Le Matin 14-03-2017 5118
Les soutiens de François Fillon tentent mardi de dénoncer les dernières révélations sur le train de vie et les sommes perçues par le candidat de la droite à la présidentielle, fragilisé depuis la fin janvier par une enquête judiciaire.
Le feuilleton des casseroles se poursuit. Dernier épisode en date: Le Parisien fait état dans son édition de mardi d'interrogations des enquêteurs sur des virements effectués par Marie et Charles Fillon sur un compte bancaire de leurs parents, François et Penelope Fillon.
Selon le quotidien, ils se demandent si ces opérations, qui atteignent un total de 33.000 euros dans le cas de Marie Fillon, ont pu servir de rétrocessions en échange des rémunérations reçues en leur qualité d'assistants parlementaires de leur père au Sénat, entre 2005 et 2007.
Cité par Le Parisien, l'avocat de la fille du couple, Kiril Bougartchev, affirme que les virements ont servi à rembourser ses parents pour les frais engagés à l'occasion de son mariage, en 2006.
Deux jours plus tôt, le Journal du dimanche publiait des informations sur des vêtements sur-mesure que se serait fait offrir François Fillon pour un total de plusieurs milliers d'euros.
Incapables de répondre sur le fond de ces accusations, les soutiens bottent en touche et cherchent des explications aussi échevelées que celle d'empêcher le candidat à se présenter. "Tout ce qui se passe depuis maintenant cinq ou six semaines, ces attaques répétées, incessantes, inédites par leur caractère généralisé (...), tout ça n'a qu'un but, c'est d'empêcher François Fillon de faire campagne", a tenté d'expliquer mardi Eric Ciotti (Les Républicains) sur Public Sénat et Sud Radio.
Le député des Alpes-Maritimes a également parlé d'une "complaisance de certains médias, qui alimentent en permanence ce tombereau d'insultes, cette campagne de caniveau pour empêcher l'alternance".
L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, qui avait soutenu Alain Juppé lors de la primaire de novembre, a pour sa part refusé de répondre aux questions sur le sujet, renvoyant aux avocats de la famille Fillon. "Je refuse de mettre la campagne à ce niveau-là", a-t-il déclaré avec une pointe de prétention sur RTL.
La candidature de François Fillon traverse une zone de fortes turbulences depuis les révélations du Canard enchaîné sur des emplois potentiellement fictifs dont aurait bénéficié Penelope Fillon et deux enfants du couple.
Ces soupçons sont au coeur d'une information judiciaire, actuellement entre les mains de trois juges d'instruction qui ont convoqué ce mercredi l'ex-Premier ministre en vue d'une possible mise en examen.
Le vainqueur de la primaire de la droite a fait savoir qu'il poursuivrait sa campagne s'il devait être effectivement mis en examen.
Avec Reuters