Le Matin 12-10-2017 75556
"Les écrivains sont censés nous faire rire et pleurer. C'est ce que demande l'humanité." Saul Bellow
Saul Bellow, tout comme Norman Mailer, s’est essayé au théâtre et a publié un roman énormément discuté qui est, probablement, un roman important. "La dernière analyse" était, dans la version jouée sur une scène de Broadway en octobre 1964, une comédie touffue, exubérante, ambitieuse et, en fin de compte, bizarre. Qu’avait voulu dire l’auteur ? Ce dernier, fort heureusement, nous éclairait un peu dans les déclarations qu’il avait publiées pour expliquer sa pièce : "Ce qui m’intéresse avant tout, dit-il, c’est l’influence des métaphores sur l’esprit humain. Le héros-victime de la pièce a été soulevé par la métaphore de la psychanalyse et il cherche un peu de terre ferme pour se tenir sur ses jambes et, peut-être, pour ébaucher quelques pas de danse."
La pièce, extrêmement divertissante d’après ce que je lis sur internet, pouvait sembler être une satire à la fois de la psychanalyse et d’un monde moderne fait d’un tissu de tensions et de complexes. Mais les intentions de l’auteur n’étaient pas exprimés dans le roman avec une clarté suffisante : les lecteurs dont je suis ne savent si le roman est une farce freudienne (ou anti-freudienne), un burlesque de la psychanalyse comme moyen de recréer la vie, une enquête sur les causes de la mort du rire ou encore un ouvrage de "moralité" sur le progrès d’un pèlerin moderne. L’auteur lui-même donnait l’impression d’avoir hésité entre plusieurs formules, et la comédie, malgré quelques répliques bien venues et un dialogue d’un réalisme parfois cru mais presque toujours efficace, en souffrit sérieusement. Le talent comique de quelques phrases ne suffit pas à compenser la faiblesse de construction de cette "Dernière analyse".
Saul Bellow a connu un retentissant échec tant avec le livre qu’avec la pièce. Un fiasco à Broadway peut constituer selon lui une expérience enrichissante. Il a réécrit la pièce et a publié en 1966 une seconde version en grande partie nouvelle. Dans la préface de cette seconde mouture, l’auteur écrit : "J’ai laissé tomber plusieurs personnages, écrit un nouveau rôle, je me suis efforcé de simplifier une action encombrée qui gênait les lecteurs et les spectateurs et j’ai essayé d’éliminer des bruits inutiles et des jeux de scène superfétatoires."
Dans les deux versions de "La dernière analyse", Philip Bummidge, le héros, est un comédien d’une soixante d’années qui, il n’y a pas si longtemps, était une grande vedette populaire : il a gagné des millions à faire rire l’Amérique. Aujourd’hui, cette ancienne star est un « clown déchiré », bourré de complexes et de tensions et qui essaie de se soigner par une sorte « d’auto-analyse ». A la fois malade et psychiatre, il raconte ses rêves et recrée divers incidents de sa vie, remontant à sa propre conception dans les entrailles maternelles pour un spectacle de télévision qui doit être présenté en circuit fermé au Waldorf Astoria, à une réunion de psychiatres, de critiques et d’artistes.
Les divers épisodes de la vie de Philip Bummidge illustrent, de façon comique, l’absurde d’une destinée humaine. "Condamné à naître", Bummidge est venu au monde contre son gré, dans des circonstances pénibles, mimées par les acteurs… "Il se plie, se replie, se déplie. A présent, c’est un poisson." Le nouveau-né sera franchement laid et l’enfant le restera. Sa mère s’intéressait surtout aux harengs, aux tomates, au thé, aux cartes, aux commérages, aux romans feuilletons… Son père, qui ne riait jamais, ne l’aimait pas et le brutalisait. Philip a eu une enfance pauvre et malheureuse. A douze ans, il a perdu sa virginité, "séduit sur le comptoir d’un restaurant par une certaine Mme Friedmacher". Danseur, puis comédien à succès, il a été acculé au mariage par l’agressive Bella, le jour où celle-ci s’est déclarée enceinte. Bella, après lui avoir donné un fils, s’est séparée de lui et lui a fait verser une indemnité de deux millions de dollars.
