Oran : les candidats tentent de mouiller leur chemise pour se rapprocher du peuple
Les sorties sur le terrain sont, semble-t-il, la nouvelle trouvaille des candidats à la recherche des voix.
En effet, les quartiers de la capitale de l’ouest reçoivent, quotidiennement, des visiteurs appelant à voter utile et argumentant leurs appels pour s’attirer les voix des électeurs, parfois même, en dénigrant le mandat du maire sortant. Face à des citoyens, mi-curieux, mi-intéressés, les candidats aux municipalités d’Oran font leur possible pour s’adjuger le maximum de voix dans une course qui semble effrénée.
Le discours est rodé. Les promesses à profusion. Les routes seront prises en charge, l’hygiène du quartier sera une priorité, le logement... bref, tout ce à quoi aspire le citoyen est développé dans des discours à couper le souffle. Mais cela suffit-il pour convaincre ? Faute d’engouement populaire, partis politiques et indépendants appréhendent, pourtant, les meetings et autres rassemblements où ils risquent de se retrouver seuls. Certains, qui, de par leur aura, leur passé irréprochable, ou presque, ont pu faire leur speech face à des dizaines de citoyens. Comme c’était le cas, mercredi sur la placette du 1er Novembre avoisinant l’annexe de l’APC d’Oran-centre, où la tête de liste du FFS s’égosillait à expliquer aux présents le programme de son parti.
FLN : la surenchère continue
A la place d’Armes, pareil, le candidat du MSP s’évertuait à convaincre les orateurs que seul son parti détient les clés du changement et d’un avenir meilleur. Si la similitude entre les deux s’arrête aux objectifs à atteindre, force est d’admettre que si à Sidi Blel,dans le vieux quartier populaire de Medina Djeddida, les présents acquiesçaient, à la place du 1er Novembre, les gens regardaient sans mot dire. Mais les discours électoraux les plus prétentieux émanent principalement des candidats du FLN, lesquels "paraphrasent" souvent leur SG, en affirmant à qui voulaient bien les entendre : "Nous n’avons aucun doute quant aux intentions de vote des électeurs, nous sommes convaincus que la majorité des Algériens vont choisir les représentants du FLN, puisqu’il incarne la seule force politique capable de les unifier et de les conduire vers un avenir radieux". C’est à se demander, dans ce cas, de la nécessité de sortir sur le terrain en ces temps pluvieux! En cette deuxième semaine de campagne électorale, plutôt morose, certains leaders de partis politiques axent leurs discours sur le volet jeunesse, rappelant que la majorité des candidats choisis dans leurs listes sont des jeunes. Un discours plutôt fleuve, sachant que cette frange de la société, aux besoins nombreux et à l’espoir minime, préfèrent ne pas se sentir concernés. Et c’est pourquoi, dans ces réunions de quartiers, les retraités et autres personnes âgées constituent la grande majorité de la foule. Sur un autre registre, il a été remarqué que la totalité des candidats appellent les citoyens à aller massivement aux urnes, le 29 novembre prochain, en affirmant qu’un taux d’abstention élevé ne jouera pas en leur faveur. Les meetings de proximité ont cette faculté d’approcher le citoyen et de l’amener à vaincre ses réticences, et, pourquoi pas, gagner sa voix. Mais, le jour du scrutin, dans son isoloir, le votant est seul à en décider…
H. Medjadji
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