"Le Monde Amazighe" dénonce la discrimination contre la presse amazighe au Maroc
Bien que la constitution marocaine réformée a reconnu l’amazighe comme langue officielle du pays, la presse amazighe continue de subir la discrimination négative, en dépit de la volonté exprimée pour mettre fin à cette situation et malgré les promesses visant la promotion de la presse amazighe en cohérence avec l’officialisation de l’amazighe. Engagements pris par le ministère de tutelle et les autres ministères ainsi que par les institutions de l’Etat. Partant de ce qui précède, nous déclarons ce qui suit :
Nous avons pris acte, de manière positive, de la dernière décision de l’agence marocaine officielle d’informations quant à la création de deux portails électroniques en langue amazighe. En même temps, nous affirmons la nécessité d’«amazighiser» l’agence en application au contenu de la constitution marocaine qui prône l’égalité complète entre l’amazighe et l’arabe qui sont les deux langues officielles du pays. Outre, nous affirmons la nécessité de changer le nom de l’agence de "l’Agence du Maghreb Arabe de Presse" en "Agence Marocaine de Presse, comme c’est en vigueur dans les pays de la région ou "Agence du Grand Maghreb", conformément au contenu de la constitution qui a remplacé l’appellation "Maghreb Arabe" par celle de "Grand Maghreb".
Nous constatons, avec regret, que plusieurs ministères marocains, des bureaux nationaux, des sociétés publiques et privées continue de pratiquer une discrimination ostensible et systématique envers la presse amazighe, tels le Ministère du Tourisme dirigé par un ministre du Mouvement populaire, le Crédit agricole (CA), la Banque populaire (GBP), le Crédit Immobilier et hôtelier (CIH), la Royale Air marocaine (RAM), l’Office national des chemins de fer (CNCF), l’Office chérifien du phosphate (OCP)… qui continuent à priver les journaux amazighes de publicité, au moment même où ils restent généreux vis-à-vis des autres journaux arabes et français, fait qui porte atteinte à l’égalité entre journaux nationaux.
Nous dénonçons l’exclusion de la presse amazighe des conférences de presse et dans d’autres activités organisées par des ministères marocains, tels les Affaires étrangères, l’Intérieur et la Communication ainsi que des activités officielles pour lesquelles sont invités la majorité des journalistes marocains à l’exception des journalistes amazighes.
Nous dénonçons l’exclusion des amazighes et de l’amazighe des campagnes nationales de sensibilisation, de protection et de conscientisation, à titre d’exemples, la Fondation Mohammed V pour la Solidarité, la campagne organisée dernièrement contre la corruption dans toutes les langues exception faite de l’amazighe, la campagne nationale de lutte contre les accidents de la route…
Nous constatons avec grand étonnement la continuation de l’exclusion par les chaines de télévisions et radiophoniques ainsi que les sociétés de communication et les sociétés de production audiovisuelle des artistes, sportifs et acteurs amazighes des spots publicitaires et des programmes de communication et de divertissement. Fait qui témoigne de la persistance de la discrimination raciale et de l’absence d’une véritable volonté qui veut mettre fin à un passé fait de racisme et de marginalisation, et ce en dépit de la reconnaissance des principes de diversité et d’égalité par la nouvelle constitution marocaine.
Nous dénonçons l’état lamentable de l’amazighité dans les médias et sa situation catastrophique dans l’enseignement, la justice et les différents secteurs de la vie publique. Nous faisons endosser l’entière responsabilité aux institutions de l’Etat qui ont le droit au suivi et au contrôle, tels le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle (HACA), les ministères de tutelle et les institutions législatives qui tardent à sortit les lois organiques relatives à la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe ainsi que les partis politiques qui exploitent l’amazighité lors de ses campagnes occasionnelles.
Amina Ibnou-Cheikh, directrice du journal Le Monde Amazighe
Commentaires (13) | Réagir ?
MERCI
La monarchie marocaine est amazighophile contrairement à ce que pensent certains algériens formatés par des décénnies de propagande baatho-boukharroubiste. Et c'était l'amazighophilie militante de feu Majésté Hassan II qui lui a valu la haine viscérale de boukharrouba-7achakom- qui vivait très mal sa condition de bérbère darijophone compléxé qui voulait devenir plus arabe que les saoudiens et se prostituait pour les egyptiens.
Au Maroc pays amazigh par excellence, rien ne se fera sans les amazighs qui sont la majorité écrasante. Tout le monde en est désormais conscient. VIVE LE Roi.