Algérie : ukases, procrastination et démotivation
"La folie c’est de se comporter de la même façon et de s’attendre à des résultats différents !" A. Einstein
Feu Mohamed Boudiaf un des chefs historiques du FLN, l’appréhendait et l’écrivait en 1964 dans son livre Où va l’Algérie, qui reste toujours d’une brûlante actualité. Il avait tiré la sonnette d’alarme sur la dérive du système algérien et ce, dès l’indépendance .Le temps a fini par lui donner totalement raison. Dans un passage ; il attirait l’attention en écrivant (et c’était déjà annonciateur !) : le silence est pour le pouvoir la meilleure couverture, à l’abri de laquelle il cherche à imposer au pays un régime à sa convenance, fait de contraintes et d’arbitraire. Un peu plus loin il ajoutait « il ne faut pas se tromper, la dictature s’installe. Et il citait quelques exemples pour corroborer ses dires : absence de liberté d’expression, d’opinion ; contrôle de la presse, renforcement de l’appareil policier et militaire ; recours à la diversion à chaque difficulté etc.
On a l’impression que le temps s’est arrêté ! Un demi-siècle après, rien n’a vraiment changé ; en dehors du fardage politique et du décor ! Aucune leçon n’a été tirée ni autocritique faite sur les erreurs du passé. Quant aux pratiques, elles sont restées les mêmes, mais devenues plus subtiles. Feu Boudiaf était parmi les premiers à avoir tiré la sonnette d’alarme. Beaucoup continuent, bien sûr à attirer encore l’attention sur la dérive du système politique. Tous les espoirs de voir l’édification en Algérie d’un état fort, de droit, démocratique et respectueux des libertés fondamentales se sont estompés. Grace à la manne pétrolière, le régime s’est renforcé d’avantage en s’achetant le silence des pans entiers de la société. Il a pratiquement tout dévoyé ; et continue à se complaire dans une médiocrité et une arrogance qui n’ont d’égales que son refus à toute ouverture démocratique.
En 2012, l’Algérie est au même point de départ, victime des luttes de clans pour le partage du pouvoir et des richesses, continuant à subir dans l’opacité la plus absolue, des expériences stériles d’apprenti-sorciers. Ce qui a laissé la porte grande ouverte aux décisions occultes et intempestives qui ont causé des dégâts irrémédiables et engendré un statu quo. Elle se recherche toujours sans savoir réellement quelle direction prendre. A ce jour, alors que tout va à vau-l’eau, aucune réponse franche à cette lancinante question.
Feu Boudiaf était on ne peut plus catégorique : il écrivait "sans risque de nous tromper, nous pouvons affirmer qu’elle va vers la dictature". Cela peut paraitre comme une réponse facile ou un jugement à priori. Mais les faits actuels lui donnèrent raison. Il n’y a qu’à voir les intimidations, les harcèlements, les enlèvements et la chasse ces derniers temps des militants des droits de l’homme et de certains opposants par des barbouzes pour s’en convaincre. La répression a repris de plus belle. Même les manifestations pacifiques ne sont plus tolérées. Malgré les rapports répétés des ONG et instances internationales des droits de l’homme appelant le gouvernement n’a pas mis un terme aux dépassements et restrictions de la liberté de rassemblement. L'Algérie, reste un le pays où il est difficile de défendre les droits de l’homme.
Chaque jour que Dieu fait, l’Algérie s’éloigne doucement mais sûrement du quai démocratique et vogue vers l’inconnu tel ce navire qui va à la dérive. Elle s’enfonce de plus en plus dans un autisme politique qui ne dit pas son nom. Elle est pratiquement isolée depuis les révolutions arabes. Une chape de plomb l’enveloppe et étouffe toute initiative citoyenne. On n’assiste plus à aucun vrai débat politique sur le devenir de l’Algérie. Même dans les rangs des partis de l’opposition (en dehors de quelques-uns), le niveau n’est pas très encourageant ni prometteur ! L’opportunisme des uns et l’arrivisme des autres ont pris le dessus. Passé le temps d’une élection, c’est l’éclipse totale (ou hibernation c’est selon) jusqu’à de nouvelles échéances électorales. !
