Monsieur le président, de grâce rentrez chez vous !
Tout d’abord, je suis parmi ceux qui ne reconnaissent pas les scrutins effectués dans ce pays, depuis l’âge de la majorité, les raisons de mon indifférence est le résultat de ce que je vois et tout ce que j’ai su à propos de ceux-là mêmes qui ont extorqué l’indépendance de l’Algérie, d’ailleurs ces mêmes spoliateurs sont toujours au pouvoir et continuent de sucer la substance créatrice de cette nation.
L’Algérien, en citoyen dépourvu de toute liberté d’action, subit encore les pressions d’une dictature qui refuse de prendre fin, nos dirigeants tentent de s'acrcocher au trône de cette nation à tout prix, défiant ainsi les normes de la démocratie. Le champ de l’expression se rétrécit davantage par l’arrivée massive de phénomènes sinistres qui engloutissent le verbe et sa teneur en vérité. Dans ce pays, il est facile d’enfreindre les lois, d’assassiner des âmes que de dénoncer la dérive même dangereuse des responsables. Cet acte reste des plus répréhensibles. Le code pénal approuvé par les députés témoigne clairement de l’intention des tenants du pouvoir d’isoler l’intellectuel, de dompter les lettrés et bâillonner la presse afin d’assurer une mort certaine de la citoyenneté.
Renoncer à la lutte pour notre cause émancipatrice du joug tyrannique, est une démarche des plus pusillanimes. Le peuple, las d’être dévié par des idéologies rétrogrades, demeure interné dans une psychose inédite, en voyant tous ceux qui s’emparent indûment de son destin, dévoient abusivement sa liberté et confisquent sa légitimité, tout en assistant à ceux qui ont combiné ses propres obsèques à travers cette vulgaire façon de s’imposer pour infliger au pays le plus dangereux cataclysme de tous les temps qu’est l’obscurantisme. Les récents appels au lynchage voire à la liquidation de tous ceux qui prônent le civisme, déconseillent la gaucherie spirituelle, propagent la conscience politique ne sont en fait qu’un prélude à une barbarie aiguillonnée par le cercle du régime actuel. Cette grave disposition à agir en qualité de mandataires de ce peuple prouve que le souci de la chaise prime sur l’intérêt national. L’usage purement dogmatique des mosquées aux fins de mobiliser une partie de ce peuple contre une autre relève de la parfaite manipulation voire de la démence, à l’ère où le monde entier s’évertue à abolir la violence sous toutes ses formes. Cette stratégie à laquelle recourt monsieur le président en usant de ses vénaux propagateurs pour intimider, menacer et exécuter nos journalistes, démontre distinctement sa fausse apparence d’homme de paix, comme il prétend l’être, tout en arborant sa véritable nature fasciste.
La machine de l’usurpation continue de sévir encore sur notre terre, en menaçant même notre atavisme. L’envahissement de l’Algérie par des courants plutôt par des doctrines exterminatrices de notre empreinte héréditairement algérienne, a fait de ce pays un champ pour toute cette guerre qui ne cesse de générer une sorte d’instabilité qui profite aux mercenaires fanatiques du panarabisme. Cette nation reste la grande victime de ses institutions, une victime à laquelle on persiste à reconnaître le droit d’être réduite à une secte catéchisée par des préceptes passéistes. Les prêches religieux plutôt terroristes émanant de tous ces lieux de culte et publiquement cautionnés par le "khalifa" de la tutelle sont sujets à être rejetés de par tous les citoyens préoccupés par le péril de ces homélies. Notre primordiale réaction est de répondre à tous ces dépassements ignominieux, pilotés par ces officiels qui sont censés représenter un Etat, à travers une action plus décisive qu’est l'épaulement et le soutien aux hommes visés dans ces sermons qui portent un message dérivatif à la religion.
