Syrie : violents combats à Damas, l'offre de dialogue compromise
Les combats s'intensifient dans la région de Damas entre les rebelles et les forces du régime de Bachar al-Assad auquel le chef de l'opposition a lancé un ultimatum pour accepter son offre de dialogue.
Ces affrontements ont fait rage mercredi dans les environs de la capitale où sont retranchés les insurgés, faisant plus de 60 morts. Jeudi, des combats ont éclaté à Qaboun (est) et des troupes ont été envoyées en renfort en province, selon une ONG syrienne
L'armée s'est dite "déterminée à écraser le terrorisme autour de la capitale et dans les grandes villes", affirmant avoir "tué des dizaines de terroristes qui ont songé à attaquer Damas et à y entrer", selon le journal proche du pouvoir al-Watan.
Parallèlement à ces violences qui ne donnent aucun signe de répit, l'offre de dialogue adressée au régime par le chef de l'opposiition syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib, semblait compromise après l'ultimatum lancé par ce dernier à Damas.
M. Khatib a exigé, dans un entretien au service arabe de la BBC, la libération d'ici dimanche de toutes les prisonnières détenues par le régime, à défaut de quoi il retirerait son offre.
Le 30 janvier, M. Khatib avait affirmé qu'"en signe de bonne volonté", il était "prêt à des discussions directes avec des représentants du régime syrien, avec toutefois comme principale condition, la libération des "160.000 détenus" dans le cadre du soulèvement contre le régime. Son ultimatum intervient après avoir été visé par de violentes critiques au sein de son propre camp, le principal groupe au sein de la Coalition refusant en bloc tout dialogue.
Veto au dialogue
Le Conseil national syrien (CNS) a en effet rappelé sa conviction que le régime tombera par lesarmes et non par la négociation, comme le propose M. Khatib.
"Les révolutionnaires et les héros de l'Armée syrienne libre (ASL) sont en train de mener des attaques sur les positions stratégiques dans notre capitale éternelle (...) et dans d'autres régions. Ils sont en train de réaliser des victoires importantes sur le chemin de la révolution syrienne", a indiqué un communiqué mercredi.
"Ces développements sur le terrain confirment que la révolution est toujours le chemin le plus court pour réaliser la victoire complète et la chute du régime meurtrier", ajoute le CNS, appelant les Syriens à "éviter les débats politiques qui divisent" et "à soutenir les combats de la libération de Damas". Le CNS a également fustigé les contacts inédits entamés par M. Khatib et l'Iran, principal allié régional de Damas, les qualifiant de "coup de poignard dans le coeur de la révolution syrienne".
Le chef de l'opposition s'est justifié en affirmant avoir dit au chef de la diplomatie iranienne qu'il a rencontré dimanche en Allemagne "la colère des Syriens sur la manière dont l'Iran se comporte dans la crise syrienne". L'offre de M. Khatib avait reçu l'aval de Washington, de la Ligue arabe mais aussi des principaux alliés de Damas, la Russie et l'Iran.
Sur le plan diplomatique, l'opposition syrienne envisage d'avoir une représentation permanente à Washington et à New York sans pour autant se substituer au réseau officiel, une initiative soutenue par les Etats-Unis, qui ont reconnu en décembre cette Coalition comme "représentante légitime du peuple syrien". Par ailleurs, le représentant de la Coalition aux Etats-Unis a indiqué que l'opposition syrienne convoitait le siège du président Bachar al-Assad à l'ONU.
Avec AFP
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