L’existence d’une telle "classe politique" tergiversant, amorphe et froussarde n’est pas faite pour faire avancer les choses, et ne laisse présager rien de bon. Le régime, très frileux n’admet aucune critique ni opinion en dehors de la sienne. Tout est verrouillé. Certains sujets restent toujours tabous ; les soulever est devenu trop risqué. Faire de la vraie opposition en Algérie, nécessiterait tout d’abord du courage et de l’abnégation. Mais cela ne s’avère pas rentable à court terme pour beaucoup de politicards qui malheureusement écument la scène politique et se vautrent dans une médiocrité effarante qui frise l’ineptie parfois! Il faut quand même admettre que la marge de manœuvre reste très étroite, et ceux qui oseront sortir des sentiers « balisés » s’exposeront immanquablement à la vindicte sournoise du régime. Et comme chat échaudé craint eau froide, une grande partie de l’intelligentsia, pratique donc l’autocensure par crainte de représailles. Les journaux du secteur privé sont aussi limités dans leur liberté de critiquer (lois sur la presse et dépendance de la publicité du secteur étatique).
Faisons un peu de la politique-fiction et posons-nous une autre question : si on ne sait pas où va exactement l’Algérie ; saurait–on au moins si elle progresse. Cette question apparait comme un peu saugrenue ! Mais à priori devant les retards accusés par rapport à beaucoup de pays dans presque tous les domaines ; les évènements de ces dernières années, et les rapports et classements (universités, publications, gouvernance, droit de l’homme, banque mondiale, Doing business(2013) etc.) par rapport aux critères et standards internationaux, la réponse parait évidente et semble indiquer que le pays se trouve bel et bien dans une période de stagnation (glaciation ?), malgré ses richesses. Peut-on réellement parler de progression en étant figé politiquement ? A moins de pratiquer l’autosuggestion ! Comme ce concept si bizarre et paradoxal mais cher au régime politique ombrageux :le changement dans la continuité ? Quel changement ? Quelle continuité ? Comme S’il ne s’agissait, que d’assurer la "préservation" de de la vie de "l’homo algerianus" ! "Celui qui ne progresse pas chaque jour, recule chaque jour" disait Confucius.
Quand un régime politique privilégie le faire semblant, la langue de bois, l’unanimisme politique de façade et ne tolère aucune diversité d’opinion (en dehors de la sienne), il a déjà opté pour l’immobilisme comme moyen de gestion d’un pays. Et c’est ce qu’il y a de plus stérilisant ! Dans un tel système, l’indigence et la paresse intellectuelle prennent le dessus. Exit les réflexions ! Ce comportement, cette vision des choses ne donneront pas naissance à un grand peuple mais engendreront fatalement une médiocrité dans presque tous les domaines, un repli sur soi et un chauvinisme exacerbé. C’est pourquoi une pareille politique prônée est suicidaire et conduira inéluctablement tôt ou tard vers l’impasse. Elle brisera tout esprit d’initiative libre en exposant le pays vers un assistanat dans tous les domaines ! Si ce n’est déjà fait en Algérie ! Alors là, le réveil risque d’être brutal pour tous !
Il est difficile de trouver une réponse rationnelle à ces errements ! A moins que le régime ne souhaite suivre l’exemple de ces pays autarciques (des colosses aux pieds d’argile) qui n’ont aucune honte de quémander leur pitance, mais qui jubilent, bombent le torse, et menacent même le monde avec leurs arsenaux nucléaires militaires !
Mais paradoxal que ça puisse paraitre, on assiste au 21eme siècle, à un retour (ou culture ?)dans certains pays, (mêmes ceux qui se targuaient d’avoir aboli les religions !), au culte de la personnalité et à la naissance de dirigeants mégalomanes élevés au rang d’un Dieu et dotés même de pouvoirs surnaturels !Retour à la case de départ de l’histoire humaine et encore ! Pauvres peuples ! Est-ce une vision du monde de demain ? La prophétie de George Orwell dans son ouvrage 1984 va-t-elle s’accomplir dans ces pays ? Les enjeux de ce siècle et du monde moderne sont tels qu’ils ne laissent aucune place à la procrastination, l’inaptitude, l’approximation, aux dérobades et encore moins aux fanfaronnades .Nous sommes à l’aube de changements majeurs (énergétiques, écologiques, technologiques, etc.) déterminants pour toute la planète et dépassant la conception du nationalisme territorial, devenue trop étriquée.