En contemplant l’actualité politique algérienne une sorte de pessimisme jaillit aux tréfonds de ma personne. Tous les présages d’un dérapage se manifestent sans qu’aucune réaction n’émerge pour enrayer sa marche vers notre République. L’état du pays, déjà affaibli par la morbide gestion administrative, est soumis à affronter les différentes tentatives de déstabilisation de par tous ces assoiffés du pouvoir, en l’occurrence cet actuel collectif du gouvernement. Du criant style de tromperie à l’usage de la violence, ce président s’offre déjà toutes les chances de victoire au prochain scrutin avec, comme moyen, les basses manœuvres et les médias qui restent prohibés aux autres compétiteurs en lice, ce qui illustre clairement cette détermination à régner anticonstitutionnellement pour concrétiser les projets dévastateurs de l’Algérie. Ce auquel le peuple n’a pas assisté depuis l’indépendance du pays s’exerce aujourd’hui en toute indécence. Une gabegie exhaustive émaille le quotidien des algériens, une indignité choquante ronge la vie du citoyen. Nos politiques se plaisent dans le fait de se confiner dans une opulence criminelle, ce qui a laissé dangereusement l’accès à ces charlatans pour reconvertir ce peuple en un cheptel docile au profit de la vassalité.
Des rôles de complicité se jouent visiblement au profit d’un autre règne plus calamiteux : l’achat massif des voix avec les deniers publics, l’entrave de la collecte des signatures d’autres candidats, en usant des embûches d’ordre administratif. Des agissements médiévaux refont surface comme pour ensorceler tout ce peuple afin de garantir une pérennité dans le métier d’opprimer tous ceux qui portent des idées opposées à celle du régime bouteflékien. L’équipe accapareuse du pouvoir pendant un quinquennat infructueux, a décidé d’incendier le pays pour un autre mandat ravageur au préjudice de notre souveraineté. La concorde nationale que vante monsieur le monarque pour affermir son obédience fondamentaliste qui consiste à tendre la main aux tueurs des innocents, n’est pas au service de tout ce peuple, le temps où la question kabyle demeure une problématique intensifiée par le dépit et le complexe du président vis à vis de cette région irréductible de l’Algérie. L’acte d’accorder une amnistie patibulaire aux assassins de la nation, sans condescendre à écouter les revendications, pourtant pacifiques, des citoyens kabyles, ces fondateurs du nationalisme, explique clairement le caractère ségrégatif de Bouteflika.
Les récentes élections, en dépit de la fraude institutionnalisée, ont peint à jamais notre combat en insignifiant si nous demeurons ainsi des otages du mutisme. Même si la "dynastie" détentrice de tous les moyens falsificateurs des vérités peut indubitablement sévir contre tout effort revendicateur de la légalité, nous devrons continuer à exhiber notre ténacité à fonder une mûre démocratie quels ques soient les brigues de nos contempteurs. Une guerre psychologique est d’ailleurs menée par le clan exploiteur du pays en usant des médias lourds contre tous ceux qui postulent démocratiquement au trône du pouvoir, à savoir les autres candidats. Les campagnes d’intimidation gérées par instructions ministérielles comme pour entraver les procédures administratives des prétendants aux présidentielles, entachent déjà ce scrutin de discrédit, ce qui divulgue l’inédit arbitraire commis en narguant publiquement toutes les lois nationales.
Le suffrage d’avril 2004, occasionne une vraie opportunité pour pouvoir sonder la conscience populaire, évaluer la culture démocratique des Algériens, et surtout contrecarrer la visée bâathiste planifiée trompeusement par l’oligarchie d’Oujda. Alors pour toutes ces raisons, on vous demande, Monsieur le président, de rentrer chez vous, il est déjà tard.
Rachid Chekri
Commentaires (12) | Réagir ?
Le culot, la zkara, le ridicule, c'est leur dada, leurs tares incorrigibles comme le bon roi Dagobert qui met sa culotte à l'envers. Vous lirez dans www. emarrakech. info que la prochaine Constitution du pays prolongera la durée du mandat présidentiel à 7ans et par conséquent sa majesté le bon roi Dagobert qui aime à se regarder dans le miroir comme la marâtre de Blanche-Neige et qui attend que les plus jeunes meurent à sa place va encore règner jusqu'en 2016 si la nouvelle Constitution est votée. "Dites-leur ô mon Saint Eloi que les élections présidentielles seront reportées en 2016 tant que j'y suis " Miroir, mon beau miroir, dites-leur aussi que je suis le plus beau de tous et qu'il n'y a pas eu trois saisons sans la quatrième pour tabjnanou.
Même au Matin dz, "ils" insistent pour qu'il reste puisque ça fait bientôt une semaine qu'il regarde au loin, impassible, sans donner l'impression qu'il entend les invitations, les prières, les supplications, les colères, les insultes, les mauvais sorts. C'est de ce genre d'attitudes qu'est venu l'expression populaire : henê imoute kaci !