Le Matin 29-07-2017 21711
Redha Malek, ancien chef du gouvernement et membre du GPRA aux négociations d'Evian, est décédé aujourd'hui samedi 29 juillet à l'âge de 89 ans des suites d'une longue maladie. C'était le dernier membre de la délégation du GPRA à Evian en 1961/1962.
Redha Malek est né le 21 décembre 1931 à Batna. Dès l'entame de la Révolution, il prend ses responsabilités en rejoignant le FLN. En 1955, il fonde avec d'autres militants algérien l’Union générale des étudiants musulmans d’Algérie (UGEMA). A l'issue de la réunion du CNRA, il devient 1957 directeur d’El Moudjahid,organe central du FLN en lutte pour la libération. Porte-parole de la délégation aux négociations d'Evian, il embrasse une carrière d'ambassadeur à l'indépendance du pays. Il commence comme ambassadeur à Belgrade de 1962 à 1964.
Après le coup d'Etat du 19 juin, il est désigné en France (1965-1970), il rejoint tout de suite après l'Union soviétique jusqu'en 1977. Puis les Etats-Unis de 1979 à 1982. De là il reste deux ans au Royaume uni. C'est dire que l'homme a eu une carrière très importante sur le plan diplomatique. Il a été ministre de la Culture entre 1977 et 1979.
C'est à la faveur de l'ouverture politique qu'il s'oppose aux islamistes du FIS. Il rejoint le HCE après l'assassinat de Mohamed Boudiaf le 29 juin 1992, puis devient chef du gouvernement jusqu'en avril 1994. Il sera aussi président du Conseil consultatif en avril 1992.
En 1995, il a tenté sa chance à la présidentielle. Mais sa candidature avait été écartée par le Conseil constitutionnel parce qu’il n’avait pas obtenu les 75 000 signatures venant de 25 wilayas, avait-on justifié en haut lieu à l'époque.
Redha Malek est l'auteur de nombreux ouvrages politiques comme "Tradition et révolution", "L'Algérie à Evian, histoire des négociations secrètes 1956-1962", "L'empreinte des jours" (1993), Guerre de libération et révolution démocratique : écrits d’hier et d'aujourd’hui, Casbah éditions, 2010.
Redha Malek sera inhumé demain dimanche au Carré des martyrs du cimetière d’El-Alia, à Alger.
La rédaction