Bummidge a été trompé, exploité, grugé par sa sœur Madge, par sa maîtresse Pamela, par sa tante Velma, par son cousin Winkleman, par ses imprésarios et ses associés. Son fils Max est un imbécile et un matérialiste sans cœur. Seule la petite secrétaire Imogène, une crédule et aimable ingénue, semble éprouver une véritable affection pour son patron qui, de son côté, entretient à son égard des sentiments quais-paternels.
Bummidge a décidé de retourner sur ses pas, pour se libérer de ses êtres successifs et pour "renaître". Le rire, le vrai rire du clown, pas celui du sophistiqué, aide à la destruction des mots, aide à la guérison : "De nos jours, tout le monde plaisante, tout le monde sourit. Chaque mensonge devient une plaisanterie. Le chaos se transforme en farce car le mal est malin. Le sadisme rigole. Alors les clowns se mettent à penser. Les clowns deviennent des penseurs."
A la fin de l’histoire, Bummidge déchire les chèques des imprésarios qui lui font un pont d’or pour reprendre sa carrière de divertisseur des foules. Vêtu d’une toge, il s’écrie : — "Quelle lutte ! Cela m’a pris tout ce temps pour dépasser le stade de la brutalité. Au bout de mon effort, j’aboutissais à la médiocrité. A présent, c’en est fait. Me voici prêt pour le sublime."
Dans la pratique, Bummidge va racheter le théâtre qui avait été converti en boucherie et y établir une sorte de conservatoire du rire. Le théâtre fonctionnera comme "l’Académie de Platon. L’institut Bummidge du Non-Sens. Nous méritons un gratte-ciel moderne comme l’ONU mais les pauvres, les tristes, les ennuyés de la terre auront plus confiance en nous si nous commençons avec une telle humilité. Nous enverrons des missionnaires en Angleterre, en Allemagne, dans tous ces pays lugubres et sadiques !"
Le comique de "La dernière analyse" est parfois vulgaire ou de mauvais goût mais Bellow sait aussi manier l’humour, l’humour facile :
Imogène. — « Je suis malheureuse. J’essaie de communiquer avec les gens mais il n’y a que mon corps qui les intéresse… »
Mais aussi une ironie plus féroce :
Bella. — « Ma mère m’avait prévenue que vous seriez un mari égoïste. Un hypocondriaque. Un tyran. Et vous l’étiez. J’ai dit à maman : « Il est tout ce que vous dites. »
Madge. — « Mais vous ne rajeunissiez pas… »
Et l’humour, finalement, va droit au but lorsque Bummidge, dialoguant avec lui-même déclare :
— Docteur, pourquoi ne pourrais-je pas vivre sans espoir comme le reste de l’humanité ?
— Monsieur, vous êtes timide mais têtu. Exceptionnel mais ordinaire. Amusant mais triste. Lâche mais courageux. Vous êtes coincé. L’Id refuse de vous livrer à l’Ego et l’Ego refuse de vous laisser à l’Id. »
Publié en 1966, "Sous le temps" est composé de trois grosses nouvelles. La première a pour personnage principal un homme en colère qui emploie son énergie à dégonfler les pneus des voitures neuves garées dans sa rue. Ses démêlés avec la police et avec sa fiancée constituent le drame, assez mince, de l’action.
Le héros de la seconde nouvelle, "Le grain de beauté", est un physicien nucléaire d’une cinquantaine d’années qui renonce à aller à Genève pour une importante conférence scientifique et préfère s’envoler vers Miami pour y rejoindre une femme qu’il a connue lorsqu’il était enfant, afin de voir si un certain défaut physique de cette personne se trouve toujours là, et retrouver l’extase !
