Elections locales : les partis ignorent le Plan d'action de Sellal
Le Plan d'action d'Abdelmalek Sellal a-t-il des chances d'être promu durant la campagne électorale des communales? Pour l'heure, les discours de partis politiques, toute obédience confondue l'ignorent bien que ficelé pour être aux premières loges des promesses des candidats.
Les contradictions qui caractérisent le pouvoir de Bouteflika qui navigue à vue se multiplient et ne se ressemblent pas. Abdelmalek Sellal a-t-il, à son corps défendant, renforcé le spectre de l’abstention de ces élections communales dont la campagne électorale officielle commence ce dimanche 4 novembre ? Le Plan d’action porté à bras-le-corps par le gouvernement Sellal aurait pu être l’ancrage inespéré de tous les candidats aux élections communales de ce 26 novembre tant il est axé sur les mesures relatives aux préoccupations de proximité des citoyens, visant à rétablir la confiance des citoyens par la réhabilitation des services publics, l’amélioration du cadre de vie, le lancement de projets socioéconomiques et une attention aiguisée aux préoccupations immédiates du citoyen. Or, depuis ces annonces à foison, les citoyens ne voient rien venir et les mêmes pratiques de corruption, d’abandon des services étatiques, de déliquescence des autorités locales, continuent de pourrir le quotidien des citoyens.
Et, ce n’est point un hasard de calendrier si une opération de raccordement au gaz de ville dans quelques communes de la région de Larbaâ Nath Iraten, en Kabylie, est intervenu, in extremis et tambour battant à la veille du coup de starter du lancement officiel de la campagne électoral mais justifié par la commémoration du 58e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération si vive encore dans ce haut pays. Ayant fait la "une" des JT et de longues interventions des cadres régionaux et de réactions citoyennes triées sur le volet, dithyrambiques à l’endroit du pouvoir, cette initiative contrecarre le Plan d'action par son côté commémoratif, festif et opportuniste.
En lançant son Plan d’action, Abdelmalek Sellal a en fait ouvert, avant terme, la campagne officielle des élections communales pour lesquelles les ministres du gouvernement faisaient figure de candidats locaux allant sur le terrain pour des inspections éclair, invitant les syndicats à la table des négociations, relançant bon an mal an de petits projets d’intérêt public à l’arrêt depuis belle lurette, inaugurant quelques réalisations et appelant le citoyen à une plus grande mobilisation autour du programme de Bouteflika. Mais, dans la réalité du terrain social, point d’emballement et le Plan d’action de Sellal bute sur les traditionnelles opérations de charme, mise au frigo pour les temps de vaches maigres comme cette opération d’acheminement du gaz de ville en Kabylie qui est ainsi montrée pas si rebelle qu’elle ne paraît pour peu qu’on mette fin au calvaire du gaz butane ! Du plan d’action du gouvernement ? Une peau de chagrin. Même les mesures qui semblaient les plus élémentaires à concrétiser ont été soit mises en échec de façon naturelle, telles les dernières pluies qui ont pris de court les agents de la voierie publique mobilisés par le gouvernement, ou s’avérant des coups d’épée dans l’eau face aux pratiques de trafics en tout genre, devenues mœurs de gestion bien rodées, jusqu’aux papiers de l’état-civil.
De fait, l’on assiste à un inversion des rôles assez cocasse : alors que le gouvernement Sellal se transforme en QG de campagne des communales, les candidats, eux, qui portent pour la plupart l’habit de députés dans la nouvelle assemblée de Bouteflika qui a plébiscité le Plan d’action à mains nues et levées, évitent toute promesses concrètes attendues des électeurs potentiels. Le FLN d’Abdelaziz Belkhadem se permet même de tancer ses militants candidats sur le danger des "fausses promesses", critiques à peine voilées du Plan d’action de Sellal ficelé à la hâte. La première secrétaire du Parti des Travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a appelé à un vote massif non pour apporter de l’eau au moulin du Plan d’action mais…pour faire barrage "aux convoitises étrangères" et "sauvegarder la liberté de prise de décision politique de l’Algérie souveraine, plus que jamais menacée par le chaos et l’instabilité imposés aux pays voisins". D’autres formations politiques se démarquent également des annonces d’urgence d’Abdelamalek Sellal. Ennahdha de Bouguerra Soltani qui dit accepter le destin des résultats du scrutin, marche sur les plate-bande de Bouteflika en faisant de cette campagne électorale l’opportunité inespérée d’appeler à "criminaliser la colonisation", en vouant aux gémonies le bras d'honneur de l'ex-ministre français, Longuet.
De même, le FFS d’Ali Laskri, saisit l'opportunité des communales pour demander plus de crédibilité politique et historique en exigeant du pouvoir la reconnaissance du statut de martyr aux moudjahidines morts lors de la guérilla du FFS de 1963, se prononçant même sur les dangers de l’intervention militaire au Nord-Mali qui, selon lui, aurait, pour effet immédiat, le grignotage des frontières de l’Algérie. Etrange est la marche "improvisée" de cadres et candidats du RCD ce dimanche à travers la ville de Tizi-Ouzou pour annoncer, par la voix de son président du bureau régional de Tizi-Ouzou, que le parti est "la première force politique au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou" et, qu'à ce titre, elle se gardera de toute "cohabitation avec d’autres formations politiques". Ces communales ont également remis sur la selle un Ahmed Ouyahia laissé pour compte par Abdelaziz Bouteflika, qui chosit comme thème de prédilection l'éthique de l'Etat et ses corrolaires politiques.
Quels rapports ont ces discours hautement politiques et idéologiques de candidats "communaux" avec une campagne censée porter des revendications fonctionnelles et pratiques dans la gestion des communes et qui sont aux antipodes du Plan d'action ? En fait cette interversion des rôles met en évidence les profondes contradictions du pouvoir et l’énorme confusion entre un plan de gouvernement et les programmes de campagnes électorales.
R.N.
Commentaires (3) | Réagir ?
Pourquoi les communales, les wilayales, les legislatifs, et la présidentielle?. Tout le monde applique ce fameux programme boutefien qui n'existe pas et tout le monde claque des mains pour le moindre geste ou parole de boutef alors une solution final. auprés des boutef, leur famille, leur tribu leur amis copains et leches bottes il doit y avoir quelques 1500 papc 45000 adjoints municipaux, 2000 personnes pour les APW quelques centaines de députés un locataire d'el mouradia un premier ministre, quelques 45 ministres, 48 walis et 10 walis délegues, 19 généraux, 200 diplomates pour les representations etrangeres quelques miliers de PDG DG et directeur centraux. la tribu des boutef doit avoir ce nombre de personnes pour gerer l'algérie. alors boutef n'a qu' nommé sa tribu et son clan a tous les postes disponibles et appliqué son fameux programme que personne ne connait et les algériens seront tranquille. boutef pourra conclure tous les contrats qu'ils veut de gré à gré avec qui il veut sans que personne ne lui demande quoique ce soit. boutef est libre il se fait perdre du temps pour rien. toute cette zizanie pour rien.
Je dirai qu'il s'agit d'un plan d'action d'un Gouvernement provisoire confié spécialement à l'ancien directeur de campagne électorale de Bouteflika. Il est donc tout à fait normal que les partis politiques et les candidats aux élections locales n'en feront pas leur cheval de bataille.