Faut-il transmuer nos comportements ?
A l’intention d’un collègue dérangé, sous l’emprise de la jalousie, par ma façon de dénoncer la médiocrité de ces nouveaux sortants des universités à travers des écrits que j’ai publiés dans différents titres nationaux.
En se prenant pour un défenseur des esprits médiocres, il a omis qu’il est lui-même victime de sa propre ignorance. Quand on veut battre quelqu’un qui nous dépasse, la seule voie possible est de travailler pour atteindre son rang, sinon il est indispensable de se taire sans salir sa propre personne !
Au seuil du troisième millénaire, notre peuple vit encore des situations, voire des débâcles dont la genèse remonte aux périodes primaires de l'humanité. Une même manière de penser, une rituelle façon de se comporter résument aisément notre quotidien. Cette vénération maladive de la chose oiseuse nous abrège l'accès à l'univers de la préhistoire avec tous ses attributs régressifs. L'avenir de cette patrie demeure grevé par cette singulière nonchalance qui définit foncièrement notre volonté d'assister jovialement à l'ensevelissement de notre statut de nation. L'amour que nous éprouvons journellement pour la chute de nos symboles rejoint parallèlement notre haine de se voir au firmament des vertus. Une forme de pathologie enrobe nos esprits pour devenir, sans réaction aucune, notre archétype de conduite. Dénoncer fait partie de ces verbes victimes de la censure dans cette patrie où le droit à la citoyenneté reste une revendication des plus chimériques. Tout le monde ne cesse de s'interroger sur cette dangereuse avancée du mal qui s'enracine au sein de la société algérienne.
Certains imputent cette dérive au fait de carence en culture, d'autres témoignent que cette situation, dont l'origine est cette vacuité qui dépeint notre quotidien, est le produit d'un attachement ancestral aux idées tribales qui font de l'individu un sujet dénué de toute capacité de s'évoluer. Une sempiternelle transmission de ce dévastateur héritage de génération en génération défie les siècles, brade la sagesse. Le phénomène de la jalousie que nos frères cultivent et entretiennent avec une minutie inouïe a longtemps garni notre esprit tout en reconnaissant en nous cette corrosive tare qui consiste à dénigrer nos meilleurs, à médire de nos élites pour le vil plaisir d'assouvir notre obsession de voir nos émules souffrir pour s'en réjouir. Une course à la succession au sale trône de l'héroïsme en matière de la fausseté demeure une compétition appuyée par ignorance de la vertu de la bienfaisance. Cette tendance à abaisser gratuitement les nôtres explique notre régression intellectuelle consolidée par cet enseignement rétrograde de la langue arabe que toute la communauté s'accorde à considérer comme étant le véhicule de toutes les pensées passives.
Ce retard accusé en culture menace toujours cette nation de disparition sur la scène universelle. Une forme de révolte se manifeste de temps à autre exigeant un changement fondamental dans les abstractions obsolètes qui influent, avouons-le, sur tous les autres milieux de la vie humaine. Le vide qui comble le quotidien du citoyen l'accule à s'adapter avec cette autre manière d'imaginer des solutions insolites pour affronter une actualité infernale imposée par les législateurs de la privation. Les façons favorites adoptées par l'ensemble de la nation pour briser toute tentative de rétablissement de la paix par des perles rarissimes qui ne veulent que la réappropriation historique de notre patrimoine incitent ces génies à ne plus s'inquiéter du précaire sort de notre existence. D'autres décident irrémédiablement de se réduire au mutisme vu la gravité de la conjoncture, redoutant la salissure par la rumeur qui devient le style privilégié de ceux que l'intelligence agace. Cette méthode reste la plus efficace afin d'aboutir à des desseins diaboliques qui résident dans cette volonté de chasser tout homme apte à innover au giron même de l'archaïsme.
