Le groupe islamiste d'Ansar Dine renie l'accord signé à Alger
Les islamistes d’Ansar Dine qui occupent une partie de la région nord du Mali, accusent Bamako d'avoir "méprisé" leur main tendue.
Ansar Dine, l'un des groupes islamistes armés occupant le nord du Mali, "décide de retirer l'offre de cessation des hostilités" faite en décembre à Alger, annonce son chef, Iyad Ag Ghaly dans un communiqué publié jeudi 3 janvier par l'agence privée mauritanienne Sahara Médias.
"Ansar Dine décide de retirer l'offre de cessation des hostilités concomitamment avec les négociations menées à Ouagadougou" autour du président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur pour l'Afrique de l'Ouest dans la crise malienne, écrit Iyad Ag Ghaly dans ce texte.
Le 21 décembre à Alger, Ansar Dine et le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg) s'étaient dits prêts à cesser les hostilités au Mali et à négocier avec les autorités, au lendemain du feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU pour l'envoi d'une force internationale pour chasser les jihadistes occupant le nord du pays.
Dans le communiqué publié par Sahara Médias, Iyad Ag Ghaly accuse le gouvernement malien "de mépriser cette offre à laquelle il n'a jamais répondu positivement", alors que cette proposition de cessation des hostilités a été "arrachée" par des intermédiaires au terme de "rudes négociations". Il se dit toutefois disponible pour "l'ouverture de nouvelles négociations même si [Ansar Dine] n'a jamais décelé une volonté réciproque chez l'autre partie". Une référence au gouvernement malien.
Selon lui, Bamako "mène une campagne sans précédent" et "recrute des mercenaires" pour écraser les populations du nord du Mali. Une allusion à l'intervention militaire en préparation. Le 20 décembre, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution approuvant le déploiement d'une force armée internationale au Mali pour déloger les islamistes armés, sans préciser de calendrier.
Le communiqué d'Iyad Ag Ghaly est publié deux jours après qu'une délégation d'Ansar Dine a remis au président burkinabè à Ouagadougou une "plateforme politique", selon une source proche du médiateur burkinabè. Le contenu de ce document - une trentaine de pages - n'a pas été révélé, pas plus que la composition de la délégation, qui a quitté le jour même (mardi) le Burkina Faso.
Le MNLA observe depuis cette déclaration d'accord à Alger un silence troublant. Comme s'il était traversé par des tiraillements. Quelle sera sa réaction après la sortie d'Iyad Ag Ghaly ?
Avec AFP
Commentaires (0) | Réagir ?