Boueflika joue son numéro
Il a suffi d’une phrase de Bouteflika à l’agence Reuters et revoilà la nigauderie ! « Bouteflika est-il d’accord pour se représenter ? La Constitution subira-t-elle des changements ? » lit-on dans la presse du samedi.La phrase qui fait frissonner les observateurs est celle-là : «Pour l’instant, il s’agit pour moi d’achever correctement mon deuxième mandat en espérant atteindre tous les objectifs que je m’étais fixés et qui faisaient l’objet de mon programme électoral.»
« Il a installé le doute sur le troisième mandat ! » écrit, très sérieusement un éditorialiste. C’est le feuilleton pour dadais qui continue, le feuilleton de l’homme mourant, d’un président qui devait mourir d’un cancer en 2005 et qu’on retrouvera président jusqu’en 2014. Ou 2019. Ce n’est pas une plaisanterie, c’est une farce bien algérienne : nous comptions les jours d’un mourant, et nous nous surprenons à compter les années d’un troisième mandat.
La leçon de 2004 n’aura servi à rien !On se remet à croire à une « opposition interne au système », c'est-à-dire celle venant de la hiérarchie militaire, qui contrarierait le cauchemar d’un troisième mandat de Bouteflika, ou d’un pouvoir à vie.
Et c’est ainsi qu’entre 2004 et 2007, l’opposition politique républicaine a perdu la seule bataille qu’il lui fallait remporter : la bataille de l’autonomie.
Nous sommes restés, redisons-le mot utilisée par Hamidechi dans le Soir, « à la remorque de l’armée », consacrant ainsi ce qu’on supputait de nous : un statut de tacot politique toujours en quête d’une traction.
C’est parce qu’elle ne s’est pas investie, après 2004, dans « la bataille de l’autonomie », c’est parce qu’elle est restée « à la remorque de l’armée » que l’opposition politique démocrate (et une partie de notre élite) ont gobé le canular du « président mourant » qui n’avait pour but que de les divertir et les empêcher de s’organiser pour l’échéance 2009. Car les « sources informées » qui ont porté le canular ne sont autres que celles … des services liées à l’Armée.
Le plus impardonnable est à venir : c’est parce qu’elle a négligé « la bataille de l’autonomie », et qu’elle est restée « à la remorque de l’armée » que l’opposition politique démocrate (et une partie de notre élite) vont reconduire les illusions de 2004 : « Il ne passera pas ! ». Sur la foi du galon et du porteur de vannes…
La première morale de cette galéjade, c’est qu’on périt plus vite de nigauderie que d’un cancer. Nous sommes de grands enfants simplets : nous adorons être rassurés par des contes de fée. Qu’importe s’ils puent la baliverne, qu’importe s’ils sentent la calembredaine ! Nous aimons tellement jouer aux dadais ! Et croire aux sornettes des marionnettistes pour, à notre tour, en cercle restreint, l’air intrigant, jouer aux « gens informés ». Alors, devant de si incurables ballots, les marchands de fariboles redoublent de génie : « Vous avez aimé les sornettes de 2004 ? Vous adorerez les fadaises de 2008 ! »
Dans son interview à Reuters, Bouteflika joue une parodie calculée : hypnotiser l’opinion et l’élite, créer l’illusion d’un suspens, et donner aux « candidats du système » le goût de se déclarer…
Mais arrêtez donc cette ridicule ritournelle ! Elle n’émeut personne : tout le monde sait que le scénario est plié, que Bouteflika est non seulement d’accord pour se représenter mais qu’il est le vrai souffleur de cette vilaine comédie ; que la Constitution ne subira aucun changement de fond qui obligerait à passer par un référendum ; que ce qui intéresse la coterie au pouvoir c’est seulement d’amender l’article 74 et que tout le toutim va rejoindre l’écurie des serviteurs…
Et le pire, c’est que de cette clownerie, tout le monde s’en fout !
Commentaires (7) | Réagir ?
Boueflika joue son numéro, gagnant... A tous les coups !
bouteflika est simplement en train de jouer aussi bien avec ses amis politiques qu'avec ses adversaires, exactement comme le ferait un chat avec une petite souris !!!!! pourquoi ??? parce que meme lui a besoin de lisibilité !!! il ne peut pas encore se prononcer car il n'aime pas avancer dans le noir et il a raison.... il n'y a encore rien en face... il se pose les questions suivantes : y a t il des prétendants à la présidentiele de 2009 ? si oui, qui ? quelle est leur (ou son) envergure ? pourrait faire le cosensus ? consensus avec qui ? l'armée ? l'opposition ? l'opinion internationale ? les islamistes + l'armée +l'oposition + l'opinion internationale ? à ce moment là s'il voit qu'il y a un prétendant dérangeant, il quitera la scene par la grande porte car sachant que les carrottes sont cuites, par contre si l'alternative est minable, il s'avancera et demandera un 3 ° mandat.... c'est très bete mais c'est ausi simple que çà!!!!