Il n’y a aucune échappatoire : on s’impose par l’innovation, la création, l’imagination, le travail, l’adaptation ou on disparait. "Etre ou ne pas être telle est la question" comme disait Shakespeare. C’est une question de survie et rien d’autres. Et ce ne sont pas des discours creux, chloroformant les esprits ; ou faire l’autruche qui changeraient quoique ce soit à cette triste vérité. Le monde de demain s’annonce très dur et impitoyable. Il appartiendra aux innovateurs et créateurs de richesses, pas aux apprentis sorciers ! Il se construit déjà aujourd’hui.
Tout se cultive et s’apprend. Il faut y croire et le vouloir ! Les adeptes du directivisme font fausse route : une conception si étroite du monde aujourd’hui ne mènera que vers le chaos ou des lendemains qui ne pourraient que déchanter. Malheureusement l’histoire nous le confirmera un jour. Leur expérience sera vaine et inutile. Sans esprit d’initiative et vivant en autarcie, l’humanité n’aurait jamais enfantée toutes ces grandes civilisations. Le monde a été et sera ouverture et échanges réciproques. Dans celui de demain, la cohabitation sera une nécessité ! En s’obstinant ainsi, l’Algérie restera menacée dans son existence même. Les questions et les enjeux sont autres que ce qu’imaginent les politicards algériens.
Demain, quel Algérien ?
Y aurait-il une Algérie de l’après-pétrole ? Si oui, comment sera-t-elle ? Quel rôle jouera-t-elle ? Quelle sera sa place dans le monde et le concert des nations demain ? Dans la nouvelle division international du travail ? Ou se situera-t-elle par rapport au pays asiatiques et occidentaux ? Restera-t-elle fixée dans les produits primaires à faible valeur ajoutée ? Sera-t-elle un pays militarisé, méfiant et obnubilé uniquement par la question de sécurité jusqu’à tout hypothéquer ? Comment sera l’Algérien de demain ? Polyglotte et universaliste ? Ou monolingue, sectaire et chauvin? Telles sont les vraies questions ! Au vu de tout cela, et indépendamment de toute considération politique, est-il possible objectivement pour "un gouvernement" (sauf à mentir à lui-même) de parler de progrès, de développement ou d’un quelconque avenir prometteur, quand son propre peuple qui n’est plus associé réellement aux destinées du pays, le boude et lui tourne le dos ?
A force de déception et de désillusion, et partant du principe que les dés sont pipés d’avance, l’algérien d’aujourd’hui est devenu très sceptique à tout ce qui touche la classe politique en général et réfracteur à toute participation dans la vie politique (le taux de participation des élections est un indicateur fort). Une certaine apathie a fini par le gagner. En l’absence d’une vraie activité politique "libre" et d’une opposition forte ; le «trabendisme» politique a pris le dessus et est devenu un sport national et un investissement fort rentable ! La corruption faisant partie des us politiques, a fini par tout gangrener.
L’Algérien a développé ainsi une méfiance farouche envers le pouvoir politique central. Mis à l’écart de tout, maintenu dans un rôle de simple figurant (décor) depuis longtemps, soumis au conformisme de la pensée unique, subissant la loi des prédateurs politiques de tous genres ; il a fini par se déconnecter et ne plus se sentir concerné même par les affaires de sa propre cité. Vivant sous un carcan politique étouffant, violenté et cédant au désespoir ; il est arrivé au point d’admettre que le seul langage qui prévaut et "rentable" reste la violence. Cette dernière continue à être le seul exutoire à ses frustrations.Ne menant plus aucune "vie", il ne fait que regarder passer le temps et attendre la mort ou le visa .Ce qui se passe est dramatique, bouleversant : il n’y a pratiquement plus aucune activité nocturne ! L’Algérie "ferme" dès la nuit tombée de la nuit! L’Algérien n’a aucun moyen de distraction, il est déprimé a perdu le sourire. Il est devenu un vrai "tristus" ! Les émeutes, les immolations par le feu, les suicides, certains comportements et actes d’incivismes constatés quotidiennement un peu partout, sont là pour le démontrer ! Et comment des algériens au péril de leurs vies préfèrent fuir le pays sur des barques de fortune (Al harga) ? Alors d’autres n’ont qu’une pensée en tète le visa !
