Plusieurs sources militaires anonymes ont confirmé la mort d’Abdelhamid Abou Zeid, un des importants chefs d’AQMI au Sahel dans un raid aérien mené samedi 23 février après par l’armée française dans la région d’In Sensa, dans le massif montagneux de Tigharghar. Cette élimination coïncide avec l’annonce de l’intervention des drones américains. Selon Paris Match, une source proche du renseignement français a confirmé jeudi soir le décès du chef islamiste. Cette source a ajouté qu'au moins 43 autres membres de l’organisation terroriste sont morts avec lui lors des frappes aériennes françaises appuyées par des drones américains et suivies par un raid des Forces Spéciales françaises avec des éléments touaregs du MNLA.

Le MNLA indique en outre que ses combattants, qui épaulent les Forces Spéciales françaises dans le désert, auraient ensuite fait sept prisonniers parmi les survivants du raid, précise le magasine français. Les sept prisonniers, détenus à présent par les Forces Spéciales françaises et leurs alliés de l’armée tchadienne envoyés dans la zone, seraient quatre Maliens, un Algérien, un Mauritanien et un homme du Front Polisario. 

L’implication de l’armée américaine dans la surveillance de cette immense bande sahélienne a trouvé confirmation avec d’abord l’installation au Niger d’une base pour  300 soldats des forces spéciales américaines et le déploiement de drones non pas seulement de surveillance comme annoncé à l’automne dernier mais aussi de combat. Mokhtar Belmokhtar a déjà été désigné comme l'une des cibles prioritaires à éliminer en l'inscrivant notamment sur la kill list des "ennemis" à éliminer.  

Abdelhamid Abou Zeid est un Algérien d’une quarantaine d’années. Il dirigeait une des katibas d'Aqmi au Sahel. Il était l’adjoint d’El Para dans la prise d’otages de 32 touristes occidentaux en 2003. C’était le premier coup de tonnerre du GSPC, l’ancêtre d’Aqmi, dans le Sahara. Mais le chemin des deux terroristes se sépare. Abderrazak El Para a été arrêté par l’opposition tchadienne qui l’a livré à l’Algérie par le biais de Kadhafi, quant à Abou Zeid, il a continué à écumer le Sahel devenant un émir important, allant jusqu’à concurrencer Mokhtar Belmokhtar, l’autre narco-islamiste de la sous-région.

Détenteur sans doute de la plupart des otages occidentaux, il est en effet considéré comme responsable de l'assassinat en 2009 de l'otage britannique Edwin Dyer et de la mort en juillet de l'otage français Michel Germaneau. 

Dans l’une de ses très rares apparition Abdelhamid Abou Zeid, qui détient entre autres quatre otages français depuis plus de deux ans, a déclaré, en décembre dernier, dans une vidéo, que c’est la France qui est responsables de l’arrêt des négociations pour libérer les otages, précisant qu’ils ont informé Paris, il y a plus d’un an, de leur disposition au dialogue mais n’ont reçu aucune réponse. 

Yacine K.