Harcèlement sexuel à la TV4 : la Cour d'appel confirme la peine

Le verdict de la justice n'aura pas été très ferme envers Saïd Amrani qui a profité de son poste pour harceler des journalistes.
Le verdict de la justice n'aura pas été très ferme envers Saïd Amrani qui a profité de son poste pour harceler des journalistes.

La Cour d’appel a confirmé, dimanche matin, la peine prononcée par le tribunal de Sidi M’hamed, contre Saïd Lamrani, ancien directeur de la chaîne amazighe, TV4, dans l’affaire du harcèlement sexuel qui l'oppose à trois journalistes de cette chaîne de télévision publique.

En plus de la confirmation de la peine, qui était de six mois de prison avec sursis et une amende de 200.000 DA, le montant des dommages et intérêts est revu à la hausse par la Cour d’appel pour atteindre 300.000 DA pour chacune des victimes. 

L’affaire remonte à août 2011, lorsque trois journalistes de la chaîne décident de briser le tabou et de porter l’affaire devant la justice. Elles ont déposé une plainte contre leur directeur pour harcèlement sexuel, brimades et pressions en milieu professionnel. Dans une société machiste comme la nôtre, l'initiative de ces trois journalistes est courageux. C'est une effet une première en Algérie. L'affaire a vite pris une tournure retentissante. Malgré ses entrées en haut lieu, le prédateur est acculé, et ses soutiens obligés de le lâcher, ne serait-ce que pour un temps. 

Le directeur agissait en prédateur envers ses victimes. Saïd Amrani, tristement connu pour ses pratiques de basses oeuvres, "isole" les trois journalistes ainsi que le comité de soutien composé, essentiellement de quelques autres fonctionnaires de la chaîne. A préciser que le DG a été démis de ses fonctions depuis sa première condamnation par la justice. 

Se targuant du soutien du clan présidentiel, Saïd Lamrani a redoublé de chantage et de pression sur le collectif de la chaîne qu’il a dirigée depuis 2009. En octobre 2012, le directeur est condamné en première instance à six mois de prison avec sursis et une amende. Il fait appel du verdict qui sera confirmé et l’amende revue à la hausse. 

Pour rappel, Saïd Lamrani est déjà dénoncé pour ses pratiques alors qu’il était responsable à la chaîne II de la radio algérienne. Sa proximité avec le pouvoir ne lui a valu que promotion pour être désigné à la tête de la télévision, dite amazighe. Une chaîne dont l'indigence et la médiocrité de la grille n'a d'égal que l'indifférence qu'entretient le département de l'information envers la culture amazighe. Voix du palais d'El Mouradia, TV4 s'illustre particulièrement par la censure de toutes les personnalités les plus emblématiques de la lutte pour la promotion et la diffusion de la culture amazighe.

Sofiane A./Siwel

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Commentaires (6) | Réagir ?

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djamel rami

Cette condamnation est une promotion encore une.......

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amazigh zouvaligh

Les kabyles ne regardent pas les programmes des chaines arabo baathistes, ils sont branchés sur les chaines des pays civilisés et Berbère TV;quand à votre TV 4 machin, vous pouvez vous la rajouter, nous, on n'est pas concernés!

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