La nature ayant horreur du vide !
C’est une vraie tragédie nationale! Une grande catastrophe ! Tout ça c’est une perte colossale d’énergie, d’argent et de temps pour l’Algérie. Le courage, la bonne volonté, l’abnégation, et le sacrifice ont déserté l’arène politique. Ce sont ces qualités qui pourront changer le cours de cette fatalité et mettre fin à ce désespoir qui ronge les algériens.Il ne sert à rien de se voiler la face devant les faits .Il est fallacieux de vouloir faire croire que ça va de l’avant en ayant des jacqueries récurrentes et partout ! A moins d’être un adepte zélé de la méthode Coué !
Cela démontre s’il le faut, et ce malgré les dénégations de certains (dont on comprend les intérêts), la grande fracture entre la société et le pouvoir politique central qui s’est entièrement isolé des réalités et continue d’une manière paranoïaque à croire dur comme fer qu’il est dépositaire de la clé de « la maison Algérie » au nom d’une certaine légitimité historique, comme si le pays ne vivait que pour la nostalgie de son passé idéalisé en tournant le dos au monde, à l’avenir et aux innovations. Cette obsession acariâtre aussi, de croire que le peuple n’est pas encore mûr pour la démocratie ni apte à prendre en main son destin et doit par conséquent se soumettre en acceptant de se laisser diriger par des « gourous » politiques « détenteurs » de la vérité absolu ! D’emblée le peuple est considéré comme un adversaire qu’il faut tenir en laisse !!Le conflit est ainsi créé !Rien de plus ! C’est là le nœud gordien !! Cette façon dogmatique et archaïque de voir les choses, est de fort mauvais augure. A-t-on oublié que les barrières frontalières sont depuis longtemps tombées face aux moyens de communications modernes (satellite, internet, etc) et que l’algérien ne se suffit plus de cet ersatz de démocratie dans laquelle on veut le maintenir ?
L’exemple le plus frappant et qui est un secret de polichinelle : la majorité des algériens se désintéressent de la télévision officielle algérienne appelée d’ailleurs par dérision « l’imposée ».Elle ne répond plus à leurs aspirations et vécus. Ils ne se reconnaissent plus en elle. Ils l’ont désertée depuis longtemps! Ils sont branchés ailleurs !
Etant plus un outil de propagande au service du régime qu’une télévision impartial, moderne et professionnelle. Ses programmes médiocres et dépassés n’accrochent plus personnes, et ses discours lénifiants et barbants ne font plus recettes ! Elle continue cahin-caha à couvrir « les visites de travail » des ministres et les « réalisations titanesques » du gouvernement !On est bien loin en méditerranée du prêchi-prêcha stalinien. Le mur de Berlin est tombé depuis longtemps et même le monde arabe a commencé à faire sa mue !
Y a-t-il un modèle de régime politique qui a réussi ; sans motiver, ni associer le vrai concerné en l’occurrence le peuple ? Qui en sus le méprise et en fait fi de ses vraies aspirations ? Pareil système court à sa perte et ne peut mener le pays que vers sa ruine. Il n’a aucune chance de parvenir à un quelconque succès. Cela va à l’encontre des principes même de la nature. C’est autant demander à un général, rongé par le doute, ne croyant pas lui-même en la victoire de la bataille qu’il va mener avec des soldats dont le moral est au plus bas, d’espérer un quelconque triomphe sur ses adversaires mêmes en nombre inférieur. Cependant, l’histoire fourmille de récits sur des batailles gagnées par des chefs convaincus et des soldats motivés sur des adversaires bien supérieurs en nombre.
Jusqu'à quand le mensonge ?
Les spécialistes du marketing, des relations humaines vous le diront : aucun projet quel qu’il soit ne saurait être réalisé avec efficience et efficacité sans l’adhésion et l’émulation des acteurs concernés. indépendamment de la nature du système politique (ou économique). Ce principe est aussi valable mêm pour les entreprises. René Egli dans son admirable ouvrage Le principe Lola écrit : "La direction peut faire ce qu’elle veut, si la majorité des employés pensent de manière négative il n’y a aucune chance de parvenir au succès."
