En ce monde… en souvenir d’un autre
Je vis à mon rythme loin des tumultes du monde.
En vérité, l’actualité m’intéresse très peu. Cela fait longtemps que j’ai été désillusionné. Je ne m’enflamme plus. Et comprendre petit à petit atténue ce qui reste de mes révoltes intérieures, le plus souvent tues. J’apprends, content, la sagesse ; je m’exprime peu et lorsque je le fais, j’essaie d’y réfléchir avant. L’influence des autres, je l’évite au maximum, surtout celle des malveillants.
Je sais qu’au fond de moi, j’éprouve encore tant de regrets. Celui surtout de n’avoir pas été très vite conscient. Mais l’avoir été, aurait- il permit tant de si belles passions, des rencontres enflammées et étourdissantes ? Non mais cela m’aurait évité au moins beaucoup de souffrances et chagrins…C’était en ce monde tolérant, où le savoir rapproche les gens en permanence à la convivialité, la courtoisie et l’amour d’être ensemble. Un monde où l’on fait attention aux maux en général et ceux de l’âme en particulier, pour s’activer à soulager les souffrants.
Ces rencontres d’avant ne se renouvelleraient plus jamais. Elles nécessitent ce contexte de libertés qui n’existent pas ici dans mon monde originel que j’ai toujours récusé…
Si j’ai été blessé, de n’avoir pas su nager et préserver l’amour en ce monde tolérant où j’ai vécu le laps d’un exil, ici nos élans vers la vie ont toujours été réfrénés. Au point aujourd’hui, mon abdication forcée pour rentrer dans les rangs de l’absence de vie…Pour m’enfoncer dans cette solitude subie, au fond peut être par tous.
J’ai entendu dire à la télévision française, lors de la visite du président François Hollande que l’Algérie est un pauvre pays riche. Si les caisses sont pleines, la plupart est heureuse de satisfaire les premiers besoins les plus élémentaires. Et cela occupe un maximum de temps. En cela priment déjà ces libertés de se vêtir, de s’alimenter, d’avoir un foyer, un travail. Beaucoup de contraintes, de difficultés empêchent le sourire, dans leurs réalisations pour ceux qui s’en sortent un peu. Toutes les libertés individuelles politiques viendront in challah un jour lorsque le pays sera vraiment amarré au développement authentique.
Et ce monde ressemblera enfin à l’autre.
Amokrane Nourdine
Commentaires (4) | Réagir ?
M. Amokrane N. je suis, tout comme vous dans ce même état d'âme ou d'esprit, je ne saurais le dire. Il est vrai qu'un pays aussi riche se devait d'apporter le bien-être à ses citoyens qui, il faut le souligner ne sont tellement exigeants en matière de besoins : un toit, du travail, une bonne gestion sanitaire et quelques loisirs. Mais vous me diriez que tout est relatif ; le bonheur, le plaisir, la souffrance. C'est vrai entre les besoins primaires et secondaires ou complémentaires. Personnellement, j'aurais voulu que notre beaucoup pays ne soit pas seulement beau par son littoral, son sahara ou son soleil, mais par ce que l'homme aura apporté par son génie et son savoir faire, non rien de cela, du moins très peu. Notre école a mal pensé le savoir à dispenser, les gens et en particulier notre jeunesse sont plutôt occupés à discuter de la religion. Je crois que la religion est un sujet bien sérieux et devrait être laissé aux exégètes reconnus. Je dis cela car je vois beaucoup de gens pieux vivant misérablement et acceptant cette forme de fatalité. Il y a comme une sorte de dilapidation de nos énergies humaines, les gens ne pensent pas à créer de la richesse, mais à en profiter de cette manne financière dont Dieu a pourvu notre pays. Les algériens étaient plus entreprenants avant que les savants de l'économie imposent leurs bazars et tous leurs commerces partagés en créneaux bien privatisés : banane, sucre, café, kiwi ferraille, friperie etc.. (Friperie légalisée par notre illustre APN). Enfin il nous a fallu choisir notre destin et on a choisi celui-ci.
Vous êtes bien optimiste monsieur, c'est normal vous êtes dans l'autre monde, ici au bled on ne sait pas ce que sait être heureux, on n'est pas malheureux, on ne se pose pas la question.