La troisième nouvelle, "Orange soufflé", est centré sur le personnage de Hilda, une prostituée polonaise d’un quartier populaire d’Indiana Harbor. Cette malheureuse essaye en vain de persuader un de ses clients, un très riche octogénaire, qui vient passer une heure chaque mois avec elle depuis dix ans, de la prendre comme maîtresse en titre et de l’emmener en Floride : Hilda : — "Une fois tous les mois. Cent vingt fois. Si j’étais une de vos employées, j’aurais des droits à l’ancienneté."
L’un des artifices par lesquels Hilda espère séduire son millionnaire est la confection d’un soufflé à l’orange, d’après les recettes infaillibles du cours du "Cordon blue". Malheureusement, elle rate son soufflé et le vieux refuse de l’écouter. Restée seule, Hilda s’écrie : — "Une fois qu’ils vous ont mise sur le dos comme une tortue, plus moyen de vous relever. Jamais, jamais !"
Les trois nouvelles ont en commun les obsessions des héros, la bizarrerie, l’étrangeté des personnages et des situations. L’auteur réussit assez fréquemment à faire rire mais ces trois nouvelles ne sont guère, au mieux, que des vignettes, parfois émouvantes, d’individus déprimés, déprimants et un peu ridicules. Et surtout, on a l’impression, en les suivant, de constructions cérébrales plus que d’œuvres vivantes.
Si Bellow n’a pas réussi à nous prouver qu’il est homme de théâtre et de nouvelles, du moins sa stature de romancier n’a pas cessé de grandir. Lors de la sortie de "Herzog", le grand public et les critiques, pour une fois, ont été d’accord : ils se sont rejoints pour admirer un roman qui, bien que best-seller, a pu être qualifié de livre important, et à propos duquel les noms de Faulkner, de Joyce, de Thomas Mann, ont pu être mentionnés. Saul Bellow, avec ce dernier roman, prenait la tête du peloton de tête des écrivains américains candidats au Prix Nobel de Littérature. Je ferai, pour ma part, quelques réserves et hésiterai à qualifier "Herzog", comme beaucoup l’ont fait, de chef-d’œuvre. J’accepterai volontiers, cependant, de reconnaître dans cet ouvrage le roman le plus réfléchi et le plus mûr de Bellow et peut-être, l’un des meilleurs romans américains.
"Herzog" n’est pas une autobiographie. On reconnaitra pourtant dans le personnage principal bien des traits de l’auteur. Moses Elkannah Herzog, comme Saul Bellow, est né au Canada d’une famille juive récemment émigrée de Russie. Comme Bellow encore, il a passé la plus grande partie de sa jeunesse et une partie de son âge adulte à Chicago. Comme lui, il a eu une carrière universitaire, s’est marié plusieurs fois et a eu des enfants de plusieurs lits comme on dit. Comme Bellow, il a voyagé en Europe Et comme Bellow, il a beaucoup lu. Des romans bien évidemment, des livres sur la philosophie, sur l’économie, sur la sociologie, anglais, allemands, français et russes. Il a à peu près le même âge que Bellow et, à l’approche de la cinquantaine, cherche à faire l’inventaire de sa vie, se pose d’innombrables questions avec une intelligence et une passion peu communes. Dans le roman, Herzog parle souvent à la première personne et l’on a fréquemment l’impression, peut-être à tort, que c’est Saul Bellow qui se livre — au moins autant que son héros.
Moses Herzog a eu une vie mouvementée, où les échecs et les humiliations ne sont peut-être pas plus nombreux que dans l’existence de la plupart de ses contemporains — mais ils ont été plus profondément ressentis. Car Herzog est un être sensible, vulnérable et terriblement conscient de ses faiblesses et des blessures qu’inflige aux rêveurs, aux idéalistes, aux inadaptés, l’épreuve de vivre dans la réalité du monde.
