Député à Alger avec résidence à Bamako ou notre diplomatie livrée aux nouveaux parvenus
Nos ambassades ont-elles été privatisées ? C’est la question que se pose un lecteur bien introduit dans les milieux diplomatiques et qui nous livre d’incroyables frasques ! Il y avait déjà l'épisode Abdelkader Hadjar qui avait « nationalisé » l’ambassade de Téhéran, fermée pendant qu’il dressait des doberman à Alger, contre le FLN de Benflis. Il y aujourd’hui l’épisode Abdelkrim Gheraïeb. L’ancien diplomate est ambassadeur au Mali mais avec un œil sur Alger. Et quel œil ! Gheraïeb, pris de crise aigüe d’ambition nationale, se présente aux élections législatives de mai dans sa wilaya natale et remporte le siège de député. Va-t-il quitter son ambassade de Bamako ? Que nenni ! Abdelkrim Gheraïeb entend être député à Alger avec résidence à Bamako ce qui, on en conviendra, est très pratique pour suivre de près les problèmes de la population qui l’a élu. Son poste de député restera vacant jusqu’à ce que le président de l’APN décide de trancher : Alger ou Bamako ! Sommé de faire un choix, notre Abdelkrim Gheraïeb opte sans hésiter : Bamako !
Et c’est ainsi que le contribuable va devoir payer l'organisation d’autres élections partielles pour satisfaire les caprices d'un retraité… Mais que ne ferait-on pas pour nos papy-diplomates ? L’argent du contribuable est fait pour eux…Prenez le cas de l’un d’eux, Missoum Sbih, nommé à Paris avec mission de « redonner un souffle aux relations algéro-françaises » après qu’il eût échoué à redonner un souffle à la Commission de réforme de l’Etat. En vérité, nous dit notre lecteur, Missoum Sbih a été envoyé en France pour se faire soigner ! C’est le contribuable algérien qui paye ? Le second souffle de M. Sbih vaut bien qu’on casse la tirelire diplomatique, non ?
A propos de tirelire diplomatique, cette mésaventure qui est arrivée à un ambassadeur qui n’a pas compris qu’elle était faite, la tirelire, pour les copains. Il a osé refuser, l’effronté, d’organiser une soirée à l'ambassade en l’honneur de la femme du neveu de Bejaoui, alors ministre des AE. Résultat : il est rappelé aussitôt ! On ne badine pas avec la rigueur et la discipline au ministère des Affaires étrangères. La preuve : aux frontières avec le Mali, on ne signale aucun problème avec les touaregs et à Paris, le dynamisme de notre représentation diplomatique a dissuadé Michelin de rapatrier ses employés et a surtout convaincu le Medef de ne pas annuler la mission des grands chefs d’entreprises françaises…
L.M.
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Qui peut parmi le ghaita band nous parler de lois de la republique et d hommes d Etat, je ne parle meme plus du concept de bonne gouvernance quand je lis cette info dans le journal le soir d algerie du samedi 29 Mars 2008:
Pour le remplacement de Abdelkrim Ghrieb à l’APN, lui qui a été élu à l’Assemblée mais qui gardera finalement son poste d’ambassadeur d’Algérie à Bamako, la commission juridique de l’institution présidée par Ziari ne propose rien moins que l’organisation d’une élection partielle à Tébessa d’où est issu le concerné. C’est ce que nous avons appris de bonne source qui précise que le président de l’APN est, dès lors, devant un véritable dilemme. Pour cause, la commission juridique a appliqué à la lettre la réglementation en la matière...
Non seulement si cette decision est prise ce serait ni plus ni moins qu'une violation d'un arret rendu par le conseil constitutionnel et comble de la betise, Qui a tout fait pour mettre Gheraieb à Bamako : Je vous le donne M. Bejaoui notre juriste....
En lisant ce matin le journal El Watan je suis tombé sur un article intitulé: Postes diplomatiques à l’étranger
Contrats à durée indéterminée
Bien que l'article soit très instructif je suis resté perplexe devant quelques insuffisances, car à aucun moment dans cette article on ne cite les noms de Gheraieb et Hadjar pourtant ces 2 sieurs ont une certaine particularité que le journaliste n'a pas remarqué alors meme que le sieur Gheraieb est un cas particulier pour 2 raisons: d'une il doit avoir le nombre record d annees en poste à l'etranger, détail qui a pourtant echappé à notre journaliste et second point il est l'un des rares au monde je dis bien au monde a cumuler le poste d ambassadeur avec son mandat electif de député de la wilaya de Tebessa, quant à Hadjar nul besoin de revenir sur sa carriere....