Kabylie : Ghlamallah agite le spectre de l'évangélisation
Le pouvoir de Bouteflika tire à boulets rouges sur la Kabylie. Après le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales accusant la population de faire le nid du terrorisme et du grand banditisme, c'est au tour du ministère des Affaires religieuses et des Waqfs de tirer la sonnette d'alarme sur les "lobbys" évangéliques qui bénéficient d'un réseau de contrebandes dans la distribution de bibles traduites en langue tamazight au sein des universités algériennes...
Le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Bouabdellah Ghlamallah, s’apprête-il, à quelques jours du scrutin local qui s’annonce des plus moroses, à réveiller les fantômes de la de l’évangélisation en criant au danger des réseaux de christianisation qui activeraient en Kabylie, au sein de l’université algérienne et seraient à l’origine d’un vaste marché de contrebande de lots de bibles qui transiteraient par voies portuaires.
S’exprimant dans les colonnes du journal arabophone d’El Khabar dans son édition de samedi 17 novembre 2012, le ministère des Affaires religieuses crie au danger d’une campagne d’évangélisation qui serait menée ces derniers temps par de vastes réseaux dans les universités algériennes dans le but de convertir des jeunes au christianisme par des opérations de séduction. Dans une déclaration faite au quotidien, un responsable en communication du département de Ghlamallah croit savoir que "l'institution universitaire est devenue, récemment, le principal objectif des missionnaires". Pour ce responsable qui tire la sonnette d’alarme, c’est une menace à prendre au sérieux, qui "nécessite une plus grande vigilance et un engagement à prendre toutes les mesures nécessaires pour contrecarrer les plans des réseaux de christianisation". Il a déclaré que son département a été destinaire d’une information selon laquelle un "lobby de missionnaires évangélistes" a été signalé dans les universités s’adonnant à des "activités suspectes", "profitant d’ événements comme les concerts de Noël et de la Saint-Valentin et d'autres occasions" rapporte le quotidien El Khabar.
Pour le même responsable, l’implantation de ce "lobby de missionnaires évangélistes" est concentrée dans les mêmes lieux où les anciens missionnaires ont répandu le christianisme à l’époque de la conquête coloniale, (sous-entendu la Kabylie), citant nommément la ville de l’extrême sud, Bechar où il pointe de l’index des membres du clergé chrétien qui, sous couvert d’œuvres de bienfaisance dans les écoles de la région, transmettent les abécédaires de la religion chrétienne aux écoliers, exploitant leur dénuement social pour les convertir au christianisme et les "amener à l'apostasie de l'Islam", impliquant ainsi le ministère de l’éducation nationale qui serait ainsi coupable de n’avoir pas révélé une telle menace "chrétienne" dans ses établissements scolaires.
Le conseiller du ministre des Affaires religieuses et des Waqfs va même jusqu’à accuser les services douaniers des ports algériens dans la promotion de cette campagne d’évangélisation : "il y a de la contrebande de l'Évangile biblique à travers des ports situés en particulier dans les zones tribales. Ces bibles sont acheminées illégalement dans le pays", ajoutant que "ces bibles donnent lieu à des traductions en langue tamazight"; une mention qui n’est pas innocente au vu de la répression policière et judicaire dont ont été victimes les Algériens convertis au christianisme, notamment en Kabylie où l’affaire d’un groupe de jeunes ouvriers accusés de non observance de ramadhan ont été condamnés par la justice avant d'être libérés grâce à une forte mobilisation des citoyens de la région de Aïn El Hammam qui ont dénoncé une parodie de justice.
Le conseiller du ministère des Affaires religieuses appuie ses accusations sur les déclarations du responsable catholique du diocèse d’Alger, le Père Daniel, nommément cité, pour lequel "50 Algériens sont convertis au christianisme de chaque dimanche. Le phénomène grandissant, l’est, grâce à Internet, notamment les réseaux sociaux et les sites évangélistes, fortement fréquentés par les jeunes internautes algériens".
Ces déclarations du Père Daniel ont été rapportées par le journal londonien Al Quds Al Arabi et relayées par le site marocain "emarrakech.info", citant le diocèse catholique en Algérie qui estime à prés de 6000 citoyens algériens en majorité jeunes, à s’être convertis au catholicisme ces 4 dernières années.
Le département de Ghlamallah agite de nouveau le spectre de l’évangélisation de la Kabylie comme une véritable atteinte à la sécurité de l'Etat, en accusant la langue amazighe de servir de propagande à des «lobbys» de christianisation mettant en danger, pour servir de langue de traduction de la bible, "l’islam, religion de l’Etat". A quelques jours du scrutin local du 29 novembre prochain qui s’annonce des plus moroses en Kabylie, le pouvoir de Bouteflika diabolise encore une fois cette région, accusée de porter atteinte à l’islam après que le ministre de l’Intérieur l’a accusée de nourrir le terrorisme islamiste en refusant l’implantation de brigades de gendarmerie depuis le Printemps noir de 2001.
R.N Source El Khabar
Commentaires (37) | Réagir ?
C'est comme la pub....... Nous n'avons pas les mêmes valeurs
Un chrétien algérien risque 5 ans de prison « pour injures à Mahomet »
Tout va bien en Algérie !
Nous pensions que cela se passait seulement dans les pays où la charia est appliquée, mais que nenni, cela se passe en Algérie, qui se dit démocrate et dont les textes de la Constitution garantissent le droit à la liberté confessionnelle. Mais dans le réel il en est tout autre. Nous le précisons pour ceux qui font mine de ne pas savoir que l’islam est religion d’Etat en Algérie.
Un jeune chrétien d’Oran, accusé l’année dernière, par son voisin, pour insultes proférées contre Mahomet, Karim Siaghi, est convoqué aujourd’hui par le procureur de la cour d’Oran pour enquêter sur ces allégations.
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