L’affaire éclate à la veille des élections, le pot aux roses est découvert et tout commence à s’expliquer : les rejets sans explications de certaines listes de hauts cadres, d’intellectuels, d’opposants qui se présentaient comme indépendants aux élections, l’arrivée en force sur la scène de ces incroyables nouveaux notables sans foi ni loi, les dernières désignations de clochards, de patrons de bars, d’indics et de proxénètes à la tête des nouveaux et derniers partis, d’associations, de clubs de football (L’un d’eux, un numéro, un certain M. Z d’Oran, repris de justice notoire, chef de parti, dit détenir un doctorat ès rues malfamées !!!), ces incroyables députés ignares et affamés siégeant dans la dernière APN, des députés extraterrestres, qui ne savent même pas ce qu’est un livre.  

Un journal progouvernemental qui se proclame indépendant comme une tripotée d’autres  qui nourrissent sous l’aine du pouvoir, néanmoins toujours très prudent, qui pèse bien ses mots, révèle l’affaire en donnant pour titre à l’un de ses reportages, un titre qui a la forme d’un appel à candidatures, les déclarations d’un responsable d'une wilaya déléguée : "Aucune instruction ne nous a été donnée pour interdire, à ceux qui ne savent ni lire ni écrire, de se porter candidats sur les listes électorales pour les Assemblées communales et de wilaya, ajoutant, 70% des candidatures dans certaines circonscriptions ne savent ni lire ni écrire (les NSNLNE)".

Et cela se passe dans une wilaya déléguée c'est-à-dire une wilaya de la capitale ! Ah mon Dieu qu’est-ce qu’il en est de l’intérieur du pays ! Et ce n’est pas tout, cet édile en mal de confidences ou en mission ajoute : "Et comme ce fut le cas pour les candidatures pour les élections législatives, les locales ont aussi leur lot de candidats au casier judiciaire pas très net (les CJPTN) et ça ne dérange personne !". La suite et le but de ces déclarations est à chercher entre les lignes, ces gens-là (les analphabètes et les repris de justice) sont les bienvenus. Pourtant à ces candidats on demande un tombereau de documents : bulletin de naissance, casier judicaire, situation vis-à-vis du service national et plus d’une dizaine d’autres. 

Le gisement crapuleux des faux anciens moudjahidine et fils de chouhadas souteneurs commence à s’épuiser et il faut trouver autre chose, c'est-à-dire le nouveau gaz de schiste politique national : ceux qu’on appelle pudiquement les NSNLNE et les  CJPTN. Après avoir désigné des ministres analphabètes (par exemple le cheikh de zaouïa Ghoulamallah qu’on appelle Si Méchoui dans sa ville natale), Bouteflika et ses parrains tapis dans l’ombre pensent encore garder l’Algérie en la faisant retourner au moyen-âge. Ces analphabètes, ces délinquants, pensent-ils nous pouvons en faire ce que nous voulons : les tasser en plusieurs couches dans des camions-bennes pour les emmener à des meetings bouteflikiens où personne ne vient, les faire applaudir comme des fous, les appeler à des marches préfabriquées et soutenir sans sourciller le programme du président et cela seulement pour une bouchée de pain, quelques dinars et un sandwich et même les faire jouer aux marionnettes télécommandées si besoin ! 

Le quatrième mandat est en route citoyens !

Farouk Degias