Le crépuscule annoncé de Gannouchi [Par Tewfik Ben Brik]
De nouvelles en nouvelles, depuis son ascension au pouvoir, Gannouchi tisse une nouvelle politique où la société civile serait vissée, donc bâillonnée et où on ne compterait ni opposition, ni presse indépendante, ni parti, ni ordre d’avocats, ni juges indépendants, bien sûr, personne n’oserait y croire.
"Gannouchi bande". À intervalles réguliers, la rue, à Tunis, rapporte cette nouvelle d’une nouvelle crispation des nahdhaouis, annonciatrice de nouvelles arrestations, de brimades quotidiennes, de procès pipés, d’assauts contre les dernières tranchées des libertés et de très probables manipulations et autres viols des esprits. Comme si cette métaphore X n’était pas votre clé pour interpréter les intentions du Cheikh pour qui "la seule liberté, c’est sa liberté de tyranniser". Comme si le langage impudique n’était pas votre seul recours lorsque tout périclite autour de vous.
De nouvelles en nouvelles, depuis son ascension au pouvoir, Gannouchi tisse une nouvelle politique où la société civile serait vissée, donc bâillonnée et où on ne compterait ni opposition, ni presse indépendante, ni parti, ni ordre d’avocats, ni juges indépendants, bien sûr, personne n’oserait y croire.
Pratiquement, ce serait une junte religieuse. Qu’à cela ne tienne. Le 5 août, la nuit en plein centre-ville, ce fut un délire contre une minorité de militants. L’avenue Habib-Bourguiba est quadrillé par la police. Poursuites, coups de matraques, encerclement : en 15 minutes, c’est la débâcle… Un policier commente par la suite l’opération en ces termes : "Imaginez que les manifestants soient des merguez : vous les embrochez au milieu et ça ressort par les deux bouts !".
Avec la dernière purge de 70 cadres de la Dakhilia, le ministère de l’Intérieur, Gannouchi reprend en main les services de filatures, d’écoutes, de renseignements… Ce ne sont plus seulement les libertés d’association, de réunion ou d’expression qui sont déniées.
Aujourd’hui, c’est la liberté de se déplacer librement à l’intérieur du pays, la liberté de recevoir qui l’on veut chez soi, de s’attabler dans un café, qui ne sont pas garanties. Le poète Ouled Ahmed al été tabassé en plein jour, dans un café au coin de la rue. Une réunion du parti Nida Tounes a été pris d’assaut par une bande de salafistes, les malabars de Gannouchi. Mois d’août… Le mois tapageur finissait ses dernières journées de doute avec l’interdiction de voyage d’Ayoub Messaoudi, le conseiller du président démissionnaire. Un autre coup bas avait été ressenti par la rue survoltée : l’incarcération de Sami Fehri, le patron de la chaîne de télévision Ettounissia. Plus bas encore : l’intronisation d’un commissaire de police à la tête du quotidien arabophone Essabeh. Et le fait que les Gannouchiens qualifient les manifestants de Sidi Bouzid, les grevistes de Sfax de délinquants a dissipé toute équivoque quant à leur politique d’encagement.
Ils veulent en découdre. Que dit alors la rumeur à Tunis ? Que Cheikh Rached s’est réveillé une nuit de Ramadan – probablement le 27 - en hurlant et en se mordant les doigts : "Comment ai-je pu laisser ces enfoirés de mécréants –Koufar – me contraindre à leur céder du terrain ? Comment ai-je pu composer avec eux, alors que je peux leur tordre le cou en moins de deux." Et comme sous l’emprise d’une révélation, il se dit : "Mais je suis le Calife !".
Folie de Grandeur. Premiers pas vers la chute. Le Crépuscule des dieux. De tout cela, certaines choses vont rester, d’autres sombreront pour toujours, A chacun de décider lesquelles.
TBB-Lematindz
Commentaires (8) | Réagir ?
ce message est adresse en marocaine rachid della
7-Le système de cooptation des nominations en Algérie a introduit de nombreux marocains dans les rouages stratégiques de l’Etat. Un des plus célèbres est l’actuel directeur de cabinet de la présidence Moulay Mohamed Guendil El Meknessi qui n’aurait acquis la nationalité Algérienne qu’en 1972. Avant d’être nommé à de si hautes responsabilités par Bouteflika, il a longtemps été la cheville ouvrière du ministère de l’intérieur ou il a grimpé tous les échelons (Chef de DaÏra, Wali, Chef de cabinet, secrétaire général).
Tout le monde se plaint de la dangerosité de l’idéologie islamiste mais personne ne semble vouloir affronter le problème à la source.
Encore une fois, on ne peut prétendre lutter contre et éradiquer la violence islamiste sans un travail rationnel d’inspection et d’assainissement de la source du message. Des versets appelant au meurtre de façon on ne peut plus explicite, le Coran en contient des dizaines. En voici juste un :
SOURATE V (5) Vers. 37. Voici quelle sera la récompense de ceux qui combattent Dieu et son Apôtre, et qui emploient toutes leurs forces à commettre des désordres sur la terre : vous les mettrez à mort ou vous leur ferez subir le supplice de la croix ; vous leur couperez les mains et les pieds alternés ; ils seront chassés de leur pays. L'ignominie les couvrira dans ce monde, et un châtiment cruel dans l'autre.
De deux choses l’une, ou on accepte l’idée que ces appels au meurtre sont dictés par Allah, auquel cas il faut laisser les islamistes faire e t assassiner tous les kouffars de la Terre, ou bien on remet en cause leur origine divine (faute de ne pouvoir tout remettre en question), auquel cas il est temps de les supprimer du livre de la « kheira oumatine ».
Or, la plupart des régimes qui gouvernent les pays musulmans font du Coran la théorie parfaite pour codifier le quotidien du bon croyant tout en excluant son application stricte. En gros ils disent oui à la théorie mais non à la pratique. Faudrait savoir !
Pourtant, il est dit dans un autre verset que tuer un homme c’est tuer toute l’humanité. Tant d’incohérences et de contradictions jalonnent le texte du Coran que s’atteler à l’assainir devient une urgence pour nous musulmans.
Comment peut-on croire un instant ya 3ibad Allah qu’un livre qui contient 230 fois le terme châtiment et seulement 9 fois le mot amour (exclusivement entre le créateur et ses créatures soumises) soit une œuvre d’un quelconque « errahman errahim »? Il appartient aux Chrétiens et aux juifs de nettoyer la bible et la torah aussi, car elles contiennent autant d’inepties.
Et, de mon point de vue, le monde gagnerait plus à s’atteler à de telles besognes que de s’enquiquiner à modifier certaines règles de société en leur donnant des contours contre-nature, comme celui du mariage entre deux êtres de même sexe qui enflamme les faiseurs de lois sur terre.
Merci pour le message. Tu as touché au fond du problème et c'est le seul que je lis dans ce sens.