La connexion entre les groupes terroristes armés occupant le Nord-Mali et les réseaux de la contrebande des narcotrafiquants est si étroite qu'il serait naïf de prendre pour argent comptant la récente déclaration du chef terroriste d'Ansar Eddine, Iyad Ag Ghali, d'interdire l'interdiction de la contrebande de drogue et de cigarettes sur le territoire de l'Azawad qu'il occupe depuis six mois avec Al Qaïda au Maghreb islamique et le Mujao.

Selon les informations publiées ce samedi par plusieurs sites africains, le chef d'Ansar Eddine dont deux délégations poursuivent, chacune, à Alger et à Ouagadougou, des négociations pour une sortie de crise au Nord-Mali, le chef d'Ansar Eddine a déclaré en marge de la clôture des exercices militaires organisées à Kidal, que "la contrebande est devenue interdite dans Azawad", soulignant que "tous les contrebandiers disposent d'un délai de trois semaines à cesser leur activité." Pour le chef du groupe terroriste touareg, les trafiquants de drogue sont devenus des coupeurs routes aux passagers. Il a promis d'imposer des "sanctions sévères" à toute personne qui se livre à la contrebande après la date limite, menaçant d'effectuer des patrouilles pour s'assurer qu'il n'y a pas de contrebande dans "l'Azawad terre d'islam".

Dans le même temps, tant à Alger qu'à Ouagadougou, ses délégations persistent et signent. Il n'est pas question pour Ansar Eddine de combattre Al Qaïda au Maghreb islamique, "des musulmans comme nous" a affirmé le chef de la délégation qui a réitéré son appartenance idéologique et militaire avec l'organisation de Abdelmalek Droukdel et Mokhtar Belmokhtar qui sont à la tête d'un important réseau de narcotrafiquants sur le marché de la cigarette américaine Marlboro. Iyad Ag Ghali lui-même doit son ascension "politique" aux puissants réseaux de narcotrafiquants qui lui ont permis d'être à la tête d'une immense fortune avec la complicité d'Alger et de Bamako. Cette déclaration qui intervient en cours du dialogue que son groupe mène à Alger et à Ouagadougou sert-elle à "moraliser" en surface la chari'a et à offrir aux autorités algériennes et mauritaniennes un visage avenant destiné à une opération de charme qui ne résiste pas devant la varie nature de l'"islamo-gangstérisme" d'Ansar Eddine.

En effet, depuis son occupation de Tombouctou où il continue d'appliquer la chari'a, Anasar Eddine ne s'est attaqué qu'à une population sans défense. Il a détruit quelques petits commerces d'alcool, interdit la consommation du tabac au nom de la chari'a qui n'a jamais inquiété jusque-là les gros réseaux de drogues, de cigarettes qu'il contrôle pour le compte des "émirs" algériens d'aqmi.

Par cette déclaration faite dans un camp militaire où s'entrainent ses "talibans" venus de plusieurs régions de l'Azawad, Iyad Ag Ghali fait un pied-de-nez aux autorités algériennes qui, dans ce dialogue, sont ses dindons de la farce.

R.N