2013 : L’année du système qui perdure !

Le système Bouteflika reproduira ses méthodes comme les années précédentes.
Le système Bouteflika reproduira ses méthodes comme les années précédentes.

Nous l’avons vu durant cinq décennies. Et nous allons le voir, durant cette nouvelle année 2013. Désormais, il hallucine vos visions et hante nos pensées.

Le système contre lequel nous avions combattu auparavant et nous continuons à combattre avec un rythme qui nous semble plus fort, s’offre une autre année et peut être davantage, pour se conforter et se consolider. Tandis que nous pensions naïvement qu’il s’était affaibli en 2011, il étendait solidement ses bras en 2012, pour empoigner toute la société qu’il neutralise par une corruption généralisée et des votes trafiqués. Il est là, ironie du sort, pour l’éternité!

Nous allons le voir cette année comme nous l’avions déjà vu, durant les cinquante dernières années. Partout. Dans la continuité bien évidemment. Nous le rencontrerons fatalement dans toutes nous sorties. A la plage, il sera toujours le premier à nous accueillir dans ses bras largement ouverts pour nous pousser vers une noyade certaine. Dans la mosquée, nous le trouverons, tantôt imam prêchant un discours nous fustigeant, tantôt un fidèle infidèle jouant le moralisateur et le gardien de la tradition. Au travail, il nous épiera constamment par son syndicat servile et fera de nous, par ses salaires minables, de véritables esclaves pour accroitre davantage sa richesse rentière. Dans nos maisons, par les services publics de l’information qu’il privatise, il défoncera toutes les portes. Il sera toujours présent, par ses services secrets pour scruter le moindre de nos gestes. Et à travers la télévision qu’il squatte, il sera quotidiennement notre indésirable invité.

Nous allons encore et encore le voir. Dans les cérémonies officielles, il sera toujours l’invité d’honneur duquel le déroulement ou l’annulation de la manifestation en dépendra. En politique, il mettra davantage la société en marge. Il s’entêtera à mener, à sa manière, ses réformettes. L’amendement de la constitution passera confortablement, suivant la logique qui préserve son hégémonie. Alimentant davantage la corruption et maintenant encore les passe-droits, sa clientèle continuera à traire sauvagement la pauvre vache. Mais aussi, elle sera toujours au devant de toutes les scènes : politique, économique, judiciaire, sécuritaire, institutionnelle, éducative, culturelle, sportive, médiatique…

Dans les tribunaux, il sera là pour condamner les non jeûneurs et ceux parmi nous qui lisent la bible et peut être aussi ceux qui fêteront le 12 janvier l’an 2963, le nouvel an berbère. Mais, il défendra sans honte, puis innocentera avec gratitude les maffieux du détournement de l’agent publics et du scandale financier. Il protègera avec zèle les siens. Aux barrages de police ou de gendarmerie, il continuera à infliger brutalement de lourdes amendes et retirera le permis de conduire aux faibles contrevenants. Mais il demandera pardon et s’excusera devant les grands fautifs qui ne vouent aucun respect ni au code de la route ni aux agents de sécurité. Dans les cafés, il sera le plus convoité par un geste généreux de quelques mesquins payant toutes ses consommations. Dans les stades, nous le rencontreront, tantôt sur la pelouse avec une tenue incontestablement imméritée, tantôt assis dans un luxueux fauteuil dans la tribune officielle et tantôt, un spectateur zélé clamant la victoire d’une équipe ne méritant que défaite. A l’école, il sera l’élève fier de son niveau médiocre, l’enseignant orgueilleux de son manque de performance et enfin un chantre promouvant une culture importée... 

Il sera partout ! Et nous, où serons-nous durant cette année que nous entamons? Serons –nous casés quelque part ? Dans les coulisses du silence ! Ou bien dans les couloires sombres de la censure! Aurons-nous alors droit à un bâillon sur les bouches et une bande noire sur les yeux ? La lumière et le son, nous seront-ils coupés ? Serons-nous réduits à de simples spectateurs qui ne savent même pas applaudir ? Continuerons- nous à le fustiger sans toutefois le gêner ? Lui constituerons- nous l’alibi et la caution ? Ferons-nous semblant de le combattre avec plus d’énergie ? Se servira t-il de nous pour aplanir le chemin de la perpétuité ?

Il nous imposera tout. Nous marcherons au gré de notre volonté suivant la logique et de dessein qu’il décidera pour nous et dans lesquels nous ne reconnaitrons pas. Nous marcherons alors sous ses ordres sans pour autant pouvoir réellement nous y opposer. Nous nous exécutons comme des agneaux doux ou comme des ânes têtus. C’est selon. Il fera ainsi, de notre disparité sa carte maitresse pour s’assurer une longévité certaine. Car, dispersés, que nous étions, il a su gérer notre division à son profit. Et si nous étions unis avant, nous aurions su le faire éclipser aujourd’hui. Si encore, nous avions serré nos rangs, nous l’aurions battu à jamais. En attendant l’utopique devenir réalité, le système ayant ruiné le pays pendant cinquante ans, a toute l’année 2013, comme il y a eu l’année 2012, pour faire passer toutes ses folies. A moins que le souhait que cette année ne soit pas la sienne, s’exaucerait.

Zoubir Zerarga

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Commentaires (2) | Réagir ?

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karim haddad

toujours un vrai regal que de vous lire monsieur zerrarga.... dire que devant tant d'erudition, de sincerite, d'engagement, et de competence, nous avons les pires cretins, les plus roublards, des incultes inveteres et des "hommes "sans scrupules, ni principes... comme dirigeants squatteurs de l"etat" algerien!! algerie terre de maledictions!!

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Khalida targui

oui nous si on arrive à survivre à cette année 2013, ce pouvoir assassin nous tue comme des mouches