Crise malienne : les contrecoups de la position algérienne
L’essentiel du pouvoir à Bamako demeure aux mains de la junte du 22 mars. Un fait que confirme la mise en résidence surveillée de Cheick Modibo Diarra, contraint à la démission à la suite à son enlèvement par les hommes du capitaine Sanogo. Qui peut encore rester dupe de cette vérité ?
C’est toute la stratégie dialoguiste qui se trouve ébranlée, si tant est qu’elle ait pu avoir du crédit et paraître constituer une voie vers une réelle sortie de crise. Il en est aussi de même de l’option guerrière promue par Paris, par Cédéao interposée. Une intervention militaire dans l’Azawad reste non seulement inappropriée et en totale inadéquation avec les réalités concrètes de la crise, mais elle ne peut être autre chose qu’un élément du jeu d’influences qui se joue dans le Sahel. En aucun cas, elle ne peut constituer un facteur de stabilisation et de paix.
L’Algérie subit le contrecoup d’une stratégie construite sur l’occultation de la crise institutionnelle ouverte par le coup d’État du 22 mars. La Cédéao par un tour d’illusionniste a fait passer la continuation du coup d’État en arrière-plan d’un processus transitionnel purement formel. Elle avait besoin d’un semblant de légitimité à Bamako pour en faire "l’émanation>" de la démarche interventionniste. De son côté, l’Algérie, a trop vite avalisé cette mystification puisqu’elle-même trouvait son compte dans la pseudo-crédibilité du nouveau pouvoir, autour duquel elle entendait organiser "le dialogue". Le retour à l’avant-plan des hommes du capitaine Sanogo déstabilise tous les jeux.
Les deux pseudos-réponses à la crise de l’Azawad perdent tout crédit. Que peut valoir une intervention ou un dialogue suscité ou centré sur un pouvoir formel articulé à distance par le Camp de Kati ?
Reste à espérer que le conseil de sécurité de l’ONU prenne la mesure de deux choses essentielles. D'un côté de l’ampleur de la crise humanitaire qui se développe au nord Mali et de l'autre de l’importance du MNLA comme acteur majeur et incontournable dans la résolution de cette crise. Le MNLA qui a engagé le combat contre l’une des organisations islamistes qui écument la région mérite le soutien et l’appui de la communauté internationale.
Le CEMOC peut-il être le cœur d’une réponse globale à la situation dans l’Azawad ? Une réponse qui serait construite autour des impératifs humanitaires d’aide aux populations civiles et de leur soustraction à la menace des groupes islamistes qui n’hésiteront pas à en faire un rempart défensif. Certainement, mais il faut, pour cela, que l’Algérie réinterroge sa position. Sans cela, la crise malienne aura été pour notre pays une insupportable série de revers : le personnel d’un consulat qui tombe entre les mains d’un ennemi connu d’avance. Une position dialoguiste qui ne peut avoir plus de crédit que n’en ont les autorités dites de transitions articulées par le CNDRE. Une évaluation erronée du rapport de force tronqué par les soutiens moyen-orientaux en faveur du mouvement d’Iyad Ag Ghali, et l’absence de soutien en faveur du MNLA qui lui a fait la preuve de son engagement en faveur de la stabilité régionale.
Mohand Bakir
Commentaires (2) | Réagir ?
Algerie ne dois pas chercher les intérêts de mali en s'en fou.
Un scenario qui provoque une opportunite' d'entree sur scene d'O'Clinton et biensur de l'AFRICOM. Comme on dit dand le jargon techno-commercial "Creer la demande"- On neutralisant le MNLA, et lui hotant tout caractere militaire, on cree la famine et avec une mission humanitaire.
Un convoi se fait attaquer, une volontaire se fait enelever et la necessite' d'une base militaire, qui est la en fait - brulee par les allahistes - sera ouvertement annonce'e par le ban machin en personne. La base de l'OTAN que l'Allemagnecherche a transformer en usine sera evacue'e vers le sud. Elle sera dedie' a la transformation d'Alluminium et Uranium.
Se posera le probleme de financement de mission Humanitaire. L'acte 3 commence: Les quatari rentrentenscene, et les mercenaires islamo-touaregs sponsorise's par alger et le quatar rentrent en scene, avec suffisemment de pub emise par al jarira television... Cette boite a propagande marche a merveille.
Quand a alger, ca sert de cheveux qui tombe dans la soupe, de petard qui attire l'attention et arrete une scene pour commencer une autre. La presence Americaine ou l'Africom n'est pas necessairement pour de vraies dangers Islamistes - Elle est utile au complexe militaro-indistriel qu'est l'OTAN - Un engin economique incroyable qui a besoin d'une mission.
Cependant, l'experience Afgane a montre' que les acteurs anime's peuvent echapper au controle, d'ou le besoin d'une nebuleuse CONTROLLEE - Tout l'interet d'alger, sous recommendation "mysterieuse" d'un noyau ISLAMISTE mais aussi ethniquement et VISIBLEMENT ADEQUAT: Des Touaregs islamistes. Le MNLA (les civils) servira de souffre-douleur et contre-poids, au cas les nevrose's soutraitants aient des ide'es hors programme. Gadafi, a des leurs en a demontre' la possibilite' - c'est racial tout ca. Une carte de reserve qui a bien marche' au Sudan.