Marié d’abord avec Daisy, une bourgeoise juive du Middle West, conventionnelle, nette, ordonnée, sérieuse dans tous les domaines, peu séduisante, qui l’a ennuyé profondément, il a épousé en secondes noces Madeleine Pontritter, une catholique à la religion "préfabriquée", une très belle femme très douée, dominatrice, théâtrale, un peu bohême, passionnée mais passablement névrosée, qui l’a trompé avec son meilleur ami, Valentin Gersbach. Ce dernier est un unijambiste esbroufeur, sans doute moins intelligent et moins cultivé qu’Herzog. L’infortuné mari est non seulement humilié d’avoir été trompé mais de s’être vu préférer un tel faux-jeton, un type en toc, et d’assister, impuissant, à la mainmise de Gersbach sur sa petite fille June.
Herzog est avili non seulement par sa seconde femme mais aussi par ses avocats qui sont des cyniques (Himmelstein pense que tous les hommes sont des brutes, toutes les vérités des faits et tous les faits de la crasse), par les psychiatres qui le trouvent instable, par la police qui l’arrête, parce que, dans un geste inspiré par une sorte de piété filiale, il a pris possession d’un vieux revolver chargé ayant appartenu à son père.
Capable de souffrir à l’extrême, de "saigner à toutes les agonies de la vie", Herzog est également capable de jouir intensément. C’est un intellectuel sensuel qui aime la beauté, la nature, les femmes, l’amour (sans cependant, comme D.H. Lawrence, ériger une philosophie à partir de l’amour ou de la sensualité). Il exerce une attraction certaine sur les femmes qu’il rencontre et ses aventures avec Wanda la polonaise, Sono l’étudiante japonaise, Ramona la fleuriste, ne lui laissent pas, en définitive, un arrière-goût amer ou désagréable. En fait, lorsqu’il aura repris ses esprits, un moment égarés, il succombera volontairement et sans déplaisir, aux charmes de Ramona, une femme un peu vulgaire, capable de dévouement et de tendresse et surtout de courage et de stabilité.
La crise que subit Herzog se traduit par une sorte de psychanalyse personnelle ou, plus exactement, par une analyse lucide de ses actes, impitoyablement revus et disséqués, dans une série de savants flash-backs, monologues intérieurs et lettres écrites (mais non envoyées) à diverses personnes qu’il a connues et à un certain nombre de personnages vivants ou morts avec qui il engage le fer (ses deux femmes, son fils, sa fille, ses parents, sa belle-mère, ses avocats, ses psychiatres, le président des Etats-Unis Eisenhower, Nietzsche, le pasteur Martin Luther King, Hegel, etc… ) quitte à se frapper lui-même, bien entendu, au cours de ces curieux engagements lorsqu’il dissèque et raille une idée reçue.
A la fin de son traitement, Herzog est purgé, au moins provisoirement — et libéré de ses humiliations. Il retrouve, avec une sorte de réalité, la joie, dans sa maison de campagne abandonnée et décrépite du Massachussetts. Il invite à diner Ramona, met des fleurs sur la table, allume des bougies. Il ira faire visite à son fils Marco qui se trouve dans une colonie de vacances et à sa fille June qui habite avec Madeleine. Il aime ses enfants. Il s’intéresse à eux passionnément. Il veut s’occuper d’eux. Ils l’aideront à vivre. Peut-être aussi, plus tard, reprendra-t-il ses activités professionnelles, interrompues par sa crise de conscience et de nerfs. Il n’est absolument pas exclu qu’il recommence une expérience conjugale et celle-ci ne peut être que plus heureuse que les précédentes. "Las des abstractions", Herzog reconnaît qu’il a tort de "partir avec le langage en quête de la réalité". N’ayant plus que son message à envoyer à toute personne, il s’endort au soleil.
Saul Bellow nous raconte en somme une histoire assez simple — mais il le fait avec beaucoup d’intensité et de talent. La composition du roman est remarquable : la première phrase, le premier paragraphe contiennent en germes toute "l’intrigue" mais on ne s’aperçoit de ce détail et l’on ne comprend le dessein général de l’ouvrage qu’à la fin du livre, lorsque la boucle est définitivement bouclée.
