Une autre histoire extraordinaire, elle s'est passée à Oran
Le hasard, l'inimaginable, l'invraisemblable a parfois lieu en Algérie. Quelque part pas loin de chez vous.
Celle histoire extraordinaire est trop grosse pour être racontée par Shéhérazade au sultan Schahriar. Le Sultan lui-même n’aurait jamais accepté qu’une telle chose arrive dans son royaume ! Donc c’est sûr personne ne va la croire. Elle se passe au XXIème siècle, dans le royaume gouverné par le sultan Chkara 1er, dans une ville qui s’appelle Oran. Le wali de cette ville reçoit un appel téléphonique venant de l’autre bout du pays. C’est un de ses amis chers qui a un fils étudiant en droit. Il lui demande une série de numéros du journal officiel pour ce dernier. Pas de problème.
Le wali donne des instructions. Un paquet est confectionné par le service concerné et remis à sa secrétaire. Un chauffeur est missionné pour transporter le tout sur un trajet de mille kilomètres. Il récupère le paquet auprès de la secrétaire et prend la route. Le lendemain matin, le wali arrive dans son bureau et sa secrétaire l’informe que son ami des journaux officiels le cherche. Le wali gonfle le torse, c’est certainement pour le remercier. Il l’appelle à son tour. A l’autre bout du fil, l’ami est affolé, il hurle : "La paquet, le paquet que m’a remis le chauffeur, il ne contient pas les journaux officiels demandés !"
Le wali garde son calme. Ses minables collaborateurs se sont encore une fois certainement trompés. Il va les laver à l’eau de Javel.
"D’accord, d’accord répond-il à son ami, il n’y a pas de problème, je vais arranger ça tout de suite, je vais te les envoyer illico."
Puis une pensée lui vient à l’esprit :
- Au fait le paquet que tu as reçu ?
A l’autre bout du fil, un long silence, puis il entend son ami haleter comme s’il suffoquait :
- Il y est écrit : "De la part du promoteur X"
- Et qu’est-ce qu’il contenait ?
- Deux milliards de centimes en petites coupures !
- Z..i, soupire le wali entre les dents, une chkara qui a été mal aiguillée !
El Habri Bounif
Commentaires (6) | Réagir ?
Comment voulez-vous que Monsieur Bounif donne des noms. Il y en a tellement qu'il faudrait l'Encycolpédie de d'Alembert et de Diderot.
Avec cet article vous ne portez pas le couteau dans la plaie comme qui dirait Albert Londres (Prix des meilleurs journalistes de la presse écrite). Jusqu’à maintenant j’avais beaucoup de plaisir à lire le Matin. DZ.
Je veux juste que vous sachiez Monsieur El Habri Bounif que l’algérien moyen n’est pas débile.