Belkhadem et le silence de Bouteflika
Abdelaziz Belkhadem est un mauvais Chef de gouvernement mais un remarquable serviteur. S’il s’acquitte plutôt mal de sa première tâche, il met tout le zèle qu’il faut à réussir la seconde. Ainsi est-il le seul Chef de gouvernement à devancer les rêves de son chef. Bouteflika n’a encore rien dit sur la révision constitutionnelle, mais Belkhadem, exhibant un magnifique don d’oracle, a annoncé hier tant au Conseil de la nation qu’à l’Assemblée populaire nationale (APN), qu’il souhaitait que cette révision « intervienne durant cette session parlementaire”. Pourtant, Belkhadem avoue ne rien savoir des projets du président. A la clôture de la session d’automne du Parlement, le Chef du gouvernement avait dit que la voix de passage de la Constitution dépendait de son contenu “référendaire si la révision touche les grands équilibres du pouvoir et parlementaires, si ce n’est pas le cas”, il avait expliqué qu’“on attend la réponse du président de la République quant à sa décision de procéder à la révision de la Constitution”. Il y a dix jours, à la salle omnisports de Blida, devant élus de son parti, Belkhadem avait annoncé la révision de la Constitution “dans quelques semaines”. Aujourd’hui il en est à cette question : quand est-ce que Bouteflika rompra le silence ?
Il n’est pas le seul obsédé par cette interrogation. Le président du Conseil de la nation Abdelkader Bensalah a profité, hier, de l’ouverture de la session de printemps pour demander expressément à Bouteflika de dire si la révision se fera par voie référendaire ou parlementaire pour «plus de visibilité». Lui aussi est angoissé par le silence de Bouteflika.
Le troisième larron, lui, est plus prudent. Abdelaziz Ziari, le président de l’APN a soigneusement évité d’évoquer la question de la révision de la Constitution. Ziari a, en effet, prononcé un discours durant lequel il s’est contenté d’évoquer le calendrier de son institution.
Quand Ziari devient prudent….
L.M.
Commentaires (10) | Réagir ?
C'est incroyable, la situation est au bords du gouffre (injustice sociale, état d'urgence, chomâge, terrorisme, banditisme, harragas, kamikazes, kidnaping, mandicité, ...) et on pense à un 3 ème mandats.
L'état n'a jamais était si éloigné du peuple. C'est si beau de rêver, mais la réalité est tout autre. Le président:j'y suis, j'y reste et que le peuple crève. salam
oui on n'a pas dit le contraire, on est en train de rever. I had a dream....