Centrafrique : acculé, Bozizé propose la constitution d'un "gouvernement d'union nationale"
Alors que la rébellion du Séléka, basée à Libreville, exige son départ, François Bozizé propose un gouvernement "d'union nationale". Les soldats rebelles sont aux portes de Bangui, où l'armée française se déploie pour protéger voire évacuer les Français de la capitale.
"Je profite de l'occasion pour adresser au président français François Hollande ma disponibilité pour le rencontrer, si son programme le permet", a-t-il détaillé lors d'un discours, évoquant les "questions profondes qui intéressent la République Centrafricaine". Il promet par ailleurs, ce dimanche, un gouvernement d'union nationale après un dialogue avec la rébellion du Séléka à Libreville. Il affirme dans la foulée qu'il ne se présenterait pas à sa propre succession en 2016.
Ce n'est pas la première fois que François Bozizé appelle Paris à l'aide. Vendredi encore, le président Hollande avait souligné que la présence militaire française en Centrafrique n'était pas destinée à "protéger un régime" contre l'avancée de la rébellion, mais les ressortissants et les intérêts français.
L'allocution du président Bozizé s'est tenue à l'issue de sa rencontre avec le président de l'Union Africaine, Thomas Boni Yayi, au sujet de la crise en Centrafrique. François Bozizé "est prêt à se rendre à Libreville ce jour même" si ses pairs le lui demandent, prêt au dialogue avec la rébellion "qui doit conduire à un gouvernement d'union nationale", a affirmé ce dimanche le président de l'Union africaine Thomas Boni Yayi.
Sur place, Paris a envoyé en renfort 180 soldats français dimanche pour porter son dispositif militaire à 580 hommes, présents pour assurer la sécurité voire l'évacuation des ressortissants français et autres européens. Ils sont appuyés par deux hélicoptères d'attaque Puma.
Le président centrafricain est vivement critiqué par l'opposition qui l'accuse de vouloir modifier la Constitution afin de briguer un troisième mandat. "S'il veut sauver tout ou partie de sa couronne, [François Bozizé] devra jouer serré, et apprendre l'art du compromis", écrivait samediVincent Hugeux, grand reporter à L'Express, pour qui "la marge de manoeuvre du général-président apparaît plus étroite que jamais". Car dans le pays, les rebelles centrafricains du Séléka qui ont repris les armes depuis le 10 décembre sont désormais en position de force et contrôlent maintenant la majeure partie du territoire, sans avoir rencontré de véritable résistance. Ils ont d'ailleurs demandé ce dimanche le départ du président François Bozizé, et n'excluent plus d'entrer dans Bangui, déjà sous tension.
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