La bêtise se répète pour devenir enfin notre modèle de conduite qui conditionne nos comportements, hante nos mentalités tant la pathologie a atteint notre moelle spirituelle. La soif d'empiéter sur les droits des autres reste le souci capital pour ceux qui refusent toute confession plausible devant l'obstination de rassasier leur désir de ruiner leur proche. Les nations avancent d'une façon avérée à la conquête du savoir avec une harmonie inexprimable dans leurs alliances sociales. Leur société est prise en charge par une forme de complicité génératrice de mouvements constructifs à la recherche de l'euphorie planétaire tandis que le désordre qui émaille notre vécu demeure la conséquence incontestable de notre penchant aux choses futiles comme pour juger les personnes au sens dévalorisant de l'expression. Le manque singularisé en initiatives accompagne cette chronique paresse qui a reconverti notre société en une secte dont le rite consiste à incomber tous les échecs aux forces de la fatalité, ainsi le recul vers l'ère de la préhistoire s'illustre où l'indigence et la violence en sont nos seuls viatiques.
Chekri Rachid, enseignant-écrivain, école Sidi Ali Nouvelle, Akbou
Commentaires (9) | Réagir ?
@ Zakia Moussaoui ou Arezki Hachani
Si cela peut vous rassurer, je ne connais ce monsieur Chekri (auteur de l'article ci-dessus) ni d'Adam et ni d'Eve, et rien n'est vraiment "personnel" dans mes commentaires.
Ensuite, la critique du style, des tournures... de la forme en gros, renseigne, si besoin, sur la vacuité du fond.
Certes, il est vrai que - comme dirait l'autre - "mon coeur me mange" (littéralement du kabyle) quand je vois PUBLIES certains écrits qui demandent un minimum de re-lecture, mais vous devez avoir raison, puisque personne n'est infaillible.
Sinon, il faut - à mon humble avis - un smig de cohérence quand on se permet le luxe de la dénonciation, je m'explique.
Monsieur Chekri dénonce souvent les néo-universitaires algériens avec leur maigre butin de l'école elle-même sinistrée.
Peut-être a-t-il raison de le faire, mais encore faut-il que lui-même soit un contre-exemple.
Or, quand vous lisez ses articles, vous vous apercevez que, d'une par, c'est beaucoup de constats et rarement des propositions de remédiation, et d'autre part, que les travers dénoncés chez les néo-universitaires sont justement applicables aux articles de monsieur Chekri et à sa pratique de la langue française.
Pour le reste, il faudra peut-être faire attention à la schysophrénie; vous êtes Zakia Moussaoui ou Arezki Hachani ? Vous auriez pu au moins opter pour un même et seul sexe avec plusieurs identités.
L'3âslama à wiss th'latha ! (il y en avait déjà deux qui s'ennuyaient... des "l'fil")
Tout d'abord Salut à tout le monde, je veux simplement répondre à ce "Charles Baudelaire" qui se dérobe derrière un pseudo qui ne lui va pas du tout, critiquer tout en se cachant derrière un nom est à mon sens un geste qui porte en lui une lâcheté, vous croyez détenir les clefs du savoir monsieur, non ça s’appelle pédantisme tout simplement, vous osez asséner des critiques émaillées d’appétences haineuses à l’encontre de cet auteur que j’apprécie beaucoup par un penchant ostensible de jalousie, cela démontre que vous le connaissez très bien, puis j’ai remarqué que vous le critiquez à chaque fois qu’il publie un texte, alors de grâce tais toi, puisque vos commentaires exhibent une certaine rancœur très dangereuse qui n’est ni au service du débat lancé par ce journal, ni au profit de ta propre personne. Votre critique illustre bien votre appétit revanchard. Si vous avez quelque chose à nous écrire, ce sera une chose fructueuse à tout le monde sinon il est préférable pour vous d’étouffer ta crise de jalousie AKIDYAHDOU REBI !!!
On se demande qui se dérobe aussi sous un Pseudo, Charles Baudelaire a au moins le mérite d’en avoir qu’un seul… !