Le MDS pilonne la politique du pouvoir bouteflikien
Le Mouvement démocratique et social nous a fait parvenir le communiqué suivant.
Notre pays vit une rentrée sociale particulière. Les citoyens sont révoltés, mais ne sont pas surpris par les problèmes récurrents en rapport avec les conditions de vie et de travail, la flambée des prix sans précédant touchant des produits de première nécessité, l’impuissance des institutions dont les collectivités locales face aux questions les plus élémentaires telles que l’hygiène du milieu, les inondations qui paralysent chaque automne la capitale et font de nombreux morts sur tout le territoire, les hécatombes causées par les accidents de la route.
La crise financière et économique mondiale, et les foyers de tension inhérents à cette crise, dont l’abcès de fixation en Syrie, et plus proche de nous, la crise au Mali voisin, rendent la situation plus complexe et exposent notre pays à subir de nouveaux contrecoups. Les grandes puissances exercent leur pression sur l’Algérie pour cautionner une intervention armée au nord du Mali, au risque d’embraser toute la région, et d’ouvrir une nouvelle brèche dans les frontières des pays riverains. Au-delà de l’aspiration légitime du peuple malien à rétablir sa souveraineté sur tout son pays, et des nécessités de la lutte antiterroriste, l’Occident veut défendre ses intérêts stratégiques, même si c’est au détriment des peuples de la région.
Plus que jamais, la situation exige au plan intérieur des institutions fortes et crédibles. L’unité, le patriotisme et la mobilisation pour assurer la stabilité du pays dépendront de la capacité à promouvoir la diversité, la liberté et à approfondir la démocratie. Ils dépendront de la capacité de l’Etat à redonner l’espoir aux citoyens en développant une économie créatrice de richesses et d’emplois, en rejetant la misère sociale, en permettant l’accès à la culture, aux sports, aux loisirs pour tous. C’est à ce prix que la confiance entre l’Etat et la société sera rétablie. Or, la démarche actuelle du pouvoir est contradictoire. D’un côté le gouvernement développe un discours qui veut rassurer sur les questions sensibles : la gestion de l’économie informelle, l’habitat, l’hygiène, la relance de l’économie productive…, de l’autre il nourrit la même méfiance vis à vis de la société, déplace le débat politique sur le terrain de la morale, et culpabilise les citoyens, responsables à ces yeux de l’insalubrité, des accidents, du manque de productivité, de l’insécurité… pour nier l’échec de sa politique économique, sociale, culturelle, sportive, sécuritaire… Une politique qui a favorisé l’émergence de couches parasitaires et prédatrices, désormais représentées dans toutes les institutions de l’Etat, au détriment des forces du travail, de la connaissance et de la science.
Les citoyens mesurent l’importance pour leur vie quotidienne, des élections locales qui doivent se tenir dans quelques semaines, mais ils ont dépassé la peur des dérapages soulevée par l’agitation de l’épouvantail islamiste et les risques à nos frontières. Il y a un grand décalage entre la conscience grandissante des citoyens qui veulent dégager des élus les représentant et qui ont le pouvoir de décision pour apporter les changements impératifs, et la volonté manifeste du pouvoir d’éviter les remous et de repousser les changements parvenus à maturité à une date ultérieure.
La situation que connait le MDS depuis des années est une illustration de la situation du pays et de la démarche du pouvoir. Il agrée à tours de bras des partis qui clament tout haut leur attitude clientéliste. Tout en reconnaissant que ces organisations, dans leur majorité des satellites du FLN, ne sont pas porteuses de projets politiques, il prend acte des conflits qui agitent ces partis. Il accepte leurs congrès malgré les querelles permanentes autour d’intérêts étroits liés à la rente et à la spéculation, tout en refusant au MDS le droit d’organiser son congrès et de mener ses activités. Malgré cette contrainte le MDS poursuivra, de manière autonome, son combat pour la démocratie dans ses dimensions politique, sociale, économique et culturelle, pour le progrès et la justice sociale, et appuiera toutes les initiatives citoyennes qui vont dans le même sens. Les élections locales constituent un moment dans ce combat. Le MDS appelle donc à sanctionner tous les partis islamistes et du système qui entravent l’émergence d’un Etat démocratique et social.
Alger, le 10 novembre 2012
Le Secrétaire Général par intérim
Ali Hocine
Commentaires (2) | Réagir ?
MERCI
Autant nous pouvons être d'accord sur l'analyse du MDS du pays, autant nous nous demandons en quoi sa politique soit-elle différente de celle du pouvoir algérien quant à la question de l'Azawad et le droit du peuple touarègue et azawadien de disposer de lui-même?
Le MDS connait-il l'histoire de ce peuple victime de plusieurs génocides de la part de ce Mali tant défendu par le pouvoir algérien?
Ah oui, c'est vrai! Le azadiens ne sont en rien "nos frères" palestiniens.
Que je suis bête!