L’émir d’Aqmi, Abou Zeid, répond aux familles des otages français

Mohamed Ghdir, dit Abou Zeid, un des émirs d'Aqmi.
Mohamed Ghdir, dit Abou Zeid, un des émirs d'Aqmi.

Dans cet enregistrement Abou Zeid, émir d'Aqmi pour la zone sahélienne, affirme que les otages "sont vivants pour le moment". il impute l'échec des négociations aux autorités françaises.

Même au fin fond du Sahel, Aqmi utilise les moyens modernes pour communiquer. Abdelhamid Abou Zeid, l’un des dirigeants d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), qui détient quatre otages français depuis plus de deux ans, a déclaré, dans ce qui semble être une réponse à un message vidéo de Pierre Legrand, proche de l’un des otages, que c’est la France qui est responsables de l’arrêt des négociations, précisant qu’ils ont informé Paris, il y a plus d’un an, de leur disposition au dialogue mais n’ont reçu aucune réponse. 

C’est la première fois qu'Abdelhamid Abou Zeid, de son vrai nom Mohamed Ghdir, apparaît dans un enregistrement vidéo, ce qui conforte l’information que c’est ce sanguinaire qui détient bien les otages français. Le chef islamiste apparaissait avec un visage fatigué, se frottant les yeux au cours de son propos. L’enregistrement a été obtenu par Sahara médias et produit mardi matin, au moment où les chrétiens célébraient les fêtes de la Nativité. Abou Zeid a déclaré vouloir répondre à des questions posées par certains proches des otages de la société française Sarcom s’interrogeant sur le sort des négociations et qui est responsable de leur arrêt, la France ou les salafistes ? 

Dans sa réponse à cette question, l'émir d'Aqmi a indiqué que le dossier des otages "était, au début, entre les mains d’Al Qaïda mère, en Afghanistan, et que, quand le dossier est retourné entre les mains d’Aqmi, il y a un an environ, nous avons averti la France de notre disposition à négocier et depuis nous attendons sa réponse", selon son propos. Il a ajouté dans l’enregistrement vidéo, dont la durée ne dépasse pas les quatre minutes, que c’est "la France qui est responsable de l’arrêt des négociations dans le dossier des otages et qu’Aqmi reste disposée au dialogue". 

En conclusion, Abdelhamid Abou Zeid a lâché : "Les otages sont vivants, pour le moment", selon son expression. Ce "pour le moment", suggère que la menace d’une exécution plane sur les otages. Aqmi a d'ailleurs prévenu en octobre la France que toute tentative visant à libérer les otages pourrait conduire à leur mort. Notons que des familles des otages enlevés dans la zone d’Arlit (Niger), en septembre 2010, ont envoyé, il y a un mois, un message vidéos à Aqmi, lui demandant de leur fournir des informations sur leurs proches, et promettant de tout mettre en œuvre pour déclencher des négociations véritables entre la France et Al Qaïda.  

Le Mujao, autre groupe de narco-islamistes, détient trois otages algériens depuis le printemps dernier. Aucune déclaration n’est venue rassurer les familles sur le sort des otages, ni sur l’avancée ou pas des négociations. Les autorités algériennes préférant garder le silence sur le dossier.

Abdelhamid Abou Zeid a été jugé par contumace au début de janvier dernier en Algérie, pour "appartenance à un groupe terroriste international" et, en particulier, pour son implication dans l'enlèvement d'Occidentaux en 2003, a été condamné à perpétuité par contumace. Une peine de vingt ans d'emprisonnement avait été requise lundi 2 janvier devant le tribunal d'Alger. Sa véritable identité — Mohamed Ghdir— a été révélée officiellement pour la première fois lors de l'ouverture de son procès devant le tribunal criminel d'Alger, selon l'arrêt de renvoi.

Le sanguinaire Abou Zeid, un Algérien d'une quarantaine d'années, est apparu pour la première fois en 2003 comme adjoint d'Abderazak El-Para, lors du spectaculaire enlèvement de trente-deux touristes européens dans le grand Sud algérien. Présenté comme un des chefs d'AQMI dans la zone sahélienne, Abou Zeid est également accusé d'être le responsable d'une série de rapts, dont celui du Britannique Edwin Dyer, tué en juin 2009, et en 2010 de cinq Français, un Malgache et un Togolais dans le nord du Niger.

Yacine K./AFP

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Khalida targui

la France paie gentiment, j'ai lu que les pirates somaliens avaient peur de s'attaquer aux Russes et Israeliens