In Amenas : 5 étrangers toujours portés disparus
Quatre jours après l'assaut final lancé samedi contre les preneurs d'otages d'In Amenas en Algérie, les autorités algériennes recherchent toujours cinq étrangers portés disparus dans l'attaque islamiste. La BP dit "craindre le pire" pour ses salariés qui manquent toujours à l'appel.
Quatre jours après l'assaut final lancé samedi contre un groupe islamiste auteur d'une prise d'otages dans le complexe d'In Amenas, la direction de BP a dit craindre le pire pour ses salariés manquants. Les autorités algériennes recherchaient toujours cinq étrangers portés disparus dans l'attaque islamiste et tentaient d'identifier sept corps carbonisés découverts sur le site.
Bob Dudley, le patron de BP, a précisé mardi qu'il "craignait le pire" pour quatre de ses salariés portés manquants. "Nous sommes gravement préoccupés pour ces collègues et redoutons qu'il y ait un mort ou plus parmi eux", a-t-il déclaré.Sept des 38 corps de victimes du commando restent à identifier, indiquait lundi le Premier ministre Abdelmalek Sellal en annonçant le bilan de l'attaque. Le corps d'un seul Algérien figure parmi eux.Il a fait état de 29 islamistes tués et trois arrêtés.
Les recherches se poursuivent
Une source sécuritaire de la ville d'In Amenas, à 40 km du complexe gazier, a indiqué que l'une des trois personnes arrêtées avait été découverte lundi "blessée, cachée entre les pipelines".Une autre source a indiqué sous couvert d'anonymat qu'il n'y avait "toujours pas de nouvelles des cinq étrangers disparus".A la morgue de l'hôpital local, un porte-parole a déclaré à l'AFP qu'il "ne restait plus que les corps des terroristes" dans l'établissement. "Nous ne savons qu'en faire". "Le site gazier est tellement grand que nous sommes encore en train de chercher des corps, notamment ceux d'étrangers portés disparus", ont indiqué des sources locales, en référence à la quinzaine d'hectares du complexe.
D'Oslo, on annonçait mardi l'arrivée à Alger d'experts médico-légaux norvégiens pour contribuer à l'identification des victimes, car cinq Norvégiens restent manquants.Trois Britanniques ont péri dans l'attaque mais trois autres sont présumés morts par Londres.Trois Japonais sont présumés manquants. Et pour les sept identifiés, un avion est en route de Tokyo pour les récupérer.Un Malaisien a été tué et un autre a été porté disparu, a de son côté indiqué mercredi le ministère malaisien des Affaires étrangères.
Des tensions persistantes
Dans la petite ville industrielle d'In Amenas, forte de 3.000 habitants et 3.000 employés du site, la tension restait perceptible.Ici et là, des échanges de tirs sont entendus par des témoins convaincus que "plusieurs terroristes se trouvent dans la ville et ses environs".
Debdab, le poste frontalier avec la Libye (210 km au nord-est d'In Amenas), devient zone militaire, a-t-on aussi indiqué.C'est là que vit la tribu de Mokhtar Belmokhtar, "très adulé dans le sud", l'Algérien qui a revendiqué l'attaque. "Ce sont ses cousins qui ont eu des contrats de travail avec BP (qui gère le site avec l'Algérien Sonatrach et le Norvégien Statoil) dans le secteur des transports", ajoute également ce responsable qui a requis l'anonymat. "Les complicités viennent sûrement de là".
A Alger, les autorités ont indiqué que les ravisseurs étaient entrés par la Libye, en partant du Mali et en longeant la frontière nigérienne. Des médias algériens ont aussi affirmé que les tenues et armes utilisées par les assaillants venaient de Libye. "La sécurité a été renforcée sur tous les sites et les barrages, doublés", a-t-on indiqué de source sécuritaire."Désormais, c'est l'armée qui surveille Tigantourine, le complexe gazier, et pour tous les autres sites du pays, les effectifs des agents de sécurité ont été doublés et l'armement renforcé", a-t-on ajouté.
Les Etats-Unis se sont gardés de critiquer Alger après le dénouement sanglant de la prise d'otages, au cours de laquelle trois Américains ont péri. "Nous n'allons pas d'ici porter un jugement de valeur sur la manière dont les Algériens ont géré cette attaque impitoyable", a répondu lors de son point de presse quotidien la porte-parole du département d'Etat Victoria Nuland.De son côté, le Canada a demandé mardi aux autorités algériennes de lui transmettre les renseignements qui leur avaient permis d'affirmer que deux Canadiens faisaient partie du commando ayant attaqué le site, a indiqué un représentant du gouvernement.
Avec AFP
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