Et que fait-on en Algérie ? Tout le contraire et à la hussarde ! Atteint de cécité politique chronique ; on continue à se battre contre des moulins à vents et à s’emmêler les pinceaux en confondant simples réalisations techniques et projets d’avenir. Pour espérer un changement, il faut être convaincu, y croire soi-même tout d’abord .C’est la condition sine qua non de la réussite et de l’aboutissement d’un projet ! De même, ratifier tous les accords du monde (relatifs au droit de l’homme, libertés, etc..)pour avoir bonne conscience, ne sert à rien si on n’y croit pas soi-même et on ne veille pas à leurs applications. L’expérience a montré, que beaucoup de pays ne les acceptent que par machiavélisme ( par peur de la communauté internationale).Leurs comportements dans la pratique démontrent le contraire. Ils bafouent chez eux tous les traités signés le jour même! Et devant les instances internationales ils s’adonnent à l’illusionnisme! Une vraie girouette politique ! Mais personne n’est dupe !
"On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps". Abraham Lincoln. Les nations qui regardent très loin et scrutent les horizons, ont entamés des réflexions même sur le profil de celui qui est appelé à les diriger. Jacques Attali en a fait une approche fort intéressante pour la France et ce pour avoir été conseillé et proche collaborateur de Présidents français, il écrivait :
"D’abord, un Président incarne la nation. Il doit d’abord penser à cette incarnation, à chaque instant, qui détermine tout. Il doit la vivre profondément. Il doit sans cesse penser à la trace de son action dans l’histoire (….) passée et future. Il doit avoir un caractère solide, une grande capacité de travail. Il doit s’exprimer dans un français sans faute ; parler au moins parfaitement l’anglais ; et si possible au moins une autre langue étrangère. Il doit lire tous les jours la presse étrangère et connaitre parfaitement les nouvelles technologies : un président qui ne saurait répondre lui-même à ses emails, envoyer un tweet ou naviguer sur Google serait aujourd’hui incapable de comprendre le monde. Il doit aussi avoir une capacité à ne pas mentir à lui-même, à garder un secret, à travailler en équipe mais à décider seul, sans le faire en fonction de ses intérêts propres ou de rancunes personnelles. Il doit être capable de ne pas se mêler des détails, s’en tenir à de grandes directives, et seulement corriger les ministres quand ils s’écartent de la ligne qu’il a tracée pour le pays.
Il doit avoir aussi une grande connaissance des sujets les plus essentiels pour l’incarnation de la nation : les problèmes militaires, financiers, éducatifs, et sociaux. Il doit avoir une grille de lecture des événements qui nous attendent. Et en particulier des conséquences de la crise financière, qui ne peut manquer de revenir, et qui exigera des décisions nécessairement impopulaire. Il devra etre capable de créer un consensus avec l’opposition sur les grands sujets de défense et de finances publiques".
En Algérie, si on n’encourage pas l’esprit d’initiative, ne libère pas la société civile, les énergies, et on ne procède pas ; tant qu’il est encore temps ; à un vrai changement du système politique, et non à de l’improvisation et au rafistolage, l’avenir serait plein de tumultes et d’incertitudes. Cela urge, demain c’est maintenant, d’autant plus que l’Algérie reste entièrement tributaire des importations et du pétrole. Gérer, c’est prévoir, anticiper et avoir de l’audace. Et ce ne sont ni les discours réchauffés et encore moins la flagornerie qui y changeront quelque chose. Seules l’instauration et l’application de règles de bonne gouvernance qui seront les meilleurs garants d’un développement durable et assureront un avenir certain et stable à l’Algérie. Car elles ne sont autres, que l'obligation de rendre compte, la transparence, l'efficience et l'efficacité, la réceptivité, la prospective, la primauté du droit (PNUD). En fait, ce n’est rien d’autre que la recherche d’une gestion efficace et transparente de l’Etat.
Le reste n’est qu’illusion, prestidigitation ou mythomanie.
A. Rachid
Consultant technique, Blida
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merci