Transport urbain à Oran : le prix de la place en taxi passe de 50 à 75 DA
Depuis samedi, prendre une place dans un taxi à Oran intra-muros coûte plus cher ! Les usagers des transports en commun ont vu leur budget de transport augmenter de 50%. Le prix de place de taxi est passé de 50 à 75 DA pour la desserte Oran via Ain El Turck, en application des dernières augmentations des tarifs sur un rayon de plus de 10 kilomètres décidées par le ministère de tutelle.
Dans un premier temps, la direction des transports avait annoncé, dans un communiqué radiodiffusé, des augmentations de 100% sur pratiquement toutes les lignes urbaines. En clair, le prix du ticket devrait passer, selon cet organisme, de 15 à 20 Dinars, soit du simple au double. Par leur décision, les transporteurs travaillant sur des lignes urbaines ne voudraient, semble-t-il, pas susciter le mécontentement des usagers et rééditer le scénario du mois de juin de l’an dernier. À cette date, les usagers des transports en commun à Oran ville avaient manifesté dans la rue leur colère, suite à une augmentation de 50% à l’ancien prix de transport. Une décision prise "unilatéralement" par les transporteurs arguant des tarifs appliqués par l’entreprise du transport urbain d’Oran. Il aura fallu l’intervention du ministère de tutelle pour faire revenir les transporteurs urbains à de meilleurs sentiments et reprendre le travail après presque un mois de grève. Notre source explique que plusieurs transporteurs ont refusé cette mesure en précisant qu'elle n'a jamais été formulée en tant que revendication par les syndicats d'autant que pour Oran, cette mesure ne concerne pas l'Etablissement des transports d'Oran (ETO) qui continuera à activer avec l'ancien tarif. Même si dans l'immédiat, cette entreprise publique ne représente qu'une infime part de l'activité estimée à 1% avec seulement 5 lignes investies et une flotte de plus de 37 bus. Toutefois, le parc roulant de cette entreprise serait sur le point d'être renforcé et lui donnera plus de poids dans l'activité.
Par ailleurs, les transporteurs collectifs urbains appréhendent la mise en exploitation en mai prochain du tramway qui diminuera leur activité sachant que les tarifs qui seront pratiqués pour ce nouveau moyen de transport plus normatif varieront entre 20 et 50 DA. Lors de cette réunion, les avis développés par les représentants des lignes étaient contradictoires et si les uns ont refusé d'appliquer le nouveau tarif, d'autres ont tenu à l'appliquer. Devant cette divergence, notre source a fait remarquer que le directeur des Transports a exhorté les représentants syndicaux d'unifier leur position afin de ne pas désorienter l'usager. Cependant, notre source estime que cette confusion s'explique par le fait que cette décision a été précipitée du fait que ni les syndicats ni encore moins les directions des Transports n'ont été mis au courant. Selon lui, il fallait réunir toutes les conditions avant de la proclamer et de fixer une date pour son application. Concernant les taxis, notre source précise que pour cette corporation, la confusion règne également, étant donné que les modalités d'application demeurent encore loin d'être maîtrisées.
A titre illustratif, notre interlocuteur prend l'exemple des taxis assurant la ligne Oran-Arzew et qui ont opté pour la non-application du nouveau tarif qui leur donne pourtant un gain supplémentaire de 20 DA par place. Ils considèrent à juste titre que ce supplément fera fuir les usagers vers les bus et mettra les clandestins dans une position de force. Le directeur des Transports a mis l'accent sur la nécessité d'observer une durée d'un mois pour mieux appliquer cette mesure d'autant plus qu'à Oran, les données de ce secteur sont appelées à connaître d'importants changements avec le nouveau plan de circulation et de transport qui sera connu en même temps que la mise en service en mai prochain du tramway d'Oran. Rappelons que cette mesure sera suivie par des dispositions draconiennes à l'encontre des transporteurs collectifs afin de mieux les mettre à niveau. Enfin, il est étrange que l'affichage des nouveaux prix porte la signature des syndicats alors que cette augmentation émane des pouvoirs publics.
H. Medjadji
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