L’Algérie à un parc automobile estimé a 400 000 véhicules, et a en même temps des statistiques funèbres de + 4000 morts par an sur les routes, cela résulte à dire que 1% de la flotte de véhicules est impliqués dans la mort d’un Algérien. Gardons en tête cette règle : 100/ 1, chaque 100 véhicules tuent un Algérien, sans compter les handicapés à vie, et le nombre de famille endeuillées, le coût financier de cette statistiques macabre est en soi incommensurable, car une vie humaine n’a pas de prix, mais au-delà de l’aspect humain, tout Algérien pourrait être potentiellement un Rebrab, un Beloumi, un Issiakhem, un Ben M'hidi.. que nous ne connaitrons jamais, car mort incognito sur les routes !

Un cumul croissant et exponentiel que personne ne peut stopper tout seul, c’est pour cela qu’une approche globale s’impose. Tout les monde tire la sonnette d’alarme mais personne n’ose rien faire ! Qui sont les acteurs de cette sinistre équation ? Ci-dessous la liste non exhaustive, avec leur implication logique et directe:

- Ministère des Transports : Permis de conduite, lois, décrets d’applications, revue de la loi, veille technique et juridique, formation des cadres, introduction des nouveaux dispositifs liés a la sécurité routière.

- Ministère des Travaux publics : l’état des routes et autoroutes, les tracés (passage par les zones urbaines ou rurales), l’implantation des passerelles, carrefours, etc…

- Ministère de l’Education et celui de l’enseignement supérieur : sensibilisation, implantation des écoles, des portes de sorties, des horaires, et des aménagements para scolaires pour garder les écoliers 

- Ministère de l’Intérieur : encadrement des forces de l’ordre et application stricte et intelligente des lois en vigueur

- Ministère de la Jeunesse et des sports : sensibilisation, tournois,

- Ministère de la Défense : Idem que pour l’intérieur

- Ministère de l’Information : Médiatisation, partage de l’information

- Ministère de la Sante : Est-ce que les hôpitaux sont prêts a absorber le nombre croissant des accidentes de la route ? sont-ils équipés ? formés ? y a-t-il assez de centres, les ambulances, les ambulanciers…

- Ministère de l’Industrie : Homologation des équipements industriels et de contrôle technique. 

- Ministère des Postes et télécommunication : Utilisation des nouvelles technologies pour l’amélioration des transports.

- Ministère du Travail : les temps de conduite des conducteurs professionnels, bus et camions sont-ils règlementés ? si oui comment est-ce que nous les contrôlons ? par qui ? est-ce que l’entreprise peut être incriminée si son conducteur est responsable d’un accident ?

- Ministère de la Justice : Si nous constatons une infraction, quels sont les textes qui répriment, 

- Ministère des Finances : En passant par les douanes, s’assurer que les véhicules importes, sont bien conforme aux standards internationaux, certain pays asiatiques sont moins regardant a la qualité et a la conformité aux normes exigées.

- Ministère des Affaires religieuses : sensibilisation dans les lieux de culte.

Nous pourrions ainsi développer tout un argumentaire, en essayant de combiner les efforts de chacun, des efforts qui s’inscrivent dans le temps . ceci dit et pour répondre à un besoin urgent, plusieurs solutions a effet immédiat sont à prendre en compte, parmi elles le Chronotachygrphe ( Analogique ou numerique). Cet instrument de mesure légal (soumis à homologation a l’ONML) permet d’enregistrer les vitesses et temps de conduite des conducteurs sur les routes, un agent de l’ordre (Police et Gendarmerie) pourra donc vérifier si la vitesse a été respectée, et si le temps de conduite est quant à lui raisonnable, il y a deux marques déjà présentes en Algérie : Stoneridge et Continental (ex-VDO), ces deux leaders mondiaux ne demandent qu’à assister les différents acteurs pour la mise en place efficace du dispositif avant le lancement , car il y a tout un écosystème à développer autour du produit :

Réseau de vérification et de maintenance des chronotachygraphe déjà mis en circulation

Installation sur véhicules non équipés, formation des techniciens, formation de forces de l‘ordre, procédures légales et PV en cas d’infraction.

Cette solution pourra à elle seule :

Réduire drastiquement le nombre d’accidents mortels de 30% (1200 Algériens sauvés). Permettre de standardiser les heures de conduite chez les transporteurs, et agir contre les dépassements des patrons voyous ( 9 heures par jour max). Pouvoir faire du transport de camion dans l’international car nous serions conformes aux accords AETR (sous l’égide de l’ONU) et qui régissent les modalités de conduite et mode transfrontalier et normes internationales. Mettre à niveaux les flottes provenant des pays asiatiques sous les conditions strictes de OIML et de l’ONML. Accompagner des mesures déjà prises : Radar, etc.. ou en cours de l’être comme le permis a points et la formation professionnelle pour les chauffeurs

Créer des postes d’emplois (environ 1000 postes directs et autant en indirect). Créer une richesse en permettant de faire revivre les stations de contrôle technique en asphyxie financière à cause de la gestion. L’Algérie devra choisir entre le numérique et l’analogique ou prendre les deux car à chacun des points forts et point faibles, pour ne citer que cela, nous avons :

Chrono numérique :

Précision numérique, mais surtout centralisation des données a un niveau central, qui selon l’état actuel des choses et les expériences carte shiffa, passeport biométrique, permis et même monétique a montré ses limites en Algérie, cela est envisageable mais prendra 3 ans si on commence sérieusement et qu’on mette en place des clés de chiffrement qui sont d’ailleurs délivré par l’UE , il faudra prendre en compte le fait d’equiper les brigades mobiles de Police et de Gendarmerie en terminaux spéciaux pour lire les clés et tout cela nous prendra du temps pour se mettre d’accord en attendant les morts sur les routes n’attendent pas.

Chrono analogique :

Le support d’enregistrement est un disque en papier spécial, soumis à homologation, a une précision de l’ordre décamétrique pour les distances qui se répercute sur + ou – 3% sur la vitesse enregistrée, , mais assez simple et pratique d’utilisation, il suffira que les agents de l’ordre arrête un camion ou bus et lise le disque pour voir en un seul coup d’œil un résumé de l’activité des 24heures précédant la vérification .

Nous pouvons très bien commencer tout de suite avec l’analogique et mettre en place les briques nécessaires pour le numérique. Mais arrêtons le statu quo !

Amine Ben Achour