L'ANP et la presse : rectifier les rapports
Successivement le 23 janvier et le 08 février le ministère de la Défense nationale a du faire des mises au point à la presse nationale. Il n’est ni inutile, ni superflu de s’arrêter sur les rapports que traduisent ces mises au point répétitives.
De nombreuses sources "autorisées", et parfois des plus officielles, distillent depuis de nombreux mois la théorie du "siège de l’Algérie". En somme, notre pays serait l’ultime cible du glacial printemps arabe. Dans ces conditions, et surtout au vu de l’extension de l’instabilité à nos frontières, comment s’étonner de l’état d’alerte où se trouvent les journalistes et les titres de la presse nationale pour tout ce qui a rapport à l’information sécuritaire ? Ainsi, la couverture de presse de la prise d’otage de Tiguentourine et celle de l’attaque d’une unité de l’ANP à Khenchela ont suscité des correctifs de la part du MDN. Le fait n’est pas banal, il est la traduction de faiblesses réelles entre deux institutions nationales majeures, d’une réelle disjonction entre elles.
Dans le monde contemporain, la nature et la qualité des rapports entre les institutions de défense et les secteurs de la communication et de l’information sont des éléments constitués des concepts de défense et de sécurité. En deux semaines, les Algériens ont eu à le vérifier par deux fois. Et, il ne faudrait pas banaliser ce constat, et surtout ne pas en sous-estimer les dangers.
Plutôt que de persister dans des rapports qui semblent être des rapports de méfiances, sinon de défiance, il est urgent et impératif d’en construire d’autres indispensables à la sécurité du pays. La doctrine sécuritaire établie par le "politique" s’appuie sur une volonté d’inféodation de la presse nationale à certains services spécialisés. Les couacs de ces dernières semaines illustrent la dangerosité de cette conception, d’autant plus qu’elle s’est établie au détriment d’un rapport synergique entre ces deux secteurs vitaux.
Dans les sociétés démocratiques, les institutions militaires, en plus de leurs propres services de presse, s’emploient à construire et à stabiliser des rapports privilégiés avec des journalistes. La sensibilité des "informations défense", légitime le fait qu’elles doivent transiter par des canaux de confiance qui sans transgression déontologique, ni abdication professionnelle, permettent à l’opinion nationale d’accéder à une information de qualité. Ce n’est pas encore le cas en Algérie, et c’est cela qui doit être construit. L’ANP et la presse nationale doivent être en mesure de répondre à l’attente légitime des Algériens d’être correctement informés sur les menaces auxquelles peut être exposée la nation.
En l’absence de cette synergie, nous serons condamnés à comptabiliser les "mises au point", ou à renoncer à tout droit à l’information…
Mohand Bakir
Commentaires (5) | Réagir ?
sincèrement, à quoi sert l'armée aujourd'hui en algerie, si ce n'est qu'à réprimer le peuple, si cela ne tenait qu'à moi, je dissoudrais cette soit disant institution garante de l’intégrité de la nation, c'est ni plus ni moins qu'une entreprise de sécurité garante des intérêts des généraux, et du clan de boutef, assez les conneries qu'on nous débites à tout bout de champs, prenant le peuple pour un abrutit.
merci monsieur Massinissa de votre message, j'adore. Le bled c'est la vierge effarouchée qui n'a pas vu qu'elle est devenue sorciere avec l'age