe, a menacé à plusieurs reprises de commettre de nouvelles attaques si la guerre au Mali menée par la France ne cessait pas.
Selon le Wall street journal début février, de hauts responsables militaires et des services de renseignement américains envisageaient d'inscrire Mokhtar Belmokhtar sur une liste secrète des personnes à "tuer".
RN./AFP
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