Les quêtes humanistes de Majid Soula

Les quêtes humanistes de Majid Soula

C’est dans son appartement du onzième arrondissement de Paris que je retrouve Majid Soula.

C’est dans son appartement du onzième arrondissement de Paris que je retrouve Majid Soula. L’enfant de la Soummam sait apporter du bonheur aux autres ; celui qui chante depuis de longues années a toujours un cœur pur, plein d’amour et de tendresse. La musique, la chanson, la poésie, l’accompagnent chaque jour ; c’est l’art qui le guide sur le chemin de la vie depuis qu’il a vu le jour sur les hauteurs des At Weghlis, au village des At Soula. Majid Soula ne parle pas beaucoup ; il aime écouter les autres lui dire la perception de ce qu’il fait. Perfectionniste, Majid Soula ambitionne toujours d’améliorer ses créations, de leur donner une modernité nécessaire sans pour autant oublier les racines de cette culture kabyle millénaire. L’autre jour, au Bistronôme, un café de la rue Bleue, dans le neuvième arrondissement, Majid Soula était tout heureux d’entendre le patron des lieux, Karim Abdemeziem, lui dire que durant des années, il avait utilisé ses musiques dans son école de danse à Larbaa Nat Iraten.

Avec son rythme et son style tout à fait personnels, Majid Soula dispose de près d’une vingtaine de chansons pour son prochain album. Dans un remarquable morceau intitulé At Lhif (ceux de la misère), Majid Soula dit les affres de l’insoumission ; il raconte les difficultés de ceux qui se battent sincèrement pour notre culture. La voix douce et toujours jeune, Majid Soula lance un cri du cœur pour nous voir réunis autour de nos vraies valeurs. Parfois les rythmes sahariens, targuis, viennent embellir les mots profonds de celui qui ne se lasse pas de se battre pour la culture kabyle. Ifuk inad nighas est un morceau folklorique qui reprend une formule utilisée dans ce village regardant la Soummam continuer son voyage, loin des inquiétudes humaines, loin de ce désarroi qui ne cesse de tarauder les esprits depuis que les repères ancestraux se sont perdus. Après avoir rendu hommage à la JSK, Majid Soula salue, cette fois, les exploits sportifs de la JSMB. Les fans de cette équipe de Vgayet seront bien contents quand ils écouteront cette captivante mélodie. Sensible et à l’écoute des mutations de la société, Majid Soula rend hommage dans une autre chanson à la ville de Tizi-Ouzou, fief de tant de combats pour la Justice et la Dignité. Dans Salam Alikoum, c’est à tous les Algériens que Majid Soula s’adresse en kabyle pour envisager des jours meilleurs. Des jours qui feraient place à plus d’amour, à plus d’humanisme.

Youcef Zirem

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Khalida targui

Quand je lis sur tous ces Algériens doués qui sont partis à l'étranger, je rêve de les voir revenir et de tout changer car ici au bled, il n'y a plus d’Algériens dignes de ce nom, ils sont malheureux on le voit à leur mine, Allah ghalab, ils disent.