Algérie : le bled où le crime paye toujours
Le proverbe populaire le plus trompeur est sans doute celui qui dit qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire. Pour bien faire il faut synchroniser deux facteurs : la volonté et les circonstances. En un mot, inventer la machine à remonter le temps. Au mieux on essayera de faire en rêvant au bien faire, ou pire on laisse faire avec l’espoir que notre rêve ne trépasse pas avec nous.
Tahar Djaout est mort pour la rupture nos martyrs sont morts pour des ruptures et nous voilà hantés par un seul cauchemar : Rupture ! Certes il existe des hommes verts, ces Algériens "indignés" déconnectés obsédés par un printemps made in bled, forcement il se concrétisera un jour puisque la terre tourne au nez et à la barbe de notre "famille révolutionnaire".Il se fera tel un corps inanimé animé par la force de la boue du dernier puits crachant sa derrière goutte ou celle d’un "déluge" planétaire, il sentira le jasmin du bébé hybride végétatif tiré aux forceps du ventre putréfié d’une mère ogresse. Du berceau à la tombe, après le Créateur nous avons le FLN le libérateur de la lettre majuscule P mise à toutes les sauces de la dinde, le peuple. Cette lampe magique qu’on frotte au besoin immédiat avant de la jeter sous des tonnes d’immondices pour décourager d’éventuels voleurs. Certes, l’histoire nous a appris que l’homme n’est pas programmé pour se reproduire pareil au même d’une génération à l’autre, nos gènes sont démocratiques qu’on soit dans une tribu en pleine jungle ou derrière le verre chromée d’une tour étoilée, chaque génération est libre de copier ou pas sa précédente. Nous avons eu nos années 1960, 1980, 2000 et la question s’est posée et la réponse n’a pas tardé : suivre. Bien sûr il y a eu des grincements de dents, des "chahuts de gamins". Heureusement, le prix le plus bas chez le dentiste c’est arracher une dent et un gamin finit toujours par obéir à son papa s’il ne veut pas être écrasé tel un cafard. Comme la nature n’est pas facile à dompter, on a le choix entre les mamours la ruse la dépression ou la folie. On finit tôt ou tard par fantasmer kif-kif avec nos caïds : l’oseille et la sieste. Mineur on veut un bac cool, majeur on veut un salaire qui se multiplie comme celui des députés. Que demande le peuple à part la brioche et le toubib maison. Des miettes aux râleurs et des bacheliers à gogo.
Même si le bonus sent l’arnaque avec un couffin qui rétrécit au lieu de s’élargir et un bac qui terrorise au lieu de caresser malgré les connaissances au rabais et le taux de réussite en ascension. En mettant des obstacles sur un parcours délimité pour étudier l’intelligence des souris, les scientifiques ont remarqué que les nouveaux cobayes faisaient moins d’erreurs que les précédents. Les rusés rongeurs communiquaient entre eux pour alerter leurs congénères. Aujourd’hui on sait que l’évolution des arbres a obéit au même principe, faites circuler l’information pour éviter les erreurs qui menacent l’espèce. Mais il y a Darwin et sa maudite sélection : l’un s’en sort, l’autre pas. N’importe quel scandale chez nous peut chasser tous les autres, circulez, l’erreur est algérienne. Détourner de l’argent, exiger des pots-de-vin, le vrai scandale c’est le contraire et à chacun sa normalité. A l’ombre de la Révolution, la fratrie maffieuse complotait déjà, de Ben Bella à Bouteflika en écartant le pion le "corps étranger" l’électron rebelle Boudiaf, elle a tout réussi. Réussir à classer l’Algérie dans le clan Afghanistan Soudan avec la hantise de l’éviter : attention au terrorisme attention à la partition. Le terrorisme, on a fini par en exporter même dans le désert où se niche notre grotte d’Ali Baba. Quant à notre partition, il faut se brancher sur le net les medias la rue pour s’apercevoir qu’elle est d’une richesse à la ramasser à la louche dans chaque foyer. Diviser pour régner c’est une tare qui existe en chacun de nous affirment les psys expérience à l’appui. Le fort qui tape sur le faible sait que sa victime va le copier et se défouler sur plus petit. On le voit tous les jours chez les enfants martyrisés par leurs parents, à l’école, dans la rue. L’Algérien s’est laissé prendre dans ce piège ancestral bien relooké amélioré sophistiqué par des mains expertes. Chaque jour qu’Allah fait, que font-ils sinon réfléchir à ça.
