La tendance du marché des matières premières
La course vers l’exploration et l’exploitation les ressources minières est relancée. L’avantage appartiendra à ceux qui les détiennent et ceux qui savent les mettre sur le marché au moment opportun, après leur traitement et transformation.
Actuellement le marché est très fluctuant. A titre d’exemple, un déficit de plus de 30 000 tonnes d’uranium pour faire fonctionner les centrales existantes est constaté. L’or atteint des prix très attractifs. On remarque que devant cette situation la production de l’Afrique du Sud a énormément diminué, ce qui renforce la hausse des prix de l’or qui selon les experts atteindra 2000$ en fin de l’année 2012.
Les regards sont tournés vers les pays d’Afrique où le niveau d’exploration n’est pas important et où les coûts opératoires des exploitations d’or défient toute concurrence à travers le monde : au Mali, les coûts opératoires ne dépassent pas quelques dizaines de dollar. Les cours du fer sur le marché (moins de 100 $) font que plusieurs mines de Chine sont sur le point de fermer étant donné leurs importants coûts opératoires qui étouffent à moins que ces cours remontent.
Les majors de l’exploitation minière mettent des moyens impressionnants pour soutirer le maximum, dans des délais records afin de profiter du marché et aussi des mesures fiscales et financières incitatives instaurées par les Etats souverains d’Afrique. Au final, plusieurs Etats se retrouvent dans des situations où l’environnement est défiguré, la santé des personnes est catastrophique, les nappes phréatiques polluées, etc. car aucune mesure n’a été prise pour endiguer ces situations dommageables aux Etats et aux populations. Le cas de beaucoup de pays d’Afrique est significatif de cette situation.
Selon un expert, les chinois sont beaucoup plus intéressés par les ressources naturelles que par la propriété intellectuelle. Selon cet expert "La propriété intellectuelle, on peut la contourner et s'approprier une mine de charbon, par contre" est très délicat dans ce monde où les ressources minérales deviennent de plus en eplus rares. Il n'y a pas de nouvelles "méga-mines" aujourd'hui. Actuellement, les mineurs doivent creuser 50% plus profond qu'en 1994 pour obtenir la même quantité de métal et la demande ne cesse d'augmenter.
La frénésie de développement et les nouvelles technologies demandent des produits miniers relativement rares pour des usages très pointus, ce qui fait que le marché des métaux est en pleine restructuration à l’échelle mondiale. Des stratégies de monopolisation sont développées afin de détenir le maximum de produits miniers stratégiques. La chine exerce actuellement un monopole sur les produits miniers, non pas pour bâtir sa croissance sur l'exploitation d'une rente minière, comme d'autres l'ont fait sur le pétrole mais pour alimenter la montée en gamme de son industrie. Ce pays veut se positionner dans les industries et technologies high-tech demandant les éléments de terres rares qu’il détient.
On note ainsi que sur la totalité des métaux stratégiques produits à travers le monde, la Chine détient la première place avec 24, suivie par l’Australie avec 4, et les USA, le Chili et la Russie avec 3 produits chacun. Des stratégies pernicieuses sont de ce fait adoptées par certains pays, en utilisant un mode opératoire leur assurant à coup sûr le contrôle du marché international par :
1. L’élimination de la concurrence
2. La monopolisation de la production
3. La baisse des quotas pour faire remonter les cours.
C’est ce que pratique la Chine sur le marché international. En plus des Terres rares produit à plus de 95% par ce pays, le marché international flambe pour l’or, le tungstène, le molybdène, l’antimoine, le lithium et autres. Ce pays consomme à lui seul plus de 40% des ressources mondiales de minerai de fer, de charbon, d'acier, de plomb et plus. Afin de concrétiser sa stratégie, la chine est en phase de conclure des accords au Brésil, sur tout le continent africain et dans d'autres régions du monde afin de garantir un approvisionnement en ces ressources clés et "pérenniser" ainsi un développement à deux chiffres dans un monde actuellement en crise.
Les stratégiques d’exploration développées dans beaucoup de pays nous interpellent afin de nous inscrire dans ce trend de relance de l’exploration minière et assurer à notre pays, à moyen terme une contribution à la croissance hors hydrocarbures. Les experts allemands et autres prédisent déjà une once d’or à plus de 2000$ à partir de 2013.
Ce cap est actuellement en cours vu l’adoption des programmes de développement pour la période allant jusqu’à 2016 et de restructuration du secteur minier. Ceci permettra à moyen terme de mettre sur le marché national et international des produits miniers à grande valeur ajoutée soutirés du sous-sol algérien.
L’utilisation de techniques modernes d’exploration permettra de mieux connaître le potentiel minier de notre territoire et en l’occurrence des socles Eglab et du Hoggar qui sont semblables de par leur développement géologique et métallogénique à ceux de beaucoup de pays d’Afrique et de l’Amérique du Sud connus pour leurs importants gisements de matières premières minérales.
Arezki Zerrouki
Quelques références
- Chris Mayer : Avions en plastique et super-cycle minier (La chronique Agora du 8/07/ 2011)
- Florent Detroy : Métaux stratégiques, des gains de 233% vous attendent ! (L’Edito des Matières premières & Co du 12/01/2012)
- Florent Detroy : Pékin est-il toujours le phare des matières premières ? (L’Edito des Matières premières & Co du 16/04/2012)
- Florent Detroy : Préparons-nous à la troisième guerre mondiale…. Du tungstène ? (L’Edito des Matières premières & Co du 17/04/2012)
- Florent Detroy : Glencore-Xstrata : Vive les mariés ! (L’Edito des Matières premières & Co du 1/10/2012)
- Chris Mayet : L'or vaut-il mieux que le pétrole (La chronique Agora du 1/10/ 2012)
Commentaires (2) | Réagir ?
merci
Ce n’est pas la diminution de la production de l’or qui fait augmenter son prix. L’or devient une valeur refuge par l’accumulation accrue des pétrodollars et l’instabilité des monnaies fortes telles que l’Euro et le Dollar ; instabilité induite par la crise financière (la dette) de l’Europe et des Etats-Unis.
Donc l’investissement diminue par manque de visibilité financière et les pétrodollars sont remplacés par le métal jaune.
La demande de l’Uranium va être moindre dans la mesure où le nucléaire est à la fermeture de par le monde (Allemagne, Japon etc..)