Cette vidéo est le premier signe que ces trois diplomates sont en vie depuis l'enregistrement montrant, début septembre dernier, Tahar Touati (vice-consul), assassiné depuis par ses geoliers, selon le Mujao. Cette séquence dont le site mauritanien fait écho aurait été enregistrée en novembre dernier. La première réponse du gouvernement à cette information est venue  d'Amar Belani porte-parole du ministère des Affaires étrangères ; il a déclaré : "Je n’ai pas de commentaires particuliers à formuler au sujet de cette vidéo. Mais je vous confirme que l’appareil de l’Etat algérien est pleinement mobilisé pour obtenir le retour sains et saufs de nos compatriotes". 

Dans cet enregistrement selon Alakhabar seuls trois otages apparaissent assis à même le sol entourés par leurs ravisseurs armés. Ce qui crédite l’assassinat de Tahar Touati, malgré les déclarations de Mourad Medelci qui avait affirmé ne pas détenir de "preuve" de cet acte ignoble. Les trois otages semblent être en forme, habillés de djellabas, écrit le site d'information. Au début, l'un d'eux, prononce des mots inaudibles. Le deuxième déclare: "Nous appelons M. le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika à trouver une solution à notre situation, en acceptant les conditions de la jama'a (groupe ravisseur) pour qu'on puisse revenir à nos familles".

Le même otage ajoute : "Nous avions l'occasion de quitter Gao avant notre enlèvement, mais sur ordres du ministère (algérien) des Affaires étrangères nous sommes restés pour service à la diaspora". Il poursuit : "Maintenant, nous lui demandons (le Président) de nous aider en remplissant les exigences de la jama'a. Nous voulons sortir d'ici et revenir sains et saufs chez nous". Le troisième et dernier otage a brièvement répété la même demande appelant l'Algérie, président, gouvernement et peuple, à "nous faire sortir de cette crise et nous permettre de revenir à nos familles". 

Tout commence à Gao

Sept diplomates algériens ont été enlevés par le Mujao le 5 avril 2012 dans la représentation consulaire algérienne de Gao à la faveur de l’offensive qu’avaient menée les Touaregs du MNLA pour "libérer l'Azawad". Trois diplomates ont été libérés en juillet à la faveur de négociations secrètes dont nous ignorons les termes. 

Changement  de ton et de rapports quelques jours plus tard. Le 15 août, à Berriane, près de Ghardaïa, de trois membres d'AQMI, dont Necib Tayeb, alias Abderrahmane Abou Ishak Essoufi, présenté comme le responsable de la "commission juridique" de l'organisation djihadiste et proche de son chef, Abdelmalek Droukdel, ont été  capturé par les forces spéciales. Ce qui a manifestement changé la donne des négociations qui avaient abouti à la libération de trois otages. Le 24 août, dans une vidéo d'une minute diffusée sur Internet, Tahar Touati apparaissait lisant un message dans lequel il suppliait Alger de céder aux revendications des ravisseurs.

Le Mujao revendiquait la libération des trois responsables d’Aqmi arrêtés en août par l'armée et le versement d'une rançon de 15 millions d'euros. Alger refuse de céder aux menaces du Mujao. L'Algérie est officiellement contre tout paiement de rançon aux ravisseurs. A l’extinction de l’ultimatum le Mujao affirme avoir tué Tahar Touati.  Le ministre des Affaires étrangères a refusé de créditer la thèse de cet assassinat et se mure dans le silence jusqu'à la réaction de son porte-parole au sujet de cette vidéo qui sans doute fera parler aussi le ministre. 

Hamid A.