Le MNLA détient deux hauts responsables du Mujao et d’Ansar Edine
Le Mouvement national de la libération de l’Azawad (MNLA) informe l’opinion nationale et internationale qu’une de ses unités anti-terroriste a procédé, samedi 2 février 2013, à l’arrestation de deux hauts responsables terroristes qui sévissaient dans l’Azawad, écrit le MNLA dans un communiqué rendu public lundi soir.
Les différentes agences qui avaient rapporté l’information étaient restées d’abord évasives sur les auteurs de l’arrestation. C’est dire qu’au-delà du terrain, une autre guerre d’information a lieu ; certaines agences n’hésitent pas à descendre en flammes le Mouvement indépendantiste touareg. Le MNLA précise que "les deux terroristes ont été arrêtés dans la zone d’In Khalil, près de la frontière algérienne".
Le premier terroriste est Mohamed Moussa Ag Mohamed. Il était l’un des trois plus importants chefs d’Ansar Edine et était commissaire du groupe terroriste Ansar Edine comme de l’AQMI. Le second terroriste est un haut responsable du Mujao. Il s’agit de Oumeïni Ould Baba Akhmed.
Selon le MNLA "les deux responsables terroristes ont été emmenés à Kidal par les unités qui ont procédé à leur arrestation. Ils ont ensuite été auditionnés en présence du chef d’Etat major du MNLA, le colonel Mohamed Ag Najim". Manifestement, le MNLA n’a pas l’intention de remettre les deux terroristes aux mains des forces française ou malienne. Il a cependant ajouté qu’il "transmettra à ces dernières toutes les informations récoltées au cours de l’interrogatoire des deux prisonniers".
Le MNLA avait déployé ses combattants à Kidal et sa région bien avant l’arrivée des forces françaises dans cette ville. Il nous apprend, à travers ce communiqué, que ce ne furent pas les premières arrestations auxquelles a procédées le MNLA. Le vendredi 1er février, il a procédé également à l’arrestation de deux autres terroristes "à la suite du contrôle de deux personnes suspectes à bord d’un véhicule qui s’est avéré rempli d’explosifs. Les deux terroristes ont également été arrêtés et sont actuellement en détention à Kidal sous le contrôle du MNLA".
Par cette opération, le MNLA entendait montrer sa maîtrise du terrain et sa position de mouvement incontournable dans la lutte contre les narco-djihadistes. Le Mouvement indépendantiste touareg « apporte la preuve qu’il est la seule force politique et militaire valable dans l’Azawad et dément concrètement les mensonges de certains qui seraient mieux inspirés de faire l’économie de leurs allégations quand le MNLA agit concrètement sur le terrain ».
Dans la guerre de communication qui lui est menée par Bamako et certains cercles bien introduits, le MNLA ne veut pas se laisser intimider. Il assène que "l’acharnement de certains cercles obscurs qui cherchent à diminuer ou à noyer le MNLA avec des groupes artificiellement crées se trompent lourdement s’ils estiment faire l’impasse sur les nobles objectifs des Azawadiens dont le MNLA demeure le seul représentant légitime". Le MNLA vise notamment Serge Daniel, le correspondant de l’AFP à Bamako. A l’adresse du pouvoir malien, le MNLA avertit qu’il "doit être bien compris que les mêmes causes engendrent les mêmes effets et que ce n’est pas en rééditant les mêmes pratiques, et avec les mêmes personnes, que le problème de l’Azawad se réglera".
Il est manifeste que les Touareg du MNLA sont décidés à peser dans la lutte contre les groupes islamistes armés de l'Azawad. L'objectif ? Asseoir son autorité sur la région de Kidal voire plus loin et se montrer utile pour les forces françaises qui traquent les narco-djihadistes. Et si possible participer à la libération des otages retenus par Aqmi. Sa proposition d'offre de service à l'armée française vaut une volonté de devenir un acteur incontournable pour les mois à venir.
Yacine K.
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Le MNLA aurait du les pendres haut et court.