En plus de la théorie de tous les complots venant de l’extérieur, le danger intérieur pullule en virus «propageur» de névroses : l’arabe contre le kabyle, le mec contre la nana, le moudjahid contre le harki, le croyant contre le mécréant le non gréviste contre le gréviste, le bénéficiaire du logement social contre le non bénéficiaire, le propriétaire du 4X4 et voyageur du G5, le hadj et le pas hadj, la voilée et la non voilée, le barbu et l’imberbe, le malade dans un lit d’ hôpital et celui qui se contente de prier dans son lit, celui qui a la prise en charge et celui qui n’en a pas, celui qui a le visa et celui qui en rêve etc etc. Seules nos tripes se portent à merveille et le pays est immense pour nos déchets à ciel ouvert. Nous jouons aux vierges effarouchées en applaudissant nos violeurs. Imaginons un instant que le roi du Maroc lance un mot de travers que l’Occident le laisse tomber qu’arrivera-t-il ? Combien de temps ce beau petit pays voisin cessera-t-il d’exister ? Ils ont réussi à nous manipuler à un degré inimaginable et ça continue. Où se trouve la magie de ces politiciens qui n’arrêtent pas de baver sur tout se qui brille qui se cachent quand il faut parler qui parlent quand il faut se taire ânonnent le même verbe préhistorique le regard fuyant s’il n’est pas méprisant, le sourire niais satisfait du vampire boulimique. Notre grand Manitou, l’armée qui fait le bonheur des plus grands fabricants d’armes au monde, n’a pas vaincu les terroristes mais les a laissés fuir au risque de contaminer les autres et revenir plus gros qu’avant avec l’argent de la drogue et du kidnapping anti-blanc. Le bouffon censé nous distraire, l’équipe de foot, s’est révélé lamentable comparée à celle d’un Mali pays désintégré pourtant. La Corée du Nord fait l’actualité avec ses méchantes expériences nucléaires et nous avec les pots-de-vin. Goûter du miel à la Boumediene ne suffit plus à calmer la panse, il faut avaler toute la ruche. Gageons qu’avec les turbulences de la politique en Italie, Sonatrach a assez de flouss pour laver son honneur. Ça tombe bien, l’Italie est en crise avec des politiciens qui aiment la belle vie et un président honorifique qui gagne deux fois plus que la reine d’Angleterre. Pas étonnant que les électeurs italiens comme les électeurs arabes ont opté pour l’autre extrême. "Indignez-vous !" avait lancé Stéphane Hessel en concluant : et "Engagez-vous !". On l’a compris, il faut d’abord s’indigner pour s’engager mais au pays où le crime paie toujours, ça ne marche pas l’indignation, c’est l’humiliation qui galope. On a laissé à ces gentils Tunisiens faire la révolution du 21 siècle même si on était censé être les plus qualifiés d’après les discours officiels depuis l’Indépendance. On a mis la camisole convaincu que nous étions dangereux en liberté pour notre propre sécurité et celle des autres. Le diable n’a même pas daigné faire un marché avec nous, il a pris notre âme gratis sans savoir quoi en faire.
On traine nos corps comme des zombies dans le plus grand pays d’Afrique à la chlorophylle millimétrée. La pollution doit être la première cause de notre mortalité si les statistiques pouvaient parler. Ça fait désordre certes, c’est plus prudent de taper sur les accidents de la route qui responsabilisent à 100% le conducteur. Et comme au sommet on nous aime bien sain et sauve, on a fait exploser le parc auto, plus de 40% d’importations en 2013 sans parler du projet usine Renault et autres attrapes nigauds. Troupeau bêlant sous le sifflet d’un berger psychopathe on va tête haute à l’abattoir. Aux dernières nouvelles, les enfants atteints du cancer de la rétine (combien sont-ils ? qui sont-ils ?) seront traités en Jordanie, un pays périodiquement secoué par des protestations massives composé de plus de 60% de refugiés palestiniens, pourquoi pas envoyer demain nos malades du sida en Afghanistan. De la médecine à 2 vitesses nous voilà à 3 vitesses, le progrès est bien là. A ce point là, pourquoi ne pas envoyer nos petits génies, pas assez pistonnés, faire médecine en Jordanie en Tunisie ou au Maroc.
On a beau jouer les brebis galeuses, le peuple algérien sera toujours assez grand pour applaudir ses Raïs pas assez pour les choisir. Il continuera à accepter les chaînes toutes catégories confondues à adhérer corps et âme à la théorie du complot à la sacralisation de ses dinosaures qui n’ont réussi qu’à révolutionner leur compte en banque, à l’intronisation de ses bourreaux sans discrimination aucune. A défaut du débonnaire touriste visitant son souk, il s’habituera au fantôme qui ne viendra que pour signer des contrats mystérieux dissimulés dans des voitures blindées aux vitres fumées empruntant l’itinéraire fleuri sécurisé des hôtels de luxe. En parlant de la crise qui secoue le monde, le Prix Nobel Joseph Stiglitz écrit : "Il est clair pour tout le monde, ou peu s’en faut, que quelque chose a horriblement mal tourné." Hors du monde, épargné par l’horrible chose, l’Algérie ne suscite aucune envie et c’est ça l’inquiétant. Dans son livre Le Dérèglement du monde, Amin Maalouf écrit : "Les peuples qui s’en sortent, ceux qui parviennent à échapper à la pauvreté, à l’abaissement, à la marginalisation, finissent par pardonner, sans toutefois se départir entièrement de leurs appréhensions ; ceux qui ne s’en sortent pas ressassent à l’infini." On a pardonné de gré ou de force tout en gardant nos appréhensions ressassant à l’infini nos points d’interrogations. Alors on se demande en conclusion si le peuple algérien n’est pas un leurre à force de trouver normal l’anormal.
Mimi Massiva
Commentaires (2) | Réagir ?
madame Mimi on est donc moins intelligent que les souris et les arbres ? C'est pas vrai, du n'importe quoi. Si le president Bouteflika decide d'envahir le Maroc je dis bravo, je pourrai passer mes vacances à Agadir Tanger Cassa. La Tunisie maintenant c'est pas ideal pour bronzer, ils ont chopé le FIS comme nous
wallah madame Mimi, c'est ce que je pense, le peuple algerien n'existe pas