L’Algérie et Tunisie, ensemble "pour sécuriser les frontières"
L'Union du Maghreb est dans le coma depuis 1994. De fait, les pays de l'espace nord-africain incapables d'unir leur savoir-faire pour les besoins sécuritaires. A défaut, la Tunisie, seul pays à avoir de bonnes relations avec les autres pays, tente de nouer contact avec les uns et les autres. Son ministre des Affaires étrangères est en Algérie pour parler coopération sécuritaire.
La situation du Sahel, particulièrement l'instabilité créée par les groupes de djihadistes au nord-Mali fait figure de priorité pour l'Algérie et la Tunisie. L'enjeu ? coopérer sur le plan sécuritaire pour instaurer un cordon sécuritaire sur tout le long des frontières des deux pays pour se prémunir des infiltrations d'Aqmi du Mujao. "L'Algérie et la Tunisie vont coopérer dans le domaine de la sécurité pour faire face à la situation au Mali, pays dont le nord est occupé par des islamistes armés", a déclaré lundi à Alger le ministre tunisien des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem.
L'Algérie et la Tunisie "partagent la même vision concernant les risques sécuritaires, particulièrement en ce qui concerne la situation au Sahel et au Mali", a indiqué M. Abdessalem lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue algérien Mourad Medelci. "Ce qui se passe au Mali est inquiétant" et engendre des problèmes en Tunisie comme en Algérie, a souligné le ministre tunisien.
Pour faire face à cette situation, les deux pays sont convenus "de coopérer dans le domaine sécuritaire et en matière d'échange d'informations pour faire face aux dangers et aux groupes terroristes en particulier", a-t-il ajouté. "Sans sécurité et sans stabilité il ne saurait y avoir de développement économique, social ni même de démocratie. Pour cela, nous insistons pour la coopération en faveur des intérêts de nos pays et de la stabilité", a-t-il poursuivi.
Mourad Medelci a annoncé la tenue, avant la fin de l'année, de rencontres bilatérales entre les responsables algériens et tunisiens des secteurs de la Défense et de l'Intérieur en vue de dégager de nouveaux mécanismes susceptibles de "sécuriser et de développer les frontières communes" entre les deux pays. Dimanche, le général de corps d'armée Ahmed Gaid Salah, chef d'état-major de l'armée algérienne a reçu son homologue tunisien, le général de corps d'armée Rachid Ammar. Le gouvernement tunisien est notamment inquiet au sujet du trafic d'armes et des débordements que cela pourrait engendrer.
"Il y aura une coordination sur le terrain et les walis des régions frontalières vont se réunir pour étudier les dossiers en suspens, particulièrement le volet sécuritaire", a précisé M. Abdessalem. Le chef de la diplomatie tunisienne se trouve en Algérie depuis dimanche avec le chef du gouvernement tunisien, Hamadi Jebali, en visite officielle à l'invitation du Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal.
L'agitation sécuritaire dont font montre Algériens et Tunisiens montrent au moins une chose : les limites du Comité d'état-major opération conjoint (Cemoc) qui réunit les pays du Sahel. Ce comité censé servir de plateforme de défense commune dont la naissance et les réunions étaient couvertes en fanfare a montré son inefficacité la plus flagrante. Depuis le début de la crise malienne, aucune initiative digne de ce nom n'a été mené par ce "machin" qui réunit les états-majors algérien, malien, mauritanien et nigerien.
Yacine K./AFP
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viva le podium !
Les croise's mecreant font du podium, nous aussi on va podiumer...