L’ironie et l’humour font partie du monde de Bellow. Le narrateur voit très clairement le ridicule des situations et l’auteur réussit à faire rire le lecteur même dans les pires situations (scènes théâtrales avec Mady, arrivée de cette dernière au poste de police pour reprendre sa fille après l’incident du revolver, etc…). Herzog se conduit parfois comme un clown, nous rappelant, en cela, d’autres personnages de Bellow, tels Bummidge dans « La dernière analyse ». Et ses clowneries nous font parfois, comme à lui-même, oublier son déchirement et ses problèmes.
Que reprocher en somme à cette œuvre longuement mûrie qui, à bien des égards, demeure essentielle pour le lecteur difficile ? Il me semble qu’Herzog pêche par quelques faiblesses. En premier lieu par la vulnérabilité du héros qui me paraît, à certains moments, étrange ou, si l’on préfère « étrangère ». L’émotivité peu commune de ce héros-victime me gêne comme me gêne celle du raté israélite pleurnichard Tommy Wilhelm dans le très admiré « Au jour le jour ». Je ne peux m’empêcher que le héros de Saul Bellow aurait pu éviter des difficultés en se ressaisissant plus tôt, en bavardant un peu moins, mais en discutant plus ouvertement avec sa femme et avec ses « persécuteurs », en s’affirmant davantage, en s’apitoyant moins sur son sort et en agissant un peu plus — en prenant les problèmes à bras le corps au lieu de les traiter par la tangente ou par une soi-disant analyse. Cette analyse, comme celle du héros de « La dernière analyse » me laisse quelques doutes sur sa valeur thérapeutique.
Par ailleurs, l’auteur-narrateur est, suivant le mot même de Norman Mailer, "un innocent saturé de culture inefficace". Pour ma part, je ne peux m’empêcher de voir en lui un touche-à-tout souvent bien ennuyeux qui accumule des références à des sujets qui n’ont rien à voir avec l’histoire. "Herzog" aurait probablement gagné à être élagué mais l’auteur a sans doute estimé que chaque mot, même inutile, était nécessaire pour caractériser le héros qui ne peut se passer de ces mots plus ou moins trompeurs. "Le monde, nous dit Saul Bellow, change de façon radicale, il se transforme à un rythme pour lequel nous n’avons pas d’instrument adéquat, c’est effrayant."
Norman Mailer reproche à Saul Bellow d’avoir confondu sa propre expérience avec l’homme du XXème siècle. "Saul Bellow, dit-il, ne peut se tromper au point de croire que ce qui lui arrive à lui est, ipso facto, universel. C’est un homme intelligent. La vie d’un individu est essentiellement privée et il y a chez Bellow quelque chose qui l’amène à croire exclusivement à sa propre expérience. On revient toujours à la littérature de confession." Roman écrit par un homme juif d’origine slave, « Herzog » évoque pour Norman Mailer la perspective juive slave et s’apparent plus à l’œuvre d’Isaac Babel qu’à la tradition américaine : "Le week-end cauchemardesque du héros de « Herzog » est le récit fantastique d’une virée à New York d’un Abraham Herzog. Quelques mots de préface et chacun serait prêt à croire qu’il s’agit d’un texte d’abord écrit en russe, qui aurait été traduit en anglais et qui aurait eu l’extrême chance de nous parvenir en contrebande."
Ces réserves faites, "Herzog" reste un livre intelligent, lucide, articulé, témoignant d’un sérieux effort d’approfondissement, un ouvrage riche et complexe — mais offre-t-il un message ou une morale universels ? A-t-il une portée aussi générale que les cinquante meilleurs ouvrages des grands écrivains américains du XXème siècle ? Il est permis d’en douter, encore que l’intention apparaisse souvent, entre les lignes, de défendre certaines valeurs universelles, telle que l’amour, la justice, le courage…
